Famille décomposée

Leila057 Messages postés 4 Date d'inscription mercredi 5 novembre 2014 Statut Membre Dernière intervention 14 novembre 2014 - 5 nov. 2014 à 22:06
 Leïla - 14 nov. 2014 à 04:29
Bonjour,

J'ai moi-même toujours été stérile, mais ma meilleure amie depuis 20 ans ne l'était pas. Alors quand elle s'est retrouvée mère célibataire d'une petite fille presque nouvelle née et qu'elle m'a demandé mon aide, j'ai répondu présente.

Depuis 10 ans, j'ai fait partie intégrante de la vie de cette petite fille qui m'a apporté toute l'affection dont ma vie manquait et pour laquelle j'ai laissé libre court à tout mon instinct maternel dont sa maman est malheureusement dépourvue.

Nous passions une partie des vacances ensemble et de nombreux weekends, je l'ai emmenée à l'école, j'ai assisté aux moments importants de sa vie quand sa propre mère en était absente.
Comme une sorte de marraine la fée, j'apparais dès qu'elle m'appelle pour l'emmener faire de longues promenades ou lui apprendre à pécher et toutes les choses qu'une petite fille peut souhaiter faire aux différents âges de sa vie.
Elle n'a jamais eu de père à proprement parler. elle sait seulement qu'elle en a un, quelque part, qui ne s'est jamais occupé d'elle.

Mais depuis peu, la santé de sa mère ne lui permet plus du tout de s'en occuper et c'est donc sa grand-mère qui en a reçu la garde légale.

Or, elle ne me laisse plus emmener ma petite protégée, cette enfant que j'aime comme ma propre fille et ne m'autorise qu'à lui rendre visite chez elle pour de courtes périodes.


Que puis-je faire ?

Je n'ai aucun lien légal de parenté avec elle et sa maman n'est plus apte à prendre ces décisions pour le moment.

ça me déchire le coeur et encore plus quand cet adorable petit ange emprunte en cachette le téléphone de sa grand-mère pour m'appeler discrètement, afin de me dire à quel point je lui manque et me demander de venir la chercher...
J'éprouve de plus en plus de difficultés à retenir mes larmes dans ces moments là pour la réconforter et lui dire que je ferai mon possible pour qu'on se voit plus souvent en lui expliquant que pour le moment elle doit être patiente puisque sa maman est malade et que tout s'arrangera.

J'ai peur de rater son adolescence et de faillir à ma promesse à cette enfant comme à sa mère de toujours être là pour elle quoi qu'il arrive, ne pouvant que lui écrire et lui envoyer de petits colis pour lui rappeler que je suis toujours là.
Habitant à 150 km de là, je ne puis faire cette route trop régulièrement pour seulement une ou deux heures durant lesquelles je passe plus de temps à parler avec sa grand mère de sa propre fille qu'avec la petite.

Cette situation et cette séparation forcée me sont intolérables.



La loi ne prévoit-elle rien pour ces liens affectifs pourtant identiques à ceux de vrais parents ?

ne puis-je pas faire pression d'une façon ou d'une autre pour récupérer mon droit tacite à contribuer à l'éducation de cette enfant comme je l'ai fait toute sa vie ?

Je ne demande pas à me substituer à quiconque, seulement de jouer mon rôle de meilleure amie de sa mère en faisant ce qu'elle souhaitait de moi, que je sois toujours là pour prendre soin de sa fille et mes sentiments ne peuvent être mis de côté, ni les siens pour moi. Comment l'auraient-ils pu après 10 années d'affection et de complicité avec cette enfant ? Après 20 années d'amitié sans faille avec sa mère ?


J'irai encore leur rendre visite demain, mais je sais ce que me dira la grand-mère :
_que sa fille n'a laissé aucune instruction à ce sujet et que sans son autorisation explicite elle ne peut pas me laisser l'emmener ne serait-ce qu'un seul weekend.

Il y a un lit d'enfant chez moi désespérément vide depuis des mois. Il y a une petite fille qui, quand elle m'appelle en cachette m'apprend ne pas savoir que je suis sensée venir la voir le lendemain, alors que sa grand mère et moi nous sommes mises d'accord depuis une semaine.


Attendre qu'elle soit assez grande pour prendre elle même la décision de passer du temps avec moi est tout bonnement invraisemblable. ça n'est pas comme ça que le coeur fonctionne. même son horrible géniteur, pourtant interdit légalement de l'approcher sans autorisation, à le même droit de visite surveillé que moi qui suis infiniment plus à ses yeux.


Si quelqu'un peut me donner une solution, une simple idée, elle sera bienvenue.

Merci
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2 réponses

Bonjour,

Malheureusement, vous n'êtes rien aux yeux de la loi pour cet enfant. Il aurait fallu que la maman vous nomme tutrice ou marraine légale. Pour l'instant donc, il faudrait trouver une solution avec la grand-mère en lui expliquant que la petite est attachée à vous et que c'est pour son bien à elle...
Vous pouvez toujours aller voir un médiateur dans votre mairie : peut-être qu'il pourra vous aider à mieux dialoguer avec la grand-mère ou imaginer une autre solution.

