Un enfant non désiré

papapigeon Messages postés 2 Date d'inscription samedi 22 octobre 2016 Statut Membre Dernière intervention 25 octobre 2016 - Modifié par Laura_redacJDF le 26/10/2016 à 11:45
 Papapigeon - 31 oct. 2016 à 07:41

Bonjour,

 

Je viens d'apprendre que j'allais être papa... Depuis le temps que je souhaite l'être, la vie m'offre ce bonheur. Bonheur que je refuse aujourd'hui.

J'ai rencontré la maman il y a un mois 1/2, nous sommes resté ensemble à distance 10 jours et avons eu deux rapports. Elle m'avait assuré ne pas pouvoir être enceinte, oui j'y ai cru... Je dois être naïf certainement.

Trois semaines après notre séparation, elle me téléphone pour me dire qu'elle est enceinte et que je suis le papa. Quelle n'a pas été ma surprise !!! Jamais je n'ai souhaité avoir d'enfant avec elle. Tout comme elle qui n'envisageait cela qu'après une bonne année de relation. 

Nous avons discuté de le laisser s'en aller, elle était d'accord, mais sans moyen financier avait besoin de moi. Ce que j'ai fait en lui proposant de vivre ce moment douloureux avec elle. J'ai été présent aux entretiens avec le médecin, aux contrôles de datation... Nous étions d'accord de ne pas offrir une vie différente de nos visions idéales de la famille, puis tout a changé, elle a coupé son téléphone et ne répond plus au SMS. Je reçois une lettre m'informant qu'elle souhaite garder cet enfant.

Je pense qu'un enfant a besoin de l'image de ses deux parents et qu'il est extraordinairement égoïste de faire un enfant pour soi sous prétexte d'avancer en âge et de risquer de ne plus avoir d'enfant. 

Oui, je voulais qu'il parte car je n'aime pas sa mère, que nous avons passé un bon moment ensemble qui ne devait pas aller plus loin. Aujourd'hui, nous risquons d'être liés à vie par un enfant qui n'a pas demandé à souffrir car la souffrance sera bien là à l'école, à l'adolescence, à l'âge adulte. Il devra être très fort pour encaisser son histoire non issue de l'amour. Je pense qu'un enfant est le fruit d'une volonté commune du couple qui s'aime, c'est pourquoi chaque décision doit être prise à deux. Le problème est que seule la femme décide de garder ou non l'enfant à venir et que parfois (ce qui est mon cas) elle est sous l'emprise de sentiments et de très fortes émotions personnelles qui font prendre un mauvais choix pour l'enfant. 

Je suis scandalisé de lire "je suis heureuse de l'avoir gardé pour les joies qu'il me porte". Ne devrait-ce pas être l'inverse ? Sans l'image de l'un des deux parents, l'équilibre de l'enfant sera fragile, tout les pédopsy s'accordent sur ce point. Faire un enfant pour soi... Il est préférable d'acheter un chat tout aussi câlin ou un chien qui vous fera la fête en rentrant, mais un enfant est là pour recevoir, pas l'inverse. Il est surtout en droit d'attendre le meilleur et non pas d'avoir l'image d'une mère emprunte aux difficultés quotidiennes qui de surcroît, dans mon cas, n'arrive même pas à prendre soin d'elle-même.

Il y a des moments où lorsque des gens exceptionnels, comme Simone Weil, se sont battus pour faire avancer les libertés, il convient de bien réfléchir à la situation avant de s'engager pour une vie. Sans revenu, incapable de s'occuper de soi et vivant dans un appartement tenant plus du squat que d'autre chose, n'est, me semble-t-il, pas un cadre idéal pour élever un enfant. Bien sûr ce n'est que l'avis d'un futur éventuel papa qui devra vivre avec ces souffrances permanentes jusqu’à la fin de ses jours.

 

Merci de m'avoir lu.

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12 réponses

Effectivement les torts sont partagés, personne ne s'est assez protégé.

Il faut mettre les rancoeurs au placard et chercher ensemble le meilleur arrangement dans l'interet de l'enfant, puisque la réalité c'eest qu'il sera là dans quelques mois. Et si vous arrivez à vous mettre d'accord, il pourra grandir heureux, malgré les circonstances de sa conception. Il est possible que le mieux soit qu'il vive avec toi et pas avec sa maman, mais n'oublie pas que dans la toute petite enfance, la maman est le pilier d'un enfant.

Même si la situation n'est pas idéale, pense que ce petit bout sera un rayon de soleil dans ta vie, toi qui souhaitais être papa. S'il va arriver de toute façon, pas la peine de se filer un ulcère, autant s'organiser avec cette nouvelle réalité. Beaucoup de familles sont dans cette situation et avec de la bonne volonté des parents, tout le monde peut y trouver son compte.

Aujourd'hui tu es plein de rage contre la maman, et je peux le comprendre, mais ça ne t'aidera pas et le bébé non plus. Quand il aura 2 mois et tu le regarderas, tu te diras que finalement, c'est vraiment bon de l'avoir et tu ne le rendrais pour rien au monde.

Je sais que tu ressens la maman comme une sale égoiste qui te pourrit la vie, mais c'est vrai que personne ne peut comprendre ce qu'on ressent si on n'a pas porté un bébé. J'ai saigné lors de ma dernière grossesse et lorsque le gyneco m'a fait me coucher pour l'échographie, je me sentais comme un condamné qui monte à l'échaffaud, attendant le couperet de "il n'y a plus de bébé". L'angoisse de savoir qu'il est là ce petit être, et que tu vas l'enlever, ce n'est pas forcement facile, même si tu pensais avoir les idées claires. Tu parles toujours de le "laisser partir", mais ce n'est pas ça, on ne le laisse pas partir, on le tue. Je sais, personne ne veut entendre ça, mais c'est la réalité, il est vivant, et après la pastille, il est mort. A un moment, elle a décidé qu'elle voulait le garder ce petit être, c'est son fils ou sa fille au final, vouloir garder un enfant qui grandit en soi ne me parait pas délirant, moi je ne pourrait pas avorter, comme je ne pourrais pas égorger mes enfants même si je me trouvais dans une situation très compliquée. Je respecte que d'autres fassent ce choix, mais je la comprends tout à fait qu'elle ait changé d'avis et ne veuille plus avorter.

Ton bébé va être là dans quelques mois, cherchez ensemble le chemin pour que tout se passe pour le mieux.

Je vous souhaite bonne chance et beaucoup de bonheur !

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