Médecine de proximité : Simple et vite.... ?

Dr Paul Lemeut Messages postés 92 Date d'inscription mardi 27 juillet 2010 Statut Contributeur Dernière intervention 16 décembre 2012 - 7 janv. 2011 à 09:43
 Barnouic - 31 mai 2011 à 09:40
Il s'agit des termes de Mr Bertrand, ministre de la santé, qui concernent ce qu'il semble convenu d'appeler médecine de proximité et non plus médecine générale, paradoxe au moment où la médecine générale acquiert tous les attributs d'une spécialité.
La recherche de la simplification administrative ne peut être que saluée bien que des études aient montré que derrière ce terme se cachent un ras-le-bol plus général.
La simplification des démarches pour la mise en place des maisons de santé multidisciplinaires est sans doute une bonne idée. L'impact des maisons de santé en question sur l'attractivité de la médecine générale reste à démontrer.
On cherche des pistes sur une amélioration de l'environnement de travail (l'équivalent de l'assistante dentaire du chirurgien-dentiste par exemple), sur le temps de travail qui est un facteur rédhibitoire pour les jeunes médecins (et pas seulement pour les jeunes...), etc... Mais tout ceci à un coût et la priorité en France n'est pas le soin primaire. Pas de plan Marshall en vu. La médecine générale restera à 3,9% des soins de santé.
Simple, vite... bon marché....et efficace?
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6 réponses

superjéjé Messages postés 334 Date d'inscription samedi 23 août 2008 Statut Membre Dernière intervention 6 janvier 2019 80
8 janv. 2011 à 01:12
Bonsoir, as tu des idées sur le comment se tirer de là?
je dis des idées qui réunissent, (nous sommes tellement individualistes) qui seraient applicables pour que l'ensemble de la politique de santé qui n'est qu'une maitrise comptable des dépenses un point c'est tout soit pensée autrement?
demain nos formations professionnelles seront validées par des administratifs, seulement dans le sens de ce qui peut générer une économie ?
Des forcats de la médecins nous devenons les droïdes non pensants du système.
Il y a 25 ans nous devisions sur la pharmacocinétique d'un médicament, aujourd'hui on s'interesse à celui qui coute le moins cher, et si possible à tout ce que l'on peut faire pour ne pas le prescrire.
Notre métier nous est inculqué à base de RECOS et de "technicienne de la sécurité sociale" qui connaissent la médecine comme un hérisson peut connaitre la cytogénétique.
Plus ça va plus j'ai honte de mon métier, celui que j'aimais tant, ou notre consultation devrait être
- Bonjour Madame Michu
- quel est votre probleme -
- que vais je pouvoir faire et lui proposer pour la soigner au mieux, lui éviter les embuches d'une affaires sournoise que je peux prévenir,
- et après avoir examiné conseillé et prescrit, j'ai la satisfaction d'avoir pu faire le maximum

eh bien c'est devenu :
Bonjour madame Michu, dépêchons nous car j'ai un chaudron à remplir et avec 23 euros dont il n'en restera que la moitié une fois tout le monde passé, cela ne se remplit pas bien vite.
Qu'avez vous encore aujourd'hui qui j'espère ne m'obligera pas à prescrire dans les thèmes surveillés par la sécurité sociale et ne fera pas grimper les étoiles de mon RIAP
Que vais je donc bien pouvoir inventer pour lui dire qu'elle n'a absolument pas besoin de ce qu'il lui faudrait, que ça n'existe plus, que ce n'est plus remboursé, que ça manque fabricant, ou que l'on va sortir l'épouvantail à effets indésirables.
Suis je bien en phase avec les recos ?
Est ce que j'écris bien dans la bonne case de l'ordonnance bizone?
Est ce bien le générique le moins cher? Qu'elle se trompe parceque la boite et les comprimés ne ressemblent pas à ce qu'elle a d'habitude je m'en tape.
Ce qu'elle a ?? mais... le probleme n'est absolument pas là.

Avez vous votre carte vitale ?
J'espère qu'elle est à jour
Suis je bien votre médecin traitant, non non je dis ça pour rire, des fois que je me trompe de case.

Ah vous avez un tiers payant à la con ou je vous facture que 30% de 23 euros que vous n'avez pas - ah oui vous gardez la monnaie pour les cigarettes, j'oubliais. suis je bête

Donc ben ça nous feras ...rien du tout, non non, l'envoi à la caisse , la perte des papiers, les duplicatas à faire, la convoc chez le médecin conseil, la réponse au divers documents et votre dossiers MDPH c'est pour moi. Et ...
Je vous remercie infiniment de ne pas avoir porté plainte la derniere fois, c'est vrai, c'était inadmissible ces 5 mn de retard que j'avais pris dans ma consult....si si.
Et j'en fais 60h par semaine....quand on aime.
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Dr Paul Lemeut Messages postés 92 Date d'inscription mardi 27 juillet 2010 Statut Contributeur Dernière intervention 16 décembre 2012 34
9 janv. 2011 à 17:17
Les solutions sont moins simples que le constat.
Je crains que les solutions ne viennent pas des généralistes. Ils sont certes individualistes, mais pas tant que ça quand on voit le nombre de ceux qui sont investi dans la formation, les réseaux, la vie professionnelle en général.
Ils sont surtout très éclatés sur les propositions.
Entre ceux qui voient la solution dans la fin de la convention et un "vrai libéralisme" et ceux qui demandent un meilleure régulation du système, il y a un véritable grand écart. Ceci étant dit, dans les villes il y a des écoles publiques et privées, pourquoi ce monolithisme chez les généralistes?
Il faudrait chercher les points de convergences entre tous ces généralistes. Un de ceci serait plus de liberté dans le métier, une autonomie au quotidien même si il a toujours des comptes à rendre sur une activité globale. Il y a la question du temps de travail et de son organisation....
Il faudrait surtout un véritable investissement des pouvoirs publics sur les soins de premiers recours.
Le problème est essentiellement de savoir quelles sont les priorités de santé en France. Ce n'est pas seulement une question de médecins mais qui concerne tous les Français.
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Bonsoir, as tu des idées sur le comment se tirer de là?