Je vous souhaite beaucoup de courage,
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Oui,
En effet, c'est dans ce sens que je vais, tâchant d'être la plus aimable et diplomate possible et j'y suis fort heureusement habile.
Cependant, certaines divergences de nature nous opposent et bien que sa grand mère et moi savons toutes deux que seul notre petite puce est importante au delà de nos propres personnes, nous nous connaissons depuis trop longtemps pour nous leurrer sur ce que sont nos principes éducatifs.
Si de mon côté je les trouves complémentaires, elle n'apprécie guère les miens.
Chaque fois que cette enfant revenait de chez sa grand mère pour un weekend ou des vacances, je devais tout lui réapprendre sur la tolérance, le respect des différences, face à des propos qu'une si petite fille n'est pas sensée tenir d'elle même, jusqu'à la simple participation à mettre une table ou m'aider à faire la cuisine.
milieu social d'origine, religion, politique, je dois constamment lui répéter qu'elle a le droit de choisir elle même ses opinions, qu'elle peut avoir son propre avis sur ces questions et qu'elle n'est en rien forcée de suivre ceux qu'on voudrait lui imposer.

Ce conflit dure depuis des années et tout à coup, nous devons trouver un point d'entente suffisant. Oh j'y mets tout mon coeur et toute mon empathie, je comprends et je partage toutes les valeurs qu'il m'est possible d'accepter, je tais mes propres opinions trop généreuses ou trop tolérantes pour sembler raisonnable aux yeux de ces personnes.
Mais je ne me fais pas d'illusions sur le jugement qu'ils portent sur moi.
Le seul avantage que j'ai est d'être d'un milieu artistique où je côtoie quelques personnes quelque peu célèbres qui me donnent une certaine notoriété à leurs yeux, voyant le profit qu'ils pourraient en tirer pour leur propre notoriété.
Ce ne sont toute fois pas de mauvaises personnes et je reconnais la qualité des soins apportés à leur petite fille, je la sais en sécurité et traitée avec égard et avec amour.

Alors merci vraiment beaucoup pour votre conseil, c'est bien dans ce sens que je vais et mon ambassadrice qui ne peut se passer de moi dans sa vie est mon meilleur atout puisqu'elle ne fait que parler de moi et demander ma présence.
Elle impose sa volonté en insistant sans cesse pour qu'ils m'invitent à dîner, elle a demandé à ce que j'occupe leur chambre d'amis un weekend, mais il ne faut pas trop demander non plus... le fruit de ses efforts a tout de même porté puisque je dois les contacter pour décider du soir où je dînerai avec eux.

Ce sera une première depuis bientôt 20 ans...

J'espère que les choses s'arrangeront, j'espère pouvoir convaincre que je ne suis que bénéfice pour cette enfant et aucunement une menace à un certain ordre moral établi.

J'aurai souhaité pour ce petit ange une famille dite normale, qu'elle puisse se vanter à ses amis d'école que son papa est le plus fort ou que sa maman est la meilleure maman du monde.
ça n'est pas le cas. Tout ce qu'elle a désormais, c'est sa Leïla et ses grands parents. nous n'en sommes pas moins une famille pour autant et l'amour comme l'attention que nous lui portons n'a rien à envier à quiconque.

Beaucoup ici connaissent des situations où les enfants souffrent bien plus d'être tiraillés d'un bord et de l'autre.
C'est la raison pour laquelle je ne souhaite aucun conflit.

Seulement un moyen de faire comprendre à des grands parents aux traditions bien ancrées qu'au delà des liens du sang il y a les liens affectifs.


merci.
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Bonsoir,
Un tiers peut avoir un droit de visite sur un enfant, à condition de pouvoir justifier de la présence continue qu'il a eue dans la vie de l'enfant : par exemple des témoignages des maîtresses, des nounous, d'amis de la famille etc. Mais c'est compliqué et je crois que l'avocat est obligatoire de toute façon. Vous devriez en consulter un pour avoir une idée de ce qui est possible dans votre cas. Ce genre de cas concerne en général plus les concubins de mères de famille qui s'occupe d'un enfant pendant des années et créent des liens affectifs sans lien juridique, c'est plus rare qu'il s'agisse d'amis donc rien n'est certain.
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Merci beaucoup,

Je n'ai aucune envie d'entrainer une action en justice, j'ai trop peur que ce soit notre petite chérie qui en paie les frais d'un point de vue émotionnel.
D'autant que lorsqu'on se bat contre des gens qui sont financièrement plus appuyés, face à un avocat commis d'office j'ai peur aussi d'une éventuelles hypothétiques décision juridique qui les conforteraient dans mon non droit.

Je vais toutefois explorer cette voie et me renseigner sur davantage de précisions concernant ses conditions.

Le simple fait de savoir que la loi pourrait m'accorder certains droits serait peut-être suffisante à leur faire prendre conscience de l'importance que j'ai eu jusqu'ici dans sa vie et de celle que j'aurai encore toute sa vie.

très cordialement,
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