Otite séromuqueuse - enfin une fin

A l’identique de personnes lorsque j’ai fait des recherches sur ce souci que j’ai moi-même rencontré, je publie aujourd’hui mon post, lequel je m’étais promis de faire le jour où je serai sortie de cette vague angoissante : celle de n’avoir plus qu’une partie de son ouïe, sens infiniment important et tellement anodin quand on en dispose au quotidien. Le 05 mars au soir (ou plutôt dans la nuit), je ressens un bon mal de gorge, le lendemain matin au bureau, mon oreille gauche commence à se boucher, puis de manière intégrale dans l’après-midi. Super pour bien commencer la semaine… Je prends quelques médicaments, et ayant occasionnellement eu la trompe d’eustache bouchée lorsque le nez est pris, je ne m’inquiète pas plus que cela, d’ici quelques jours tout devrait rentrer à la normale (même si cela m’embête un peu car j’aime avoir une connexion parfaite au monde, entendre d’une seule oreille reste malaisant…). Quelques jours plus tard, je n’ai plus mal à la gorge, je n’ai que peu le nez pris, mais toujours cette oreille complètement bouchée, je m’entends parler telle dans une caisse de résonnance, un peu mal dans le conduit, j’entends mes battements de cœur. Arrivée le jeudi, je prends une journée de congés car je n’ai obtenu un rdv chez le médecin qu’en plein milieu de journée (mon médecin traitant habituel part en retraite et aucun autre ne veut reprendre de nouveaux patients – belle impasse – bazar sans nom…). Un remplaçant me diagnostique une OMA : otite moyenne aigüe (otite quasi normale quand on a le nez / gorge pris). Bien que je ne le connais pas, il me prescrit des antibiotiques pour 5 jours et m’indique que sous 1 semaine tout devrait rentrer dans l’ordre. Après ces 5 jours, rien, aucune amélioration même minime. Commençant à développer un peu d’angoisse, et croisant quelques aléas liés à une audition très impactée (je pensais mon fils dans la voiture pour partir le matin alors qu’il n’y était pas / une cliente me fonce dessus pour me marcher limite sur les pieds dans les rayons d’un magasin sans même l’avoir entendu arriver / je cherchais après mon collègue alors qu’il se trouvait juste derrière moi dans le même bureau – « je suis là ! »)... bref que de situations où l’on perds pied un peu plus chaque jour, je décide de chercher à nouveau un rdv chez un médecin. N’en trouvant pas parmi toutes les maisons de santé qui nous entoure, je me rends en maison médicale de garde. Je tombe sur un médecin qui prend bien le temps de l’examen, m’explique et me mets sous corticoïdes. J’ai en réalité une otite séro-muqueuse (dite séreuse – rien à voir avec le cérumen bouché pour les railleries). Celle-ci se présente dans l’oreille interne derrière le tympan par une bulle d’eau plus ou épaisse suite à la trompe d’eustache bouchée n’ayant pas permis l’écoulement de ce liquide ne temps normal. Cela peut prendre du temps à se remettre mais contrairement à tout ce que j’ai pu lire sur le sujet (car vivant isolément ce problème, j’ai beaucoup cherché ce que je traversais), ce dernier médecin m’a tout de suite mis sous cortisone pour une guérison, cela ne se passe COMME CA (ou peut-être avec beaucoup beaucoup de temps – je lisais parfois 3 mois – pour ceux que cela ne dérange pas de ne rien entendre soit, mais j’émets un avis bien contraire sur le sujet. J’ai lu également sur le site d’Ameli (sécurité sociale) que rien ne sert de prendre de médicaments, cela rentrera à la normale tout seul, évidemment quand on se rappelle des campagnes : les antibiotiques c’est pas automatique… Durant ce 2e rdv avec le médecin de garde, (nous sommes mardi), celui-ci me précise que je devrai commencer à voir une amélioration d’ici dimanche, mais que si sous 15 jours la situation n’a pas bougé, alors je pourrai le revoir exceptionnellement lui pour le suivi (car il a bien compris que je n’ai plus de médecin traitant et que je suis dans une impasse). J’aimerais tant qu’il ait raison car je fatigue, j’angoisse, et cela fera mon 2e week-end à vivre quasiment en aparté en cause à ce scaphandre invisible que j’ai l’impression de porter à longueur de journée. Je vis donc cette 2e semaine à travailler au bureau, faire répéter les gens, faire les courses dans un silence presque relaxant