Désespoir.

Bonjour à tous, cela fait un moment que je viens sur ce forum et je trouve que les réponses données sont bien plus pertinentes qu'ailleurs.
Je m'excuse par avance si je ne poste pas sur le bon forum, je ne sais pas trop à quoi pourrait correspondre mon cas.

Je m'excuse aussi de la longueur probable de mon sujet.

Voilà, j'ai 19 et je vais très mal. Je ne supporte plus la situation chez moi, je voudrais partir mais je suis coincée.
Je m'explique.

Je suis en alternance depuis 3 ans, j'ai commencé avec un petit salaire, et encore à l'heure actuelle, il est pas mirobolant, mais si j'étais seule à vivre dessus, ce serait plus que convenable (1000 euros par mois environ).
Seulement, j'ai une famille derrière, et une relation à distance depuis 1 an et demi.
Ma famille, elle est composée de 6 enfants dont je suis l'aînée, et deux parents qui ne travaillent pas ni l'un ni l'autre.
Je ne me sens plus chez moi depuis longtemps.
Mes parents, parlons-en.
Quelque chose cloche dans leur façon d'être, je ne les supporte plus.
Mon père est au chômage depuis tellement longtemps qu'il ne touche plus "ses droits", et il passe sa journée sur la PS3 à... Jouer. Il joue toute la journée, ne cherche pas de travail.

Ma mère, quand à elle, elle passe la journée sur son ordinateur.

Si ça se limitait à ça, je pourrais aisément dire que j'abuse, mais non, c'est loin d'être fini.
J'ai jamais trouvé le courage d'en parler à qui que ce soit, ça fait des années que je prends sur moi. Tout est très étrange chez moi. C'est mon frère de 15 ans, le second de la fraterie qui nourrit tout le monde. Il prépare à manger midi et soir. Sur ordre de mon père.

Ce dernier exerce d'ailleurs une espèce de... Pression morale sur nous, les plus agés.
Si mon frère ne fait pas la bouffe de lui même, il s'insurge, dit que s'il n'est pas là, rien n'est fait, qu'il faut toujours qu'il prenne l'initiative etc... Mais ce n'est pas quelque chose de normal, pour un père ? Il à toujours des commentaires désagréables à notre égard, il nous casse sans cesse... Je pourrais faire une liste longue comme le bras.

Ça et le nombre de fois incalculables où il m'a dit "C'est ta mère ma priorité."
Est-ce que c'est normal de dire ça à son enfant, même si ce dernier à 15/16/17/18/19 ans... ?
Ma mère ne réagit pas à tout ça. Elle ne dit rien, laisse passer, à croire que c'est normal pour elle.

En plus de toute cette pression morale, faut avouer que l'argent c'est tendu chez nous.
Mes parents vivent des allocs, des aides diverses, et de l'assistance sociale qui débloque des aides pour bénéficier de la croix rouge.

Mais le fait que je sois en alternance, ça fait baisser leur aides. Ils me l'ont reproché plus d'une fois... Et ça s'empire pour moi à ce niveau là. Je dois donner 200 euros à chaque début de mois. Enfin, ça, c'est la version officielle. J'ai appris à surveiller mes comptes quand plus d'une fois, quand je suis sortie avec des amis, ma carte bleue m'a affiché "Paiement refusé".
Mon père, qui tire de lui-même les 200 euros sur mon compte, garde ma carte bleue et ne me la rend pas si je la demande pas. Et si je la demande, je me fais rabaisser, traiter de sale égoïste, ou encore de connasse.
Je fais également des courses pour nourir LEURS enfants. J'achète du lait en poudre pour la dernière, de quoi déjeuner pour les enfants qui y sont autorisés (mon frère de 15 ans et moi-même n'avons plus le droit de déjeuner le matin. Moi ça fait plusieurs années, mon frère quelques mois.)
Très souvent, dans le mois, mon père vient me voir et me dit "Je vais tirer 50 euros sur ton compte, tu me passes ta carte ?"

Et systématiquement, il manque 30/40/50 euros de plus.

Il n'hésite pas à acheter de l'alcool avec mon argent.

Le dernier accrochage en date, c'était le mois dernier. J'ai eu ma paie, j'ai fait des courses. J'ai fait les 11 km qui sépare mon boulot de chez moi, hyper chargée et je rentrais en transports, après ma journée de 8h debout. J'avais fait 130 euros de courses pour eux, rien pour moi. Il n'a pas eu à se déplacer, même pas à ranger les courses, puisqu'il à dit à mes frères et soeurs de 10,12 et 15 ans de ranger.

Pas un seul merci, rien.

Je suis rentrée, il m'a encore pris ma carte et a immédiatement été tiré de l'argent.

En dehors de toute cette aide que je donne, je n'ai aucun droit. Un truc très con survenu il y a deux mois : Je faisais la fermeture au boulot (grande surface, 21h) et avec une heure de transport pour y aller et une pour revenir, j'ai voulu prendre ma douche le matin.

Je me suis fait incendier. Ma soeur fout le bordel dans mes affaires, les descend à la cave pour avoir plus de place quand je ne suis pas là, je ne dois rien dire.

Bref, je vais m'arrêter là, je pense que vous avez plus ou moins cerné mon problème.
J'ai trouvé refuge dans ma relation à distance. Je me réfugie souvent chez mon ami qui à été boulversé, estomaqué, abattu ou tout ce que vous voulez quand il est venu passer deux semaines chez moi (cela m'angoissais énormément, j'voulais pas qu'il voie comment c'était). Il n'en revenait pas de voir tout ce que j'endurais dont je ne parlais jamais. De voir que mes parents tiraient au flan toute la journée, de voir que je ramenais l'argent et que mon frère nourrissait tout le monde. De savoir enfin pourquoi j'étais parfois obligée de frauder le train pour venir/repartir de chez lui, faute de moyens puisque mon père avait fait main basse sur mon compte.

J'ai tout son soutien, j'avais peur que ça le fasse fuir mais non, il est toujours là et m'a dit qu'il m'aiderait à sortir de là coute que coute.
Ma grand mère paternelle est aussi là pour me soutenir. Elle s'inquiétait beaucoup pour son fils, et puis elle a fini par baisser les bras quand elle lui à trouvé deux boulots qu'il à quitté coup sur coup sur crise de ma mère parce que du coup "ils se voyaient plus beaucoup".

Ça m'amène à la question suivante : Est-ce que vous connaissez le moyen le plus rapide de partir de chez moi ? N'importe le quel. Je veux juste partir, je ne veux plus vivre sous ce toît où les enfants doivent servir les parents.

Merci à tous d'avoir pris le temps de lire mon pavé malheureux.