Dépression et relation amoureuse

Gnitae Messages postés 3 Date d'inscription dimanche 2 décembre 2018 Statut Membre Dernière intervention 2 décembre 2018 - 2 déc. 2018 à 20:46
lekabilien Messages postés 16179 Date d'inscription jeudi 18 décembre 2014 Statut Contributeur Dernière intervention 21 février 2020 - 2 déc. 2018 à 22:15
Bonjour, je suis une jeune fille de 18 ans récemment sujette à l'anorexie et à une profonde dépression pouvant mener à de graves idées suicidaires. Je suis en couple depuis un an avec un garçon du même âge que moi, et nous sommes très amoureux l'un de l'autre (cela fait trois ans que nous nous connaissons) mais nous vivons à distance. À chaque fois que nous nous voyons, c'est merveilleux et nous vivons des moments incroyables, où nous partageons notre amour sans limite. Ensemble, nous sommes très heureux et nous oublions tous nos problèmes.

Voilà, en ce moment, nous traversons une phase très dure. Ma dépression et mon anorexie me rendent très agressive, je deviens extrêmement malheureuse à chaque fois que nous nous séparons. Ça arrive souvent le soir/la nuit où je commence à lui dire que je vais mourir, que je veux mourir, que je souffre, que je me sens énorme et laide et que je ne sais plus comment m'en sortir. Il va tenter de me rassurer, il va me dire qu'il m'aime profondément et là, je vais devenir agressive. Je vais entrer dans un état d'incompréhension, de colère profonde où je vais le repousser violemment en lui disant que personne ne peut aimer une personne telle que moi - s'en suit en général une flopée d'insultes envers moi-même... Il subit ça pratiquement tous les soirs, mais il prend sur lui. Il supporte et m'affirme qu'il ne me quittera jamais, que mon agressivité et ma dévalorisation quotidienne ne le feront jamais changer d'avis. Je ne comprends pas pourquoi il s'obstine à rester. Il est évident qu'il souffre d'être avec moi ! Je lui apporte tant de problèmes.

Nous sommes tous deux très pris par nos études. Nous avons entamé des cursus ambitieux qui réclament des heures de travail sans relâche. De ce fait, quand la rupture a lieu, il va s'empresser de reprendre son travail – tout comme moi, d'ailleurs. Or, cela provoque des journées où nous nous parlons très peu et des soirées où la discussion est hachurée, où elle ne peut être spontanée. De plus, avec la fatigue perpétuelle à cause du travail à fournir et des amis qui s'invitent à l'improviste chez lui... Il n'a plus le temps pour rien. Je lui reproche donc de ne pas être assez présent... Je lui dis que j'ai besoin de lui IVL, et pas seulement dans les moments où ça va mal mais aussi pour partager des moments très banals. Ça s'est quelque peu arrangé à ce niveau-là, en revanche au niveau de la présence... Il y a des jours où c'est très dur. Les soirs où je me sens très mal, ça me fait entrer dans des états lamentables. Je vais fondre en larmes pendant des heures et me réfugier dans la solitude, l'isolement. En vérité, entrer dans des crises dépressives est presque devenu un automatisme pour capter pleinement son attention... C'est un mécanisme presque inconscient, indépendant de ma volonté parce que je ne souhaite pas qu'il subisse une crise une fois de plus. Nous en avons déjà longuement parlé et il s'est toujours excusé, me disant qu'il était très pris et qu'il n'était pas quelqu'un qui avait beaucoup de conversation mais qu'il serait toujours là pour m'aider, qu'il ne m'abandonnerait jamais.

