Comment s'accrocher ?

Bonjour,
Mon père (66 ans) vient d'être hospitalisé d'urgence suite à une jaunisse (ictère). Les premières analyses révèlent d'importantes lésions sur la tête du pancréas et sur le foie.
Il a déjà perdu pas mal de poids et n'a plus d'appétit. Manger est une épreuve. Ça me fait tellement mal au coeur de le voir peiner pour de minuscules bouchées, lui qui dévorait.
Le canal entre les deux organes est obstrué. La bile se déverse dans son sang, ce qui explique la couleur jaune orange de sa peau et de ses yeux.
Mon père n'a pas pu passer l'IRM qui aurait permis de mettre un nom officiel à sa maladie. Mais tout le monde a sans doute compris qu'il s'agit d'un cancer. C'est un mot qui fait tellement peur.
Surtout dans ma famille (ma grand-mère maternelle est morte d'une leucémie à 62 ans, ma tante a eu elle aussi un cancer dont elle a guéri (quand même!) et mon grand-père paternel est mort d'un cancer du foie à 67 ans.)
Je suis furieuse qu'on ait pas plus pris en considération les précautions oratoires de mon père sur le fait qu'il ne pourrait pas passer dans le tube de la machine. Il est en effet très corpulent (125 kg pour 1,71m). Mais ces têtes de mule l'ont quand même préparé pour l'IRM pour constater finalement qu'il ne passait pas à cause de son ventre. Ça me met dans une telle colère. Il est malade certes, mais cette situation est dégradante, humiliante !
Bref, il a subi une première intervention pour le faire déjaunir qui a échoué. Il s'agissait d'essayer en passant par le tube digestif de poser des stents. Les médecins vont tenter autre chose : pose de drains en passant par le flanc (Il faut ouvrir, cette fois-ci). Mais les risques d'échec sont multipliés par la durée de l'intervention et à cause des problèmes liés à l'obésité de mon papa ( diabète, cholestérol, problèmes respiratoires...).
Tant qu'il ne déjaunit pas, aucun autre traitement tels que les rayons (chimio ou radiothérapie) ne sont envisageables. Quels espoirs reste-t-il à ma famille et à nos proches?
J'aimerais tellement qu'il y ait un miracle, et pourtant je ne suis pas croyante. J'essaie aussi de me préparer au pire. J'ai tellement peur. Comment fait-on pour encore profiter un peu les uns des autres quand on est terrassé par le chagrin et la douleur ?
J'ai l'impression de vivre un cauchemar et qu'on va tous se réveiller. Vous qui connaissez peut-être une situation similaire, dites m'en plus sur la vie quand on accompagne un malade. Comment arrive-t-on à donner de la force au patient et à sa famille ?
Merci à tous ceux qui auront pris un peu de temps pour me lire et me répondre.