Me suicider ?

Anna-Carla - 8 sept. 2015 à 16:10
begonie Messages postés 85665 Date d'inscription mardi 13 avril 2010 Statut Modérateur Dernière intervention 26 avril 2024 - 8 sept. 2015 à 16:19
Bonjour à tous,

Je viens ici car je ne sais plus quoi faire. Je n'arrive plus à surmonter les épreuves de la vie, à sourire, à y croire. La vie que je mène n'en vaut pas la peine... Je vais vous raconter ma vie sans trop savoir ce que je cherche en faisant cela :


J'ai eu une enfance des plus classiques, bonne élève, bon comportement... J'ai juste eu quelques deuils difficiles : ma grand-mère de laquelle j'étais très proche, mon oncle qui est décédé des suites de son handicap, et un oncle qui s'est tiré une balle dans la tête. Mais bizarrement je tenais bon.


Petit détail : Ma mère est une dépressive chronique qui me met sans arrêt la pression. Mon père est quelqu'un de très rudimentaire, à l'esprit très étroit qui me juge sans cesse. Je suis fille unique.


A l'adolescence, tout a changé. Comme beaucoup d'adolescentes, j'étais mal dans ma peau, je me suis beaucoup scarifiée, et ai été suivie par des psy pour mon mal-être. Mon état s'est amélioré, puis à nouveau détérioré et ainsi de suite depuis quelques années maintenant.


A l'âge de 18 ans, j'ai eu mon Bac S et je suis allée en médecine où j'ai échoué. Lors de ma deuxième première année, j'ai abandonné et j'ai commencé à faire la fête, quelques soirs par semaine puis tous les soirs, je suis devenue alcoolique. Je ne pouvais pas passer une journée sans boire au moins un peu pour que le quotidien soit moins difficile à affronter. Ensuite, à 19 ans, j'ai rencontré un garçon, il semblait respectueux et gentil. Je me suis dit que c'était l'occasion rêvée pour arrêter de boire et reprendre les cours, choses que j'ai faite. Au bout d'un mois et demi, il s'est mis à me frapper. Au début, c'était juste une bousculade, après me claquer contre un mur, puis m'étrangler, claques, coups de poing... Et à cette période, mon grand-père et ma grand-mère ont fait des AVC et mon père un infarctus. Ils s'en sont sorti avec des séquelles plus ou moins importantes. J'ai tant bien que mal continué les cours mais j'ai repris la boisson. Mon histoire avec ce garçon a duré une petite année.


Après la rupture, pendant des mois, il a colporté des choses affreuses sur moi. J'ai voulu passer outre et j'ai tout ignoré "avec le sourire" et avec le temps, ça s'est calmé. J'ai voulu reprendre ma vie en main et j'ai arrêté l'alcool et me concentrais sur mes études. J'ai eu ma première année de licence et je me suis dit "deuxième année, nouveau départ !". Après les reprises des cours, j'ai eu un souci de santé qui impliquait une opération et un arrêt des cours, ma deuxième année était fichue... A cette période, j'ai rencontré un garçon à 21 ans.
1 mois après cette rencontre et 2 semaines avant mon opération, mon cousin s'est pendu à 23 ans, rupture sentimentale. Il était mon cousin, mon frère de coeur, mon ami, mon confident... Le monde s'est écroulé : colère, culpabilité, désespoir. Je me suis laissée aller, opération, centre de rééducation pendant 2 mois, je ne pensais plus à rien. Puis je suis rentrée chez moi. Mon copain a commencé à être très dur avec moi. Et il m'a frappé à plusieurs reprises. Il s'excuse, je ne suis pas facile non plus. Alors notre couple va mieux, on s'en sort.


Je redouble mon année. "Nouvelle année, nouveau départ !" 1 mois et demi après la rentrée, mon parrain, "mon deuxième papa" comme je l'appelais, se pend, 9 mois après le suicide de mon cousin. Pourquoi ? Pas de lettre, pas de souci apparent, pas de raison... Comment accepter ça ? Comment surmonter cela ? On ne l'accepte pas, on ne le surmonte jamais, on vit tant bien que mal avec ça, et plus mal que bien d'ailleurs. Puis quelques mois après, de nouvelles violentes disputes avec mon copain, de nouveau je le pardonne, trop perdue pour voir les faits. Et ainsi de suite, jusqu'à mes 25 ans. Après 3 ans et demi passé avec lui c'est fini, j'apprend qu'il m'a trompé pendant des mois et j'en passe.


Bref, aujourd'hui, j'ai 26 ans, je suis en deuxième année de master, j'ai rencontré quelqu'un, qui, pour l'instant, me respecte. On n'est jamais trop prudent ! Je n'arrive pas à faire totalement confiance à quelqu'un. Et j'ai sans arrêt peur de tout : de la vie, d'être abandonnée... Et mes parents n'acceptent pas mon copain (comme ils n'acceptaient pas le précédent).


Je ne parviens pas à voir le bout du tunnel. J'ai conscience que j'ai de la chance de réussir mes études pour l'instant, d'avoir un conjoint gentil avec moi et des parents en pas trop mauvaise santé. Mais je me sens perdue. Au point où je réagis encore comme une gamine fantasque : scarifications et pensées suicidaires... Je ne sais plus quoi faire. Je ne supporte plus cette souffrance permanente. Je suis trop sensible, un rien me bouleverse. Je n'arrive plus à surmonter le quotidien...



Merci à ce qui ont eu le courage de lire les pensées d'une âme égarée et sans but.

1 réponse

begonie Messages postés 85665 Date d'inscription mardi 13 avril 2010 Statut Modérateur Dernière intervention 26 avril 2024 9 471
8 sept. 2015 à 16:19
Bonjour.

Ton histoire de vie n'a pas été simple. Cette lourdeur qui t'accompagne nécessite vraiment un soutien +++ auprès d'un médecin-psychiatre, en tout cas dans un premier temps.
Dans un 2e temps il se peut que ce psy t'oriente vers un(e) autre professionnel(le) de la santé spécialisé(e) et reconnu(e) dans ce domaine qui concerne ces deuils " impossibles ".

Prend contact avec ton médecin personnel pour qu'il (ou elle) t'oriente vers un(e) psy dont la spécialisation correspond bien à tes besoins.
0