Fossé entre attente de la pop et (futur) prat

Doc Breizh Messages postés 3011 Date d'inscription mercredi 11 juin 2008 Statut Modérateur Dernière intervention 25 juillet 2011 - 2 mars 2009 à 17:05
superjéjé Messages postés 334 Date d'inscription samedi 23 août 2008 Statut Membre Dernière intervention 6 janvier 2019 - 8 mars 2009 à 19:46
Bonjour,
En lisant ceci (je sais,c'est un sondage teléphonique), et notament ça:"71% des personnes interrogées sont "pour" obliger les médecins à s'installer dans les régions dans lesquelles il y a des manques" je me demande si les gens se rendent compte de ce que ça implique...et si on les obligeait,eux, à avoir un médecin atitré (à la manière de ce qui se fait outre-Manche)?
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9 réponses

toptitbal Messages postés 25709 Date d'inscription samedi 8 juillet 2006 Statut Contributeur sécurité Dernière intervention 4 mars 2010 2 404
2 mars 2009 à 17:19
Salut

"96% des Français sont favorables à ce que davantage de médecins soient formés"

là, je rigole car si on leur demandait s'ils sont également favorables à ce que ces médecins formés puissent vivre correctement, sans avoir à faire des semaines de 80 heures, en leur règlant des honoraires correspondant à leur niveau de formation et non "l'aumone" ridicule imposée par la Sécu, je ne sais pas s'ils seraient toujours d'accord.

Quand une certaine ministre des affaires sociales a tout fait pour détruire la médecine libérale, ces 96% ne se sont pas manifestés et n'ont rien fait pour s'y opposer. Tout a été fait pour dégoûter les jeunes de la médecine, les affaires des santé sont gérées par des énarques (rien que le nom m'amuse comme disait Coluche) bornés, il est trop tard pour venir pleurer....
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DCI Messages postés 88495 Date d'inscription mercredi 30 avril 2008 Statut Modérateur Dernière intervention 22 décembre 2024 37 727
2 mars 2009 à 17:50
Salut,

...ça viendra peut être un jour...

En attendant, chaque Français est habitué à avoir un médecin à sa porte, comme il a un boulanger, un mécano, une pharmacie, la Poste, une banque, un supermarché, et un raton-laveur...

...le problème, c'est aussi que les médecins ne veulent plus vraiment aller là où l'on risque d'avoir le plus besoin d'eux.

... Parce que c'est loin, parce que c'est à la cambrousse, parce que le cinoche ou le Zénith sont trop loin, les boutiques pour Madame aussi, qu'il faut faire des gardes, qu'il faut chercher un remplaçant pour les vacances, parce que le CHU est trop loin ,la mer ou la montagne aussi, parce que seul médecin dans un bled, non c'est trop lourd.....

Et puis il faut aussi un bassin d'emploi digne de ce nom car le conjoint ou la conjointe d'un médecin, il a envie de continuer à bosser ! Encore faut il que la conjoncture économique et le marché de l'emploi s'assainissent.

Je caricature un peu (à peine), j'ironise beaucoup. Mais dans le fond, cette tendance se précise.

J'espère que l'on n'arrivera jamais à l'obligation géographique d'installation mais il faudrait pour cela que les jeunes générations aient l'esprit un peu plus aventureux.









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DCI Messages postés 88495 Date d'inscription mercredi 30 avril 2008 Statut Modérateur Dernière intervention 22 décembre 2024 37 727
2 mars 2009 à 22:46
CCM va t'il encore déc... ?

Salut,

Dis toi bien que nous sommes pratiquement devenus un bien de consommation comme un autre.
Et de la même façon que nos concitoyens militent pour avoir sous la main le boulanger, l'épicier, le mécano, le coiffeur, etc... Hé bien le toubib doit aussi faire partie du paysage.

Après, on peut dire qu'un groupe social aura le médecin qu'il mérite et réciproquement. Mais ça, c'est une autre histoire...

Quant au démantèlement progressif de le médecine libérale, cela fait un bail que cela à commencé et notre pharmacienne de ministre ne porte pas plus de responsabilités que les autres avant elles.

Ne pas oublier non plus que notre profession se livre a ce qui ressemble à une auto-destruction qui la fait ressembler de plus en plus à une assemblée de républiques bananières.

"Gouverner, c'est prévoir", zéro pointé aussi bien pour les énarques qui nous gouvernent depuis très longtemps , que pour notre profession, individualiste dans l'âme, et ses représentants.



Voyons si CCM veut bien fonctionner...

...ça marche, mais faudra trier dans les doublons !




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superjéjé Messages postés 334 Date d'inscription samedi 23 août 2008 Statut Membre Dernière intervention 6 janvier 2019 80
8 mars 2009 à 18:35
Hé bé, je prends le train en marche.
Je suis parfaitement en phase sur certains point, d'autres (cela ne veut pas dire que je ne sois pas d'accord) mais méritent réflexion et peuvent (doivent ) être débatus.

