Droits d'un médecin du travail

lemann Messages postés 4 Date d'inscription samedi 1 janvier 2011 Statut Membre Dernière intervention 2 janvier 2011 - 1 janv. 2011 à 19:47
superjéjé Messages postés 334 Date d'inscription samedi 23 août 2008 Statut Membre Dernière intervention 6 janvier 2019 - 8 janv. 2011 à 00:41
Bonjour,
Mesdames, messieurs, bonsoir.

Je commence par vous souhaiter à toutes et à tous une bonne et heureuse année 2011. Sans vouloir créer de comble avec la thématique du présent forum, je vous souhaite également une bonne santé.

Je poste ici mon premier message et il concerne le cas d'un ami pour qui j'ai de bons sentiments et qui se retrouve, depuis hier, dans une situation plus qu'ubuesque qui le tracasse du fait qu'il se sent remis en question, voir même humilié, harcelé par sa hiérarchie, son cas étant, de plus est, peu banal dans notre grande entreprise.

Je commencerais par énoncer la problématique, puis, je poserais des questions simples à poser mais dont je ne trouve pas les réponses, ce qui me laisse penser que les réponses risquent d'être dures à obtenir.

Enoncé de la problématique...
Soit une personne ayant cumulé une trentaine de jours d'arrêt de travail sur une période de 10 mois glissants, d'une durée de 1 à 5 jours (prolongations comprises) pour des motifs plus ou moins différents mais se rapportant à un point commun qui semble ne pas être scientifiquement démontrable en dehors de toute période d'arrêt maladie. Hier, deux dirigeants de son établissement (nous appartenons à une grande entreprise publique dont je tairais le nom) le reçoivent et, tout en lui remettant un formulaire mentionnant notamment « Examen médical à la demande de l'employeur » (la case « Examen après absences répétées n'ayant pas été cochée) pour ce lundi, lui parlent de ses arrêts maladie sur un ton décrit comme étant insistant, douteux et exagérés, ce qui laisse planer, avec un autre élément (accusation mensongère et infondée de l'un des cadres de son établissement de l'avoir vu dehors durant une nuit lors de son dernier arrêt de travail...) que l'entreprise doute de la bonne foi de ces arrêts maladies.
Il s'avère que cette personne a eu des éléments de réponse venant notamment de la part d'une de ses représentantes syndicales, laquelle aurait dit, chose dont je doute, que l'entreprise, via le médecin du travail (qui est un médecin du travail propre à notre entreprise et inscrit à l'ordre national des médecins, chose vérifiée tout à l'heure car je ne savais pas si nos médecins du travail le sont ou non) que ledit médecin du travail aurait le droit de vérifier, par X ou Y moyens, que ce soit instantané ou non, la véracité des éléments médicaux fournis dans les arrêts de travail ; pour résumer, de vérifier s'il s'agit ou non d'arrêts de complaisance (de durées moyenne de 2 jours). Les difficultés médicales rencontrées par l'intéressé semblent d'ailleurs largement s'atténuer (grâce à l'homéopathie, ça marche aussi !). Officiellement, il lui a été dit, et cela se confirme sur le formulaire, qu'il s'agit juste de voir s'il est apte où non à occuper son poste...

Questions :
1 : Un médecin du travail appartenant (ou non) à une entreprise publique a-t-il le pouvoir de vérifier, par X ou Y moyens, la teneur, la bonne foi de ces arrêts de travail (le dernier datant de... cette semaine) ?

2 : Un médecin du travail appartenant (ou non) à une entreprise publique peut il effectuer lui-même toute analyse (urines, sang, frottis...) destinée à démentir ou confirmer une hypothèse de complaisance suite à un certain nombre d'arrêts maladie sur cette période de 10 mois ?

3 : Un médecin du travail peut il avoir, en sa possession, toute ou partie des arrêts de travail, qu'il s'agisse du volet adressé à l'employeur ou adressé à la caisse de maladie (donc, avoir connaissance des mentions médicales) ?

4 : Pour aller plus loin ; si le médecin du travail ne peut effectuer cette démarche en dehors de tout arrêt maladie, peut il le faire durant cette période ?

5 : S'il ne peut pas le faire, notre caisse de prévoyance (tout le monde va savoir quelle est notre entreprise...) peut elle mener une enquête de santé en dehors de tout arrêt maladie ?