alors qu’en temps normal Cora ou Carrefour représentent un brouhaha terrible (seul point positif dans l’histoire), faire faire les dictées de mon fils en lui faisant répéter 15 000 fois où en est-il, voire finir par transféré à Papa car je n’y arrive pas… Puis arrive le dimanche, nous avons une exposition prévue dans une association où nous œuvrons mon mari et moi. En fin de journée, mon oreille fait comme des bulles qui pètent, et mon ouïe commence à revenir, j’ai presque envie de sauter de joie, demeure tout de même un voile et un fond de résonnance quand je parle. Mais je me dis que c’est en bonne voie. Je repense très fortement à ce médecin qui est d’un niveau bien au-delà du 1er remplaçant auquel j’ai eu à faire, chapeau ! Je laisse donc passer quelques jours, puis 1 semaine, un peu plus, rien plus aucune amélioration et mon traitement s’est terminé. Aïe, vais-je rester comme ça ? Non, je n’y arriverai pas, j’avais tellement une belle vie avant à entendre convenablement :-( oui j’en suis venue à ce constat malheureusement. Comme convenu, je prends rdv avec ce médecin de garde, mais dans son cabinet cette fois. Toujours souriant, il me reçoit, refait un examen complet, y compris une mesure de l’audition avec ses moyens mais tout aussi efficace pour le résultat : c’est simple, je n’entends pas pareil à droit et à gauche, mon oreille gauche reste obstruée… Il m’explique tout ce qu’il voit : ladite bulle s’est plus ou moins résorbée, laissant un croissant de lune ce qui fait que les marteaux ne jouent toujours pas bien leur rôle pour une audition parfaite. Notant tout cela dans ses fichiers informatiques, il renouvelle la cortisone tout en prenant bien soin de faire un traitement dégressif pour le corps et l’absorption de ce type de médicament, procédé que je n’avais jamais rencontré, enfin un médecin rigoureux et expérimenté ! De retour chez moi, après quelques jours de traitement complet (cortisone + fluidifiant + autre médicament) le miracle se produit : j’entends PARFAITEMENT, oui PARFAITEMENT ! tellement marqué par cet inconfort qu’est devenu mon quotidien, je ne cesse de m’isoler pour faire des « tests », je parle sans m’entendre, plus de résonnance, le son de ma voix va bien aux 2 oreilles, j’entends pleinement, mais j’ai tellement peur que cela ne dure pas et que ça revienne. Après quelques jours je ne poursuis pas le traitement pour essayer, puis plus d’une semaine après : je pense bien pouvoir dire que ce petit cauchemar (je sais bien qu’il y a pire) est potentiellement derrière moi, je suis si heureuse. Alors comme je m’y étais engagée, je comprends toutes celles et ceux qui traversent cette période inconfortable, sans parler de calvaire, mais qui génère tout autant ces moments d’angoisses : sifflements jours et nuits, oreille pleine complètement bouchée, battements de cœurs, les sons aigus doublés (voix femme et enfant – tv). Il est difficile de coucher sur papier cette période car certains lecteurs diraient que nous n’avons pas subi le décès d’un proche, ou encore placé dans un fauteuil roulant… mais nous restons humains : quand tout va, c’est parfait sans que l’on s’en rend compte, mais quand un petit mal traîne, quand celui-ci est inconfortable, quand la fatigue s’installe, presque à évoquer une dépression, de l’angoisse et aucune sortie, on reste dans l’inconnu : je peux admettre avoir pleuré, avoir perdu mes moyens même si j’essayais de continuer le quotidien métro boulot dodo. Il reste bien entendu que ma situation ne sera pas forcément identique aux autres mais je souhaitais simplement tenter de rassurer du mieux que je pouvais d’autres rencontrant ce souci. J’ai ainsi perdu quasiment tout le mois de mars à vivre comme une âme presque handicapée (la surdité même d’un seul côté impact quand même beaucoup), cela aura duré 23 jours. Je reste bien en deçà des périodes 1 mois – 3 mois que j’ai lu sur beaucoup de site. Peut-être ai-je eu de la chance d’avoir croisé un médecin qui s’y connaissait et qui n’a pas hésité à soigner avec de vrais médicaments, et pas la simple suggestion : prenez un bonbon au miel pour la gorge, ça vous fera 67,50 € Madame pour la consultation de garde… Bon courage aux lecteurs à la recherches de réponses, qui se trouvent dans ce désarroi…