On dit que l'on aime ses amis... n'est-ce pas là une sorte de subtile perversité

anonyme - 9 nov. 2010 à 13:24
 anonyme - 11 nov. 2010 à 23:02
amour et amitié: lorsque les deux fusionnent, l'un doit pourtant se substituer à l'autre, lequel ?
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2 réponses

Bonsoir, Je dis très souvent que j'aime mes amis car lorsqu'ils sont heureux, je suis heureuse, lorsqu'ils sont malheureux, je suis malheureuse et nous savons que nous pouvons compter les uns sur les autres. J'ai gardé des amies que je connais depuis 50 ans, 42 ans, 25 ans, 18 ans, 8 ans et nous nous voyons minimum 2 fois par an pour certains et nous nous rencontrons plusieurs fois par semaine pour d'autres car nous sommes du même village. Nous partageons un apéro, un repas, un goûter de temps en temps. J'aime mes enfants, mes belles-filles, mon cousin que je n'ai pas vu depuis 40 ans. Par contre, il me manque vraiment un véritable AMI que je pourrais considérer comme un grand frère car un grand frère (je le vois avec mes enfants) a une certaine façon de voir et surtout de dire les choses qu'une grande soeur n'a pas. Donc pour moi, il ne devrait pas y avoir de subtile perversité ni de destruction inéxorable d'un des deux liens.
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amour et amitié: lorsque les deux fusionnent, l'un doit pourtant se substituer à l'autre, lequel ? Ces mots : amour et amitié contiennent plusieurs notions, dont certaines sont communes aux deux mots. Ce qui n'est pas commun, pour l'amour, c'est le plaisir des sens, la possession de l'autre, pouvant aller de la jalousie à la tyrannie. Ce qui n'est pas commun, pour l'amitié, c'est la relation extérieure où on en reste aux apparences, où l'on ne fait ni trop confiance, ni on ne se dévoile trop. où l'on se rencontre parce qu'on a des occupations communes, pour faire la fête, pour se faire donner un coup de main, pour échanger des services et du bon temps. Mais pour moi, la véritable relation, c'est celle dont les caractéristiques sont communes aux deux mots amour et amitié : c'est faire confiance à l'autre et oser se confier, c'est apprendre à écouter et accueillir la différence de l'autre, c'est aussi apprendre à donner ce que l'autre attend. C'est répondre à l'élan intérieur du don, du service, de la compassion. Vouloir le bonheur de l'autre, à sa façon, pas à la notre. Et faire attention à éviter la soif de jouir, de posséder, de se faire mousser. Et c'est ainsi que notre existence trouve son sens. Alors, que l'on parte de l'amour ou de l'amitié, il faut tendre à abandonner les traits distinctifs attachés à ces deux mots pour se rapprocher de leur sens commun : le véritable amour tel que l'enseigne le christ par sa vie et dans son message à l'humanité.
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