[Témoignage] Rupture d'anévrisme

Sissi - Modifié le 31 mai 2022 à 12:24
 Sissi - 1 juin 2022 à 00:45
Bonjour,
Je voulais juste apporter mon témoignage parce que, allez savoir pourquoi, on a besoin d'en parler. Mes proches essaient de me comprendre mais une fois que je me suis déchargée, ils pensent que ça y est, ça va mieux...
J'ai fait ma rupture en avril 2020... un dimanche, alors que j'allais faire une sieste, cette douleur dans ma tête, qui m'oblige à garder les yeux fermés, me dit :"dis à ton chéri d'appeler les pompiers maintenant sinon, tu ne t'en sortiras pas"... puis, l'enchaînement : les pompiers qui m'emmenent pendant que je regarde mon fils en espérant que je ne le vois pas pour la dernière fois, les urgences, les vomissements, l'angio qui révèle la rupture, les vomissements, le transport en helico, les vomissements. J'ouvre les yeux en salle de réveil, on me gardera là 48 h. On m'explique que mon pronostic vital était engagé, que j'avais été opérée... alors, je cherche a ressentir les pansements... mais rien. Eh oui, ils sont passés par mon artère. Mais alors tout va bien... je cherche à bouger... je vomis. Et ce mal de tête qui ne me quitte pas, et ne me quittera pas pendant presque 2 mois et me fera calculer mes temps entre chaque Doliprane. Je resterai hospitalisée 3 semaines... avec une petite surprise : 2 autres anevrismes ont été détectés, dont un assez gros, a l'opposé du premier. Le temps de me remettre et 5 mois après, on y retourne... cette fois, ce sera un clipping... avec de très gros risques car il s'est scellé sur 2 veines. Le risque, en plus de ma vie, est l'hemiplegie. Le compte-rendu m'expliquera, par la suite, que l'opération a été compliquée. Mais, j'en reviens, une fois encore. Je serais à nouveau opérée 15 jours après pour une surinfection. Le traitement est lourd, le contrôle régulier. Six mois après, c'est bon, la surinfection est vaincue, et neurochirurgicalement parlant, tout est resté en place. Depuis, j'ai des maux plus réguliers depuis 3 mois (mais les angio ne révèlent rien), la fatigue est toujours bien présente (le matin, ça va à peu près mais les après-midis, c'est repos total... de toutes façons, mon cerveau n'ingurgite plus rien).
Il faut laisser le temps au temps et s'écouter ; trouver une façon de se libérer (écrire me fait du bien, tricoter aussi)... et être conscient d'avoir eu de la chance. Mais tout cela m'a fait comprendre que je n'ai pas peur de partir... ce qui me fait peur est de laisser ceux que j'aime dans la tristesse.

3 réponses

Andy31200 Messages postés 147147 Date d'inscription mardi 1 octobre 2013 Statut Modérateur Dernière intervention 5 novembre 2023 27 497
31 mai 2022 à 11:19
Bonjour,
Merci pour ce témoignage que je fais remonter
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STEFANI59111 Messages postés 1 Date d'inscription mardi 31 mai 2022 Statut Membre Dernière intervention 31 mai 2022
31 mai 2022 à 12:17
Votre témoignage est poignant. Ma soeur a fait une rupture d'anévrisme également à 30 ans, son fils n'avait que 6 mois. J'ai été témoin de tout ça, je me souviens encore , mon beau frère qui nous a appelé à 22h en nous disant qu'il avait appelé les pompiers car ma soeur avait énormément mal à la tête, elle vomissait aussi, et elle n'arrivait plus à bouger ses jambes... J'étais effrayé, elle est parti avec les pompiers et mon beau frère m'a rappelé à 4h du matin pour me dire qu'elle était parti en Helico et avait du sang dans le cerveau... On a attendu le lendemain matin pour avoir des nouvelles. Rupture d'anevrisme opérable par l'artère à condition qu'elle ne fumait pas... heureusement d'ailleurs! Aujourd'hui ( 10 ans après) elle se porte à merveille et a accouché d'une petite fille il y a 4 ans !!

Courage à vous la vie continue: ma soeur me dit souvent qu'elle voit la vie différemment et profite de chaque instant avec ses enfants.
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Bonsoir,
Oui, la vie continue et je la trouve chaque jour plus formidable. Je vis chaque moment précieusement. C'est juste que l'on a parfois ces petits moments de solitude parce que pleinement conscient de revenir de loin.
Je vous souhaite beaucoup de bonheur ainsi qu'à votre sœur.
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