Impression d'avoir refoulé un traumatisme

Physalia Messages postés 6 Date d'inscription dimanche 6 mai 2018 Statut Membre Dernière intervention 8 mai 2018 - 7 mai 2018 à 20:49
begonie Messages postés 85580 Date d'inscription mardi 13 avril 2010 Statut Modérateur Dernière intervention 19 avril 2024 - 8 mai 2018 à 08:36
Bonjour à tous,

J'écris ce poste car j'ai depuis de nombreux mois l'impression de refouler quelque chose. Je pense que j'ai pu être abusée dans mon enfance. Le signe le plus flagrant se situe dans mes rêves : depuis très longtemps, je fais des cauchemars dans lesquels je suis sexuellement abusée (toujours pas un homme). Lorsque j'étais pré-adolescente, la personne que je voyais abuser de moi dans mes rêves n'était pas quelqu'un que je connaissais, il changeait sans cesse de visage, de taille etc. Cependant, ma vie a pris un tournant lorsque j'avais 13 ans : ma mère, mon frère et moi-même sommes partis de la maison. Ma mère accusait mon père d'être un pervers narcissique manipulateur mais surtout d'être un racoleur et un violeur. Elle m'a fait écouter des enregistrements dans lesquels j'ai entendu mon père faire monter des femmes dans sa voiture, leur faire de très lourdes avances et leur montrer son sexe contre leur gré. J'ai cependant été dans le déni pendant de nombreuses années. En fin 2014, alors que j'avais 15 ans, mon père a été arrêté. Malgré cela, j'étais toujours dans le déni. Il était accusé de proxénétisme, agressions sexuelles, détournement de mineurs, mais n'est resté en prison que deux mois. J'ai fait semblant de ne rien comprendre pendant cinq ans, mais aujourd'hui je ne peux plus. Je pense que j'ai vraiment pris conscience des choses lorsque le jour de mes 18 ans, alors qu'il libérait la maison pour que je puisse faire la fête avec mes amis, j'ai rencontré une jeune fille qu'il avait caché dans le garage. J'ai du mal à l'expliquer tellement cela peut paraître irréel, mais il est parti ce jour-là avec une fille d'à peu près mon âge, très court vêtue et cachée dans mon jardin. Je vois bien qu'il n'a aucun respect pour les femmes, j'ai eu des preuves qu'il était monstrueux. Lorsqu'il a ramené une nouvelle femme à la maison je l'ai fait fuir pour qu'elle ne vive pas la même chose que ma mère.
Je ne supporte pas que mon père me touche, et ce depuis très longtemps. Il me dégoûte, rien qu'une main sur mon épaule me provoque de la colère et de l'inconfort. J'ai fait en sorte que mon père ne me voie jamais comme une femme : jamais de short ou de débardeur chez lui, je ne lui parle pas de ma vie sentimentale, j'ai pris énormément de poids après la séparation de mes parents et je pense que j'ai pu inconsciemment avoir envie de la dégoûter.
Enfin bref, depuis ces événements, c'est mon père qui me viole dans mes cauchemars. Depuis qu'il a fait de la prison, plus précisément. Je crois que la première fois qu'il était mon agresseur dans mes rêves, j'avais 15 ans, et ça arrivait très souvent. Aujourd'hui c'est plus rare, mais ça arrive toujours.

Un autre signe d'un éventuel traumatisme est ma sexualité. Inexistante, ou presque. J'ai eu un petit-ami lorsque j'avais 16 ans et ça s'est très mal passé. Je ne supportais pas ses mains sur mon corps, qu'il me parle de sexe. Un jour il a essayé de me caresser par-dessus ma culotte, je lui ai demandé d'arrêter et je me suis mise à pleurer. Ça n'a duré que six mois. Six mois durant lesquels nous n'avons rien fait, et je pense qu'il m'a quittée en partie à cause de ça. Je n'ai plus voulu revivre ça ensuite et m'interdis d'entrer dans une relation. Pourtant j'en ai envie, d'amour. D'être avec quelqu'un qui m'aime et à qui je peux tout dire. Mais j'ai peur d'être une fois de plus incapable d'avoir un rapport sexuel. Même seule c'est compliqué pour moi. Je me masturbe très peu, parfois pas du tout pendant plusieurs mois. Je n'ai pas beaucoup de libido et surtout mon corps réagit parfois bizarrement. Il m'est arrivé plusieurs fois de devoir arrêter à cause de sanglots. Je me mettais à pleurer, et ce n'étaient pas juste des larmes qui coulaient, j'avais mal au fond de moi, j'étais vraiment triste et je pouvais pleurer sans m'arrêter pendant trente minutes. Mes sanglots sont souvent accompagnés d'hyperventilation.

