À ceux qui ont vécu la BDA (Bouffée Délirante Aigüe)

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Ekbr Messages postés 6 Date d'inscription samedi 13 septembre 2014 Statut Membre Dernière intervention 24 novembre 2014 - 23 nov. 2014 à 14:21
joraline Messages postés 44800 Date d'inscription dimanche 6 mai 2012 Statut Modérateur Dernière intervention 18 décembre 2024 - 24 nov. 2014 à 12:27
À ceux qui ont vécu la BDA (Bouffée Délirante Aigüe)

Bonjour à vous, chers compagnons de galère,

Je « fête » en cette fin de mois de Novembre 2014 le premier anniversaire de ma BDA.
L'occasion pour moi de venir vous faire un petit bilan et d'espérer un retour de votre part pour connaître vos expériences.

Je pense que vous serez majoritairement d'avis à dire que le problème n'est pas vraiment la BDA en soi, qui est plutôt une expérience intéressante ,même si ça peut être violent, du moins on se sent vivant, on traverse des évènements intenses...
Non, le problème, c'est bien une fois que l'on sort de cet épisode aux moyens de la camisole chimique qui nous assomme totalement et nous déconnecte de tout, jusqu'à nous faire perdre toute notre énergie, notre entrain, notre joie de vivre, notre motivation, notre imagination, notre ligne, notre loquacité, notre regard, toute forme sensible qui puisse nous caractériser.
En tout cas, c'est ce qui s'est passé pour moi. Les injections de Xéplion 150mg puis 100mg que j'ai reçues (fin Janvier 2014) m'ont totalement déglinguée, je n'ai plus eu mes règles pendant 10 mois, j'ai pris 15 kg, j'ai arrêté les études, je suis rentrée chez mes parents, je n'ai eu aucune activité pendant des mois, je n'étais même plus capable de converser.
Et aujourd'hui ? À la rentrée j'ai décidé de me faire violence pour reprendre une vie « normale ». Ça fait quasiment 2 mois que je suis rentrée chez moi pour reprendre mes études. Je fais du sport, je perds du poids, je vois du monde, j'ai de bonnes notes, j'ai l'air vive quand je parle, tout le monde trouve que je vais beaucoup mieux. Et pourtant...
On arrive ici à la question qui m'a poussé à venir vous écrire.
Je vais mieux mais je ne suis pas la moitié de la personne que j'étais avant. Je rassemble tous mes efforts pour sembler bien, intelligente, intéressante, mais tout ça, c'est du vent. Intérieurement je sens bien que je ne suis plus habitée par la passion qui me guidait dans tout ce que je faisais, me donnait envie de profiter de chaque journée au maximum.
Un exemple tout simple, j'adorais aller me promener au hasard des rues pendant des heures, c'est une activité à laquelle je ne prends plus de plaisir. En réalité je fais simplement ce que j'ai à faire, ni plus ni moins. Quand je suis seule, je repense à tout ce que j'aimais faire, à cette envie de vivre que j'avais, et je bade... Je ne suis plus envahie constamment par l'envie d'en finir comme j'ai pu l'être, mais j'ai peur... Peur de ne plus jamais connaître le plaisir de vivre que j'ai pu avoir les 24 premières années de ma vie. Peur d'être entrée à jamais dans une vie difficile car fade, où je fais semblant.
Voilà. Je voulais savoir si ce discours parle à certains d'entre vous, si vous avez déjà connu ça. Je ne veux pas qu'on me nourrisse de faux espoirs. Je veux juste connaître la vérité : se remet-on totalement d'une BDA ou y a-t-il une certaine magie qui s'envole pour toujours ? Retrouve-t-on vraiment ses passions ? Ou reste-t-on émoussé, sans joies ni pleurs ?

Merci de m'avoir lue, j'espère de nombreuses réponses.
Bien à vous

Ekbr

3 réponses

Ekbr Messages postés 6 Date d'inscription samedi 13 septembre 2014 Statut Membre Dernière intervention 24 novembre 2014 6
24 nov. 2014 à 12:04
PS : Je précise également que je ne suis pas schizophrène et que j'ai arrêté toute médication avec accord du psy il y a 7 mois.
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