Lithium obligatoire pour un bipolaire

Fermé
sawsan - 9 août 2010 à 23:08
 clairon - 1 nov. 2011 à 18:41
Bonjour,

voilà je vous écris afin d'en savoir un peu plus sur la bipolarité...je vis avec mon copain depuis 1 an. Celui ci m'avait annoncé dès le début de la relation qu'il était bipolaire. Toutefois à chaque fois que l'on se voyait et qu'il commencait par exemple à "s'agiter" (même si pour moi son comportement restait normal), il prenait son lithium.
Nous avons commencé à vivre ensemble au bout de quelques mois, au début d'une phase de dépression, mais légère...il suffisait de le motiver un peu pour que l'on bouge, que l'on fasse des choses...et puis il y a 3 mois il a perdu son boulot, et je ne sais pas si c'est à cause de cela ou si cela serait arrivé également mais il est rentré dans une phase "maniaque", et où il n'a pas voulu, et ne veut toujours pas prendre son lithium, ou très sporadiquement...Il me dit qu'il controle, qu'il remplace par une alimentation saine,etc...mais je ne le reconnais pas..il ne veut pas non plus aller voir de médecin, car il en connait soi disant plus qu'eux sur sa maladie!
Je vous avoue que je suis paumée, je ne sais pas quoi faire...je voudrais l'aider, mais par moments j'ai l'impression que tout ce que je peux lui dire lui glisse dessus sans l'atteindre, ou bien qu'il va me comprendre l'espace d'un instant pour ensuite changer totalement d'avis...Ce n'est pas l'homme que j'ai connu, celui que j'aime...je sais que cette maladie est loin d'être facile, mais s'il prenait au moins un traitement...simplement il ne veut pas entendre parler du lithium car cela détruit l'organisme...n'y a-t-il pas d'autre alternative?

Merci d'avance de votre aide!
A voir également:

6 réponses

ourspolaire
24 nov. 2010 à 03:57
Bonjour,
je suis moi-même bipolaire. J'ai été diagnostiqué il y a 2 ans (à 36 ans). Je suis en couple depuis 17 ans avec ma copine, une femme merveilleuse.

Elle ne l'a pas eu facile ! J'étais tantôt gentleman, séducteur, débordant de vie, créatif, doté d'une confiance inébranlable en mes moyens (à la limite arrogant ; le roi du monde !), pour ensuite tomber dans des périodes creuses ou j'étais un moins que rien, facilement irritable, colérique, impatient et surtout désabusé (anticiper lucidement mais négativement tous les évènement de la vie).

C'est une profonde dépression qui a tout changé. J'ai eu peur. Pour la première fois de ma vie je savais que je n'arriverais pas à prendre le dessus par moi-même.
J'ai consulté un psychiatre qui m'a diagnostiqué bipolaire. Je suis sous médication depuis (Épival, lithium). Quel changement ! Fini les colères excessives et l'esprit de contradiction. À mon grand soulagement, mon côté créatif et ma bonne humeur sont restés !

La recette : ne pas déroger de la médication, c'est impératif (prendre du lithium au besoin : ça ne fonctionne pas ! et ton copain le sait très bien).
Rester raisonnable avec l'alcool et le café. Dormir avec régularité.- Suite à une bonne cuite un samedi soir, mon humeur est à ch"/$ pendant plusieurs jours! (à tout coup) -

Ma visite chez le psy a probablement sauvé notre couple. Nous sommes beaucoup plus heureux maintenant. C'est un nouveau départ.

Nous sommes tous responsables de notre sort. On peut faire le choix de refuser un traitement alors que notre problème est connu. Il faut alors accepter les conséquences, comme le fait que notre conjoint (e) puisse ne pas vouloir subir ce choix. C'est ça agir en adulte responsable.

Si j'arrête la médication et je redeviens l'homme que j'étais, je sais que ma copine me quitte. Ça devenait insupportable pour elle. Je maintiens la médication pour moi d'abord. Si je me sens bien, je peux être bien avec les autres.

Désolé pour le texte interminable !
42
begonie Messages postés 88007 Date d'inscription mardi 13 avril 2010 Statut Modérateur Dernière intervention 14 décembre 2024 9 104
24 nov. 2010 à 05:19
Bonjour ourspolaire.

Ton texte est utile et constructif.

" La recette : ne pas déroger de la médication "

" Nous sommes tous responsables de notre sort. "

Responsable, oui, dès qu'on sait ce qui se passe, qu'on comprend le comment on peut se soigner et continuer l'aide disponible en cas de besoin.

C'est ça. La rechute est le plus souvent du au fait d'arrêter la médication.

Comme tu l'as dit. Les moyens existent.

Bonne continuation. :)
0
Bonjour ourspolaire,

pas besoin de t'excuser pour la longueur de ton texte...au contraire! Je retrouve Juan Carlos dans ta 1ere description....après avoir passé l'été dans une phase, selon lui hipomanique (selon moi tout à fait maniaque...mais peut etre est-ce moi qui ai paniqué) le voila plus ou moins en dépression...il prend des anti dépresseurs, mais par à coups...Il préfère s'orienter sur d'autres méthodes que cette médication lourde qu'est le lithium, et ceci en prenant une alimentation saine, pleine d'omegas , il va faire du yoga quasi tous les jours...Je dois avouer (meme si lui a l'opinion inverse) que je le préfère dans cette phase dépressive, car il est plus "prévisible", "controlable", que dans cette phase de mania qu'il a eu tout l'été et où je ne le reconnaissais plus...Mais je sais que cette phase reviendra, et je ne crois pas être capable de le supporter à nouveau...le voir passer des nuits sans dormir, 100 000idées à la mn, changer d'avis tout le temps, avoir des idées fantasques...mais voila, il n'a toujours pas été voir de médecin!
Depuis cet été j'ai pris un appartement seule...nous continuons à nous voir, mais je ne pouvais plus supporter cet homme qui n'était plus celui que j'aimais...il le redevient actuellement, mais pour combien de temps avant la prochaine phase? car sans traitement...
Bref, j'essaie de concilier mes sentiments pour lui, et mon "instinct de survie" car j'ai en effet fini par comprendre que meme avec toute la bonne volonté du monde, s'il ne veut pas se soigner, se prendre en main, je ne pourrais rien faire pour lui!

A vous tous,
je tenais à vous remercier, vraiment, pour vos témoignages...Vous ne pouvez pas vous imaginer le bien que cela m'a fait...Je me sentais, je me sens, un peu perdue, un peu seule, face à cela, mais grâce à vous, je le suis moins aujourd'hui!
1