J'ai un rapport aux émotions très particulier. Je me mets très facilement très en colère, souvent contre moi-même. Durant ces crises, je me mords très fort. J'ai donc souvent des bleus aux bras et aux mains. J'ai compris il y a très peu de temps que cela pouvait s'apparenter à de l'auto-mutilation. Mais je ne comprends pas pourquoi je me fais du mal.

J'ai également développé des TCA, et j'ai lu qu'énormément de victimes d'abus en développaient.

J'ai toujours des sentiments d'injustice, de colère et de tristesse au fond de moi. Je m'en veux car je déprime très souvent alors que je n'ai pas l'impression d'avoir de raison. J'ai été suivie par deux psychologues l'année dernière mais ça n'a rien donné. Je ne vois pas de futur. J'ai l'impression qu'il n'y a rien pour moi. Je ne suis pas suicidaire, je n'ai jamais fait de tentative de suicide et n'ai jamais eu envie d'en faire, mais je me dis souvent que si j'avais pu ne pas naître tout aurait été parfait. Il me manque quelque chose.

Merci à ceux qui auront eu le courage de tout lire. J'ai très honte de mes cauchemars, c'est pourquoi je n'en ai jamais parlé à personne. C'est la première fois que je décide de faire sortir ça de ma tête. Je me demande si je fabule ou si j'ai vraiment des raisons de m'inquiéter. Est-ce que vous pensez que ces signes peuvent être des symptômes d'amnésie post-traumatique ? Si oui, que faire ? Comment me souvenir ? J'attends vos réponses avec impatience. Je ne sais plus quoi faire.

1 réponse

begonie Messages postés 85580 Date d'inscription mardi 13 avril 2010 Statut Modérateur Dernière intervention 19 avril 2024 9 460
7 mai 2018 à 22:08
Bonjour

Tu as intérêt de prendre contact avec un ou une médecin psychiatre, en tout cas pour une première consultation, déjà pour voir avec ce (cette) professionnel(le) de la santé ce qui s'est passé et ce qui se passe actuellement.

N'hésite pas de prendre contact dès demain matin dans un CMP (Centre Médico Psychologique).
Voilà un lien pour ton information. Tu y trouveras des adresses selon les régions en France. Les consultations y sont gratuites et confidentielles : https://www.annuaire-inverse-france.com/e635-centre-medico-psychologique
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Physalia Messages postés 6 Date d'inscription dimanche 6 mai 2018 Statut Membre Dernière intervention 8 mai 2018
8 mai 2018 à 08:29
Bonjour,
Merci de votre réponse mais je ne me sens pas à l'aise avec un psy. J'en ai rencontré deux l'année dernière et ils ne m'ont pas vraiment aidée à avancer. De plus, je ne me sens pas capable de parler de cela à quelqu'un. Ça a déjà été difficile pour moi de faire un post en anonyme.
Merci quand même
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begonie Messages postés 85580 Date d'inscription mardi 13 avril 2010 Statut Modérateur Dernière intervention 19 avril 2024 9 460
Modifié le 8 mai 2018 à 08:36
Ok, le fait d'avoir des difficultés à parler à quelqu'un, dans ce cas ici à un(e) spécialiste des problèmes de communication, de timidité, de s'exprimer, etc... est une raison de plus à le ou la rencontrer.

Tu peux sans problèmes leur dire que tu ne te sens pas à l'aise pour " raconter "ce que tu vis. La majorité des personnes qui consultent ne se sentent pas à l'aise car c'est toujours difficile de parler de soi, de ses problèmes à autrui.
Pour un(e) psychiatre ou un(e) psychologue c'est son travail et il/elle est là aussi pour t'offrir une aide à t'exprimer.
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