Adénocarcinome pulmonaire stade IV

Zoeteke - 17 déc. 2008 à 22:24
 Zoeteke - 16 juin 2011 à 00:55
Bonjour,

Mon mari a 53 ans. En août dernier, après qu'il soit devenu aphone et soigné inefficacement pendant des semaines pour ce que le médecin pensait être une trachéïtes laryngites ou autres ites, le diagnostic est tombé: adénocarcinome pulmonaire primitif. Plusieurs tumeurs sont présentes sur les deux poumons, le médiastin est envahi. Ce qui est curieux c'est que rien n'était apparu à la radio: il a fallu un scanner prescrit par l'ORL... et voilà...

Pas de radiothérapie, pas de chirurgie, le seul traitement prescrit fut une chimio, en 4 cures, qui a eu d'excellents résultats: nous étions tout contents, les tumeurs avaient bien régressé, certaines avaient disparu, les glanglions avaient retrouvé leur aspect normal, il restait juste un bout de cancer sur un poumon que le médecin a "laissé tranquille" pour pas "bruler toute ses cartes" d'un coup.

La vie a repris son cours, mon homme a recommencé à sortir tous les jours, il s'est acheté une carte train et s'est mis à visiter les villes de notre plat pays qu'il ne connaissait pas, à son rythme, car il était toujours fatigué mais ça allait, ça allait... mais la récidive n'a pas tardé. Deuxième chimio en route, sans platine cette fois, et ça se passe pas bien. Il dort, jusqu'à 20h00 par jour. Ne sort plus. Ne mange plus beaucoup. Il a eu des effets secondaires terribles, des diarrhées effroyables avec beaucoup de sang. Il devient sourd aussi, et sa vue s'est dégradée: il lit avec une loupe, comme les petits vieux...

La prochaine chimio est normalement prévue le 26 décembre et j'ai peur. Pour la première fois, j'ai demandé au médecin de m'expliquer ce qui se passait vraiment parce que vous savez, au départ, quand on a appris la nouvelle, on s'est dit: "On va se battre et on va s'en sortir". J'ai dit que si il ne devait y avoir qu'un seul cas de guérison d'un cancer de ce type dans toute la carrière du toubib, alors ça devait être mon homme. On a jamais demandé de pronostic. On a continué à vivre et à faire des projets pour quand "ça ira mieux", et on y croyait.

Et puis là, il m'a dit... que c'était une question de semaines. Deux ou trois mois, au plus. On m'a dit qu'il deviendrait de plus en plus faible, qu'il ne parviendrait plus à s'alimenter. Que progressivement, il ne parviendrait plus à se lever de son lit et qu'il faudrait passer à la morphine, et qu'il s'éteindrait groggy sans trop souffrir...

Merde. Il va nous manquer. On a un fils de 13 ans qui a toujours considéré son père comme un Dieu vivant.

Mon mari avait arrêté de fumer suite à un pneumothorax il y a 12 ans.

Je pleure la nuit, quand personne ne peut le voir. J'ai parfois l'impression que je ne pourrai jamais m'arrêter de pleurer...
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22 réponses

Mille merci pour votre réponse et moi je fait le max pour que mon épouse ne me voie pas trop mal.
Merci
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Moi c'est ma maman. Il y a deux ans suite à une radio du thorax car elle toussait (même si notre médecin pensait qu'elle était allergique à quelque chose). La radio nous informe une tâche au niveau du poumon. Le scanner établit avec un prélèvement pour voir si c'est malin ou pas. Et tout à été si vite, car ma grand mère 1 an et demi avant a eu un cancer des poumons. Au début, je me disais la même chose que vous : on va lutter, elle va guérir!!! c'est pas possible que MA maman (qui n'a que 49 ans) puisse ne pas s'en sortir.
Elle a changé des diminutions durant les chimios et des stabilisations comme à l'heure actuelle. Avec des rechutes entre!!!
on avait aussi découvert des métastases au niveau cérébral mais les rayons les ont tous fait partir.
Il y a 6 mois, on voit des petits trucs au foie, le médecin nous dit que tout va bien aller même si au fond on le sait très bien s'est pour nous rassurer. Ma mère demande à un interne il y a quelques semaines durant sa séance de chimio à quel stade elle en est et ce que c'est exactement au foie. Résultat : il lui dit qu'elle est au stade 4 donc c'est avancé, et ce sont bien des métastases.
Je crois que pour la première fois en deux ans, je me rend compte que je vais perdre ma mère et je ne peux pas m'y résoudre. Après quand personne le sait, tant que les chimios marchent (donc n'augmentent pas la tumeur et les métastases tout va bien même si ce mot n'est pas top dans ce contexte).
Le pire a été de voir ma mère sur qui tous les jeunes se retournaient, voir qu'elle est toute maigre, qu'elle n'a plus de cheveux. Des choses peut être futils pour certains mais dur pour le malade et parfois son entourage.
Bref, je me dis maintenant que même si on me dit pas que c'est pour tout de suite, les chances pour ma mère de guérir sont peut être minces.
Je profite de ma mère à chaque moment.
Mon boulot m'a offert 3 jours pour que je puisse partir avec elle et mes collègues m'ont donné une enveloppe.
Brève le faite d'être entourer est un soulagement!!!!
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