Allez je vais te raconter une histoire .....
Avant de faire médecine dans les années 80 je travaillais dans des chantiers d'offshore pétrolier ....la loi rendait obligatoire la présence d'un médecin français sur place; Ben crois moi si tu veux même au fin fond du bush australien ,la boite pour laquelle je travaillais (Entrepose Grands Travaux de Marseille) n'avait jamais aucune difficulté pour en recruter .....Maintenant ,je te laisse imaginer la façon qu'elle avait d'y parvenir .
Remarque parait que pour le traders non plus il n'y a pas de difficulté de recrutement .....va comprendre ...............

Enfin ce que moi je ne m'explique pas, c'est qu'à Troulezoyes prés de Clermont Ferrand il soit devenu si difficile de s'attacher les services d'un généraliste ....

Étonnant non comme disait Desproges
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DCI Messages postés 88451 Date d'inscription mercredi 30 avril 2008 Statut Modérateur Dernière intervention 16 décembre 2024 37 721
Modifié par DCI le 8/01/2011 à 19:06
Oui mais...

N'y aurait il pas une certaine "compliance" à la maitrise essentiellement comptable lorsque j'ai cru lire que 20 000 MG ont signés un ou plusieurs CAPI...(où peut on trouver le nombre précis de praticiens signataires ?)

Bien que certains aient déchanté depuis car le chèque promis n'était pas au rendez-vous: "le contrat n'a pas été respecté au chiffre prés, donc, pas de récompense..."

Je crois sincèrement que le libéralisme tel que les gens de ma génération l'ont vécu (je vais avoir 64 balais) est définitivement agonisant pour ne pas dire mort...

Pourquoi... ? ...Parce que...C'est comme ça...
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superjéjé Messages postés 334 Date d'inscription samedi 23 août 2008 Statut Membre Dernière intervention 6 janvier 2019 80
8 janv. 2011 à 19:42
"Je crois sincèrement que le libéralisme tel que les gens de ma génération l'ont vécu (je vais avoir 64 balais) est définitivement agonisant pour ne pas dire mort..."

cela me parait une évidence

"N'y aurait il pas une certaine "compliance" à la maitrise essentiellement comptable lorsque j'ai cru lire que 20 000 MG ont signés un ou plusieurs CAPI"

C'est ce que j'évoquais, entre autres lorsque je parlais d'"individualités".

Je n'ai bien évidemment (quoi que cela ne soit pas si évident que ça finalemement) pas signé ce tissu d'absurdité, qui ne fait que nous avilir un peu plus et nous rendre encore un peu plus les outils d'une machinerie sans humanisme. Souhaitons qu'il en aille du CAPI comme du médecin référent..
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DCI Messages postés 88451 Date d'inscription mercredi 30 avril 2008 Statut Modérateur Dernière intervention 16 décembre 2024 37 721
8 janv. 2011 à 21:17
Pas sûr du tout...
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superjéjé Messages postés 334 Date d'inscription samedi 23 août 2008 Statut Membre Dernière intervention 6 janvier 2019 80
8 janv. 2011 à 22:34
ben oui pas sur du tout. Enfin nous verrons.
C'est sûr que le CAPI est pour eux un meilleur rapport qualité prix que le médecin référent.
Le médecin référent était inflationniste et très couteux, le CAPI beaucoup moins, l'engagement des caisses est faible (imposer des objectifs quasi irréalisables et ne pas payer dès lors qu'ils ne sont pas atteins....) de plus en le respectant il est sensé générer des économies...

Ceci dit si le capi coule ils inventeront autre chose.
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fanfouedelamotte Messages postés 4072 Date d'inscription samedi 15 novembre 2008 Statut Modérateur Dernière intervention 20 mars 2018 7 161
9 janv. 2011 à 14:48
En effet, c' est assez cocasse de rebaptiser "médecin de proximité " , un médecin qui va devenir de plus en plus lointain ( dans nos campagnes évidemment ).
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fanfouedelamotte Messages postés 4072 Date d'inscription samedi 15 novembre 2008 Statut Modérateur Dernière intervention 20 mars 2018 7 161
30 mars 2011 à 18:38
Le Quotidien du Médecin - 29 mars 2011
"Une proposition de loi d'aménagement du territoire visant à instaurer un "bouclier rural" va faire l'objet mardi d'un vote solennel, rapporte Le Quotidien du Médecin. Le texte, déposé le 9 février par les groupes socialiste, radical, citoyen et divers gauche et apparentés, vise à "faire rentrer (les territoires ruraux) sur les écrans des radars de l'action publique". Il concerne notamment à travers l'article 2 l'accès aux soins. Sur ce point, il "ose l'obligation pour l'État de revoir l'architecture du système de soins afin de garantir la proximité des infrastructures hospitalières comme des cabinets médicaux privés". L'exposé des motifs précise également qu'il convient désormais de revoir sans tabou le dogme de la liberté d'installation des praticiens médicaux". Le principe de délais d'accès aux soins est aussi de nouveau mentionné : 20 minutes de trajet automobile au plus pour accéder à un service de médecine générale, 30 minutes pour un service d'urgence, 45 minutes pour une maternité."

On a de la peine à se dire que c' est tout de même nous qui les avons élus.
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