Bref, IRL c'est très différent car il parle avec beaucoup de spontanéité, on rit beaucoup, on partage beaucoup de toutes les manières possibles. En général, j'oublie ma dépression mais mon anorexie demeure. Lorsque je mange, je culpabilise énormément et la nuit venue, quand on est ensemble, ça conduit à des sortes de malaise où je dis que « je veux que ça s'en aille » (sous-entendu, la nourriture dans mon estomac) et où je lui interdis de me toucher le ventre par dégoût de moi-même. Il était même arrivé une soirée où on était ensemble dans le même lit, et j'avais fait une crise de larmes où je l'avais repoussé (sans lui faire mal, évidemment ! Je le repoussais doucement mais fermement) pendant une trentaine de minutes en répétant que j'étais affreuse, qu'il devait rompre avec moi parce que je le fais souffrir, que je voulais « partir à jamais ». Il avait insisté, n'avait pas lâché l'affaire et je l'avais laissé me prendre dans ses bras. Quand ma crise s'était calmée, c'est lui qui s'était mis à pleurer... En me confiant qu'il avait peur de me perdre, peur que je l'abandonne, peur que je meure. Ça m'avait fait un choc. Il n'avait jamais pleuré auparavant, jamais exprimé ses craintes aussi ouvertement. C'est un garçon très introverti ; il ne parle jamais de lui. Même à moi.

Une fois séparés, tout est brutal. Nous nous manquons beaucoup, mais il arrive mieux à le supporter que moi. Lui, parce qu'il n'est pas « seul » au quotidien (il vit en collocation avec son meilleur ami). Moi, même si je vis avec ma famille, eh bien je me sens très seule. Je suis une personne qui a toujours été entourée d'amitié, de groupes soudés d'ami.e.s. Les études, la dépression et l'anorexie m'isolent... Je n'ai plus le temps de profiter de ces amitiés qui pourtant, sont primordiales pour moi. Puis me trouver sans lui, ne plus pouvoir faire l'amour et l'avoir près de moi... C'est douloureux. Les ruptures sont très très douloureuses.

Je ne vois plus le bout du tunnel. J'ai peur de tout. J'ai peur de perdre ma liberté si je décide de vivre avec lui, et je trouve ça trop tôt pour envisager de vivre ensemble. J'ai peur d'échouer, j'ai peur de ne pas devenir que ce je veux être. J'ai peur de la routine, j'ai peur de la détérioration des sentiments. J'ai peur de la laideur, de la médiocrité. J'ai peur de moi-même, de mon caractère horrible qui peut tout foutre en l'air. J'ai peur aussi d'être dépendante de lui, parce que je veux préserver mon indépendance affective. J'ai peur de laisser toute la vie que j'ai construit ici, dans ma ville.

Bref, retour au fait qu'il soit très introverti. Cela amène à une certaine frustration... Même si je fais l'objet d'une grande dépression, cela dure deux semaines. Ce sont des sortes de montagnes russes. Je vais bien aller pendant deux semaines et me sentir extrêmement mal les semaines suivantes... Enfin, les jours où je me sens bien, je redeviens normale. Une personne très créative, joviale qui adore plaisanter et qui adore faire plaisir aux gens qu'elle aime. J'ai aussi envie de lui, envie de faire l'amour alors forcément, c'est merveilleux. Lui, ça lui fait plaisir de me voir dans un état aussi épanoui et ça lui remonte le moral. J'aime parler, et je suis aussi très ouverte. Par conséquent, je lui raconte tous mes tracas et lui partage mes problèmes, mes inquiétudes... Il m'écoute et me rassure.
En revanche, lui, c'est différent ! Il refuse de parler quand ça ne va pas, il s'enferme. Depuis que je le connais, il est toujours resté très mystérieux en disant qu'il détestait parler de lui. Ce sont souvent des éléments extérieurs qui m'apprenaient des choses sur lui, ou alors il me confiait certaines choses quand ça concernait directement notre couple. À chaque fois qu'il me confie quelque chose, je fais en sorte de le rassurer, de le pousser à le surmonter pour avancer et il finit par tout oublier. Le problème s'évapore ! Alors pourquoi me parle-t-il si peu quand je peux l'aider ? Ça lui a permis de reprendre confiance en lui sexuellement, par exemple. Un problème qu'il m'avait confié, qui semblait insurmontable vu la manière dont il m'en avait parlé, avait complètement disparu avec la confiance qu'il m'avait accordée et la douceur avec laquelle j'avais réglé le problème ! Il est trop attaché à mon bonheur et pas assez au sien. J'ai entamé le sujet avec beaucoup de douceur, en lui disant qu'il pouvait me parler de ce qui n'allait pas, que je l'écouterai toujours... Mais c'est un vrai bloc. Il s'excuse, me dit qu'il n'en est pas capable pour le moment. Alors je lui laisse le temps, mais ne pas connaître son copain... C'est dur. Dans un couple, on a besoin de se connaître un minimum pour garder le lien stable.