Le fait d'avoir des réponses m'aiderait, lui (qui se pose des milliers de questions toutes aussi légitimes les unes que les autres et qui se sent humilié) et moi à mieux comprendre sa situation, à mieux cerner le comportement de nos hiérarchiques et ne pourrait que nous aider à progresser sur les connaissances en droit de la médecine du travail.

J'espère avoir été clair, si tel n'est pas le cas, alors, signalez le moi.

Je ne peut qu'espérer recevoir une / des réponses fiables, démontrées, ou non, par des textes de loi ; sachant que nous ne sommes pas soumis au code du travail, mais à des textes internes (bon, vous avez deviné le nom de l'entreprise... Donc mieux encore, si un collègue ou un médecin du travail de notre entreprise pouvait répondre, ça serait magique ! Pour être sur qu'il s'agisse bien de la bonne entreprise, je cite : DET, DUO, DPX ... qui nous sont des termes hiérarchiques propres)

Vous souhaitant une bonne soirée et en vous remerciant d'avance pour les réponses que j'aurais la surprise et le plaisir de lire, je vous souhaite une bonne soirée.

Benjamin.

PS : Et non, notre entreprise n'est pas du tout, mais alors pas du tout un long fleuve tranquille...
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3 réponses

fanfouedelamotte Messages postés 4072 Date d'inscription samedi 15 novembre 2008 Statut Modérateur Dernière intervention 20 mars 2018 7 165
2 janv. 2011 à 18:50
2 : Un médecin du travail appartenant (ou non) à une entreprise publique peut il effectuer lui-même toute analyse (urines, sang, frottis...) destinée à démentir ou confirmer une hypothèse de complaisance suite à un certain nombre d'arrêts maladie sur cette période de 10 mois ?
même réponse que ci-dessus: le médecin du travail n' a pas un rôle d' enquêteur sur le bien fondé d' un arrêt de travail. Par contre , il a tout à fait le droit de demander des examen biologiques ou radiographiques mais qui ne pourront conclure qu'à une aptitude ou un inaptitude qu' à partir de son examen .

3 : Un médecin du travail peut il avoir, en sa possession, toute ou partie des arrêts de travail, qu'il s'agisse du volet adressé à l'employeur ou adressé à la caisse de maladie (donc, avoir connaissance des mentions médicales) ?
OUI si les renseignements d' ordre médical ont circulé de façon confidentielle entre médecins, car dans ce cas il y a secret médical partagé.


4 : Pour aller plus loin ; si le médecin du travail ne peut effectuer cette démarche en dehors de tout arrêt maladie, peut il le faire durant cette période ?
Je n' ai pas très bien compris la question.
Re: celà n' est pas dans la mission du médecin du travail qui est la suivante: est-ce que la personne est, au moment où il l' examine, apte à son poste de travail ou non.

5 : S'il ne peut pas le faire, notre caisse de prévoyance (tout le monde va savoir quelle est notre entreprise...) peut elle mener une enquête de santé en dehors de tout arrêt maladie ?
Non.
Par contre, ce qui est légal, c' est que l' employeur mandate un médecin d' une société privée de contrôle médical pour effectuer une contre-visite d' une personne en arrêt de travail.Ce contrôle consiste à vérifier que la personne est bien à son domicile en dehors des heures de sortie autorisées; que le traitement est bien observé; que le diagnostic est plausible. Mais ses moyens sont très limités: par exemple , il ne peut pas contredire formellement le diagnostic et le traitement établis par le médecin traitant car il ne connait pas les antécédents du patient ni son état au moment de la prescription de l' arrêt de travail.
Ce type de contrôle est la compensation des accords employeurs-employés de maintien du salaire en cas de maladie ( complémentaires santé financée par les entreprises ).
Ce qui est moins normal c' est que les médecins conseils des CPAM se basent sur ce genre d' examen pour ordonner une reprise du travail.L' Ordre des médecins a, sur la question , une position très critique.
NB: Le médecin du travail est obligatoirement inscrit à l' ordre de Médecins et il est soumis aux règles du Code de Déontologie qui est un ensemble de lois.

Avis personnel sur la question: il y a du licenciement dans l' air! L 'employeur peut très bien dire que ces absences répétées désorganise le service. Pour peu qu' il arrive à prouver une faute ( par exemple le fait d' être absent de son domicile en dehors des heures autorisées ) et il ne s' en privera pas .
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