Mon père ce Héros, le moral à Zorro

Bonsoir,

(Ne vous sentez pas obligés de tout lire, c’est un peu long et j’ai écrit un peu pour moi-même, les questions plus pratiques sont à la fin)

J’ai 18 ans et je suis élève en seconde année de classe préparatoire aux grandes écoles d’ingénieur (MP). Il y a 2 semaines on a diagnostiqué à mon père un cancer au poumon avec plusieurs tumeurs et à « non petites cellules », le stade serait 3-b. Il avait consulté parce qu’il toussait beaucoup depuis 3 mois.
La chimio devrait commencer dans une semaine mais on espère, d’ici là, pouvoir consulter un deuxième médecin qui pourrait répondre à certaines questions que le premier a été incapable -ou n’a pas voulu- répondre.
J’écrit ce texte dans l’espoir d’avoir quelques réponses, mêmes partielles, pour avoir une idée plus précise de ce qui va se passer. J’écris également, et ce soir tout particulièrement, parce que je ressens des choses nouvelles et je ne suis pas sur d’affronter la situation de la meilleure façon qu’il soit. J’ai souvent aidé des personnes dans des problèmes similaires au mien mais j’ai observé qu’il est beaucoup plus difficile de s’aider soi même, je me sens même incompris par moi-même… Mais je suis conscient que de formuler ce qui fait mal est un premier pas vers « la guérison ». Si réponses il y a, ne vous sentez pas obligés de répondre à tous les points, une réponse même très partielle sera sûrement pertinente, enfin je suis intéressé par tout autre site qui pourrait aider mon père, notre entourage et moi-même.

Il y a encore 2 semaines la vie était normale, aucun signe de fatigue ou de gêne physique ne se voyait. Aujourd’hui mon père passe la plus part de sa journée allongé sur le lit, dans une position qui réduirait sa toux. Ces quintes de toux sont relativement fréquentes et parfois suffisamment violentes pour qu’il soit à la limite de vomir, elles se déclanchent plus souvent si il est assis ou debout et quand il parle. Selon le médecin il lui resterait 5 mois et demi si aucun traitement n’était fait, avec une fin hautement désagréable. J’ai l’impression que la maladie est arrivée de nulle part et me l’emporte beaucoup trop vite, beaucoup trop tôt…
Je me rends bien compte que je n’arrive pas à réaliser que je risque de perdre mon père, à part quelques « bulles » qui remontent de temps en temps et qui se transforment en larmes lorsqu’elles arrivent en haut (comme le fait qu’il ne connaîtra probablement pas mes enfants, ni me verra en tant qu’ingénieur), puisque la majorité du temps mon esprit pense à autre chose. Je suis en vacances depuis quelques jours et tout ce que j’ai fait depuis c’est de jouer à des jeux, plus ils m’occupent le cerveau mieux c’est, comme si c’était une façon de m’échapper de la réalité et lorsque j’étais en cours c’était pareil les maths chassaient de mon esprit tout ce qui est trop désagréable pour y penser. Je pense même que si j’étais mal réveillé je pourrais répondre à quelqu’un que « non, mon père n’est pas en danger de mort ».La preuve : aujourd’hui j’ai écris pour la première fois « Cancer poumon » dans Google.
Pourtant, il y a des moments, souvent quand je le regarde et que je me questionne sur l’avenir, où je suis pris d’une tristesse que j’ai du mal à contenir, mon dos s’arrondi naturellement comme si l’atmosphère m’oppressait et je pense sans penser, en voyant une suites d’éléments et d’images toutes plus tristes les unes que les autres comme si mon esprit se concentrait dans le but de me faire pleurer.
Il y a donc quelque chose d’anormal qui se passe dans ma tête, une sorte de blocage qui m’empêche de réaliser ce qui se passe, et ma grande peur et de réaliser trop tard… J’ai peur qu’à un moment dans ma vie future je regarde en arrière et je regrette de ne pas lui avoir dit ou de ne pas avoir fait quelque chose avec lui. Je sais que je devrais profiter du peu de temps qu’il nous reste et pourtant je ne sais pas vraiment quoi faire, j’ose pas être aussi affectif que ce que je le voudrais (contrairement à ma mère, ma relation avec lui à été beaucoup plus intellectuelle qu’affective) et j’ai peur de le faire parler de trop à cause de sa toux. Je ne sais pas si je dois agir comme avant et risquer d’être un peu dur parfois (on est tous les deux assez attachés à la logique et quand l’autre se trompe on le lui montre) ou être plus doux et risquer de le faire sentir pitoyable…
Si quelqu’un a vécu quelque chose de similaire et veut vider son sac un peu comme je le fais qu’il le fasse, ça fait du bien et ça aide toujours à s’éclaircir les idées. Je suis ouvert à tous vos conseils et je peux même vous conseiller (ça fait du bien de sentir qu’on est utile à quelqu’un).

Imaginer ce qu’il endure et ce qu’il va endurer me rend anxieux et je me sens complètement impuissant face à cela. Mais ce que je peux faire, en plus de résoudre les problèmes que ça me cause à moi (je ne sais pas si je m’en sortirai avec ma prépa), c’est d’être bien renseigné pour pouvoir agir au mieux en espérant améliorer son confort de vie.

Voici quelques questions, je n’ai pas l’esprit très clair donc je risque d’en oublier quelques unes :


- Je suis à la recherche de toute sorte de statistiques relative au cancer du poumon (probabilités de survie selon les différents facteurs, durée moyenne de traitement, probabilité de récidive en cas d’amélioration, etc.).

- Le médecin à dit qu’après la chimio il y avait : 40% de chances d’amélioration « importante », 30% de chances d’améliorations peu importantes, puis selon les stades se divisent les 30 derniers pourcents entre « aucune amélioration » et « guérison totale ». Il n’a pas spécifié plus que ça. Que veulent dire améliorations importante et peu importante ? Mon père pourra t’il voyager ? Ou restera t’il cloué dans un lit ?

- S’il décidait, après avoir vu l’inefficacité des traitements, qu’il veut tout arrêter et s’en aller sans douleur, qu’est-ce qu’il faudrait faire ?

- Connaissez vous des ouvrages ou des sites (ou même des personnes) qui pourraient donner des conseils sur comment vivre ses « 6 derniers mois »?

- Des données sur les anti-douleur, anti-toussifs?




Merci de m’avoir lu et veuillez excuser les fautes d’orthographe de ce soir,

Kama.