Enfin... Nous souffrons tous les deux déjà de notre relation à distance, et ensuite de nos problèmes quotidiens. Je lui fais vivre un enfer (même s'il affirme que non) et je me sens seule parfois, très seule et je souffre. J'ai l'impression d'être la seule à faire des efforts... Il a l'air de fuir certains problèmes en pensant me protéger, mais ça n'arrange rien !

Toutes les informations sont en vrac mais j'ai besoin d'aide... De conseils... Je suis complètement perdue. J'en ai parlé sur une autre plateforme, mais on m'a répondue comme si j'étais un animal fou qu'il fallait enfermer ! On m'a même parlée de toxicité dans notre relation !! C'était honteux.
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2 réponses

Gnitae Messages postés 3 Date d'inscription dimanche 2 décembre 2018 Statut Membre Dernière intervention 2 décembre 2018
2 déc. 2018 à 21:24
Je précise que depuis aujourd'hui, je lui ai promis de faire des efforts pour aller mieux, pour que notre relation ne soit plus soumise à ces bas aussi violents. Ce n'est pas vivable pour lui, de subir une personne dépressive à un tel point. Je suis vraiment désolée pour lui, et je veux qu'il soit libéré de ce poids que je suis...
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lekabilien Messages postés 16179 Date d'inscription jeudi 18 décembre 2014 Statut Contributeur Dernière intervention 21 février 2020 1 176
2 déc. 2018 à 21:36
Bonsoir Gnitae
Bien trop long ton discours pour retenir tous les détails et les commenter, et tu parles couples alors que ce n'est pas cela le plus important.
Ce qui est important c'est cette histoire d'anorexie et de dépression dont tu parles.
Est-ce diagnostiquer par un pro de santé ?
Si oui, es-tu suivie, consultes-tu ?
Quand a ta peur de perdre ton copain pour ne dire que ça sur ton histoire de "couple", malgré ce qu'il te dit et il est surement honnête en le disant, si tu ne te soignes pas, tu finiras bien par le perdre.
Aujourd'hui il résiste a tes comportements, un jour il ne résistera plus.
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Gnitae Messages postés 3 Date d'inscription dimanche 2 décembre 2018 Statut Membre Dernière intervention 2 décembre 2018
2 déc. 2018 à 22:00
J'ai parlé du couple parce que ç'a des conséquences directes sur ce dernier, et ça m'inquiète beaucoup. Le problème, c'est que j'accepte de quitter ma dépression... mais pas mon anorexie.
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lekabilien Messages postés 16179 Date d'inscription jeudi 18 décembre 2014 Statut Contributeur Dernière intervention 21 février 2020 1 176 > Gnitae Messages postés 3 Date d'inscription dimanche 2 décembre 2018 Statut Membre Dernière intervention 2 décembre 2018
2 déc. 2018 à 22:15
Tu acceptes de quitter une maladie pas l'autre ? Drôle de raisonnement. Et, je rajoute, tu ne quitteras rien du tout, tu crois pouvoir maitriser une dépression a ton bon vouloir si tu as vraiment une dépression ?
Prends RDV avec un psy, vas voir une maison des adolescents ou un cmp. Ton médecin traitant sinon, et lui t'orientera.
J'ai une amie anorexique, qui a été, Durand des années avant de s'en sortir avec un psychiatre.
J'ai fait une dépression il y a entre 15 et 20 ans de ça, on ne sort pas d'une dépression seul sans u laisser des plumes, replonger si pas eu de suivi pour comprendre, se comprendre, et savoir réagir.
Alors, ton histoire de couple crois moi, il n'est pas a proprement dit le plus important de tes problèmes pour ton avenir. Et ton copain, tu ne le garderas pas di tu es anorexique et déoressive, un jour il en aura ras la casquette et voudra une fille apaisée.
Soignes toi et tes relations avec ton copain seront plus apaisées car tu seras apaisée.
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