Les post étaient un peu longs et nombreux, je ne reprendrais pas point par point.
Mais, des réflexion qui me viennent comme ça à l'esprit. (si si ça arrive)
- un métier comme un autre....effectivement dans l'esprit de certain mais heureusement pas de tous, je reçois régulièrement des étudiants en stage (4ème année et 3ème cycle) et malgré tout de temps en temps il y a des personnes prometteuses.
Mais je dis que, sans être un sacerdoce, et en le rendant compatible avec une vie normale (il suffit de s'entendre sur ce qu'est une vie normale) nous pouvons donner un peu plus qu'un reflet "mécanisé" de notre exercice.
Personnellement j'ai fait ça par vocation.
Mais on peut trouver un juste milieu entre l'esclavagisme et le fonctionnariat comme le souhaiterait certain.
Il est indispensable pour moi de parvenir à une relation empathique, sans quoi je demande à mes patients d'aller se faire soigner ailleur. Ce n'est pas courant mais une fois par an en moyenne je demande à un patient de voir un confrère. Je ne refuse pas les soins. Je ne fais pas du "tri". Je dis poliment qu'il n'y a pas convergence entre mes objectif et les siens et que dans ces conditions, en l'absence d'empathie je ne pourrais pas donner le meilleur de moi me^me.

- liberté d'installation, oui mais....la plupart des professions ne peuvent pas s'installer n'importe ou n'importe comment.(pharmacies, notaires (je crois) et bien d'autre semble t il ...
Pourquoi pas nous.
A l'heure ou la retraite devient une préoccupation, n'est ce pas une forme de "complément retraite de pouvoir laisser son cabinet à un jeune ?
En ce qui me concerne j'ai payé une indemnité d'intégration en qualité d'associé, et...? que ferais je le jour ou je prendrai ma retraite et ou personne ne voudra s'installer là ou j'exerce, ou actuellement existe une pénurie sévère? BN'est ce pas non plus un moyen de préserver certaines zones un peu "chargées ?".
Il n'est pas évident que sur le long terme cette mesure soit nuisible, tant pour les vieux médecins que pour ceux qui sont en milieu ou en début de carrière.
Actuellement je travaille seul.

Bon il faut que j'y aille j'ai une malade à voir.
A + sur cet interressant débat
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superjéjé Messages postés 334 Date d'inscription samedi 23 août 2008 Statut Membre Dernière intervention 6 janvier 2019 80
8 mars 2009 à 19:46
Bon suis de retour :

"J'ai eu l'occasion de tendre l'oreille à certaines discussions de jeunes médecins sur le point de s'installer ou dans la réflexion préalable à une installation. Certains (je dis certains mais heureusement pas tous) m'ont un peu écoeuré par leurs propos: on veut bien gagner sa vie, on ne veut pas se laisser emm.... par n'importe quel patient, donc on va trier, on ne veut pas se laisser emm... par le téléphone donc on ne peux envisager que rejoindre un groupe avec secrétariat, etc..., pas question de se lever la nuit, pas question de travailler après 19 heures, etc... "

Oui, ceci dit les exigences du travail reel feront qu'ils feront comme les autres, salariés ils se plieront aux contraintes horaires et gardes de leur établissements et dans le privé, ils devront composer également car, jusqu'à preuve du contraire "ça ne pousse pas sous les sabots d'un cheval" et il faudra bien manger et ne pas cracher dans la soupe.
Après quelques années d'installation peut etre en reviendront t ils.

En revanche, la profession se feminise enormément et ça c'est vrai que souvent nos colègues féminines aspirent à terminer tôt et à faire peu de garde en raison des enfants notamment.
C'est humain, mais une reflexion devrait être menée lorsqu'on s'engage dans cette profession et que l'on choisit un exercice de type médecine générale.

La réception des patients de jour comme de nuit et de week end en médecine générale existera toujours car on ne choisit pas le moment ou l'on est malade, et même si dans bien des cas cela relève de l'éducation, le changement des comportements mettra plus de temps que nos carrieres ne dureront et ne résoudront pas le problème à 100%.
Peut être une réflexion lors des études médicales pourrait etre initiée plutot que de les laisser s'auto-monter la tête avec des objectifs qui ne sont actuellement pas réalistes.
Ma stagiaire actuelle m'a dit il y a peu : "vous ne trouvez pas normal que nous ayons le cas echéant à payer lors de notre installation en rachetant un droit de présentation à clientèle ?
Le boucher vends son fond de commerce, son emplacement, le débit de boisson revend sa licence IV, nous, soit nous avons demarré de zéro, avons tout fait et le jour ou nous partons à la retraite, qui soit dit en passant n'est pas grasse alors que nos cotisations explosent en raison du papy boum, soit nous avons acheté un droit de présentation pour entrer en association, sur un secteur qui était verouillé, prendre un emplacement (pour ma part 25 % du chiffre d'affaire moyen des 3 dernières années, et encore parcequ'il a été sympa car il n'arrivait plus à fournir, et pour moi c'était l'assurance de demarrer immédiatement, de travailler de suite....


"Gouverner, c'est prévoir", zéro pointé aussi bien pour les énarques qui nous gouvernent depuis très longtemps , que pour notre profession, individualiste dans l'âme, et ses représentants.

Oui, je le pense aussi, nos dirigeants travaillent dans une bulle, hors de la réalité, du terrain, et considèrent les problemes de maniere arithmétique (tant d'habitants = tant de médecin ) - aucun paramètres des fluctiations et disparités locales ne sont prises en compte, le futur reste un obscur champ d'investigation pour lequel "après moi le déluge".
En ce qui nous concerne c'est vrai que certains cotés de notre individualisme nous fait du tort.Nos politiques l'ont bien compris et se servent de cette division pour mieux nous gérer.

Il y a tant à dire, mais c'est malgré tout une profession merveilleuse, très riche pour qui sait découvrir, fabuleuse dans sa diversité, dans laquelle nous avons encore (mais de moins en moins ) la chance de pouvoir nous exprimer. Il faut que nous nous attachions à préserver cela.

A+
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