Hypersensibilité existentielle

Bonjour,
Je me permets de poster ici car j’ai besoin de mettre des mots sur quelque chose qui me pèse profondément depuis un moment.
Je suis suivie par une psychologue qui m’a confirmé que je suis hypersensible, surtout sur le plan émotionnel : je ne suis pas particulièrement sensible aux lumières ou aux bruits, mais je ressens intensément les émotions des autres, je capte les tons, les silences, les non-dits… Je peux pleurer en voyant quelqu’un se faire disputer, même si je ne le connais pas. Mon esprit analyse en profondeur chaque interaction, chaque ambiance. Bref, mon hypersensibilité se vit de l’intérieur, dans le lien au monde et aux gens.
Depuis quelque temps, je m’interroge sur une notion que j’ai découverte récemment : l’hypersensibilité existentielle, souvent évoquée chez les profils dits HPI/HPE ou “zèbres”. J’ai lu des descriptions dans lesquelles je me suis reconnue presque mot pour mot.
Je traverse souvent des périodes de vide, où le monde me semble sans intérêt ni sens. Je perds foi en tout. Même mes rêves les plus forts me paraissent soudainement absurdes, comme si leur réalisation n’avait plus aucun goût. Dans ces moments-là, j’ai le sentiment que la réalité est trop pauvre pour l’ampleur de ce que je ressens. Mes rêves deviennent fades alors qu’ils sont censés me faire vibrer. Je me demande : même si je les atteins, que se passera-t-il ensuite ? J’aurai juste fait un tour pour revenir au point de départ…
Ce sentiment d’absurdité m’envahit régulièrement. Il s’accompagne d’un regard très lucide, parfois douloureux, sur le monde : je vois l’humain répéter les mêmes erreurs, être profondément égoïste, individualiste et j’en viens à penser que la vie, dans sa globalité, est sans finalité, sans évolution. J’angoisse énormément sur la société, les guerres, les injustices, l’isolement des enfants face aux écrans, la souffrance des autres… Je pense beaucoup. Trop. Et ça ne s’arrête jamais. J’ai parfois l’impression d’être en spirale mentale permanente.
Je ressens aussi une peur immense de la routine. Rien que l’idée d’un travail fixe, d’un quotidien répétitif, me terrifie. J’ai toujours redouté la fin de mes études à cause de cela, car j’ai l’impression que je vais finir enfermée dans un métier pour toujours, même si je sais que ce ne sera pas le cas.J’ai besoin que la vie ait du mouvement, du sens, de la beauté. Quand ce n’est plus là, tout s’éteint.
À côté de ça, je traverse aussi des périodes de piques d’énergie très fortes (étant artiste). Je crée en permanence, j’ai des idées qui affluent sans cesse, le monde me paraît beau, intense, plein de possibilités… Je m’émerveille d’un rien : une fleur, un regard, une peinture… Je suis capable d’apprécier les moindres détails de la vie comme personne autour de moi.
Mais une fois cette période passée, je suis incapable de produire quoi que ce soit. Je déprime, je me sens frustrée… car l’art est un véritable moteur dans ma vie. C’est ma bouée, ce qui me donne du sens. Et sans ça, je perds toute motivation.
J’ai pensé un moment au haut potentiel intellectuel, mais je doute beaucoup car je n’ai pas une logique très développée, surtout en mathématiques. Je n’ai pas un esprit “brillant” au sens classique. Mais je ressens que quelque chose en moi fonctionne de manière différente. Peut-être une forme de haut potentiel émotionnel, ou simplement une hypersensibilité plus profonde et différente de celle que je connais déjà.
En fait, je cherche juste à identifier la source de ce malaise profond. Ce sont les seules pistes qui me viennent. Je ne cherche pas à m’auto-diagnostiquer, simplement à trouver des réponses à mes questions.
J’ai envie de guérir, d’être enfin heureuse. Mais tant que je ne comprends pas mon mode de fonctionnement, j’ai l’impression que rien ne peut m’aider.