Shakasonzai
Messages postés1Date d'inscriptionmercredi 21 décembre 2022StatutMembreDernière intervention21 décembre 2022
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21 déc. 2022 à 20:35
Andy31200
Messages postés147140Date d'inscriptionmardi 1 octobre 2013StatutModérateurDernière intervention 4 novembre 2023
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22 déc. 2022 à 09:37
Bonjour à tous,
C'est bien la première fois que je m'exprime sur un forum et surtout à ce sujet... Mais les questions se bousculent dans ma tête et j'envisage très certainement d'en parler à un professionnel mais cela peut être libérateur d'en discuter et peut-être d'avoir des réponses d'autres personnes ayant les mêmes comportements ou sentiments. Vous avez du temps pour lire?
Depuis toute jeune, je me suis toujours sentie différente. Selon ma mère, j'étais en avance pour tout. Je marchais à 10 mois, j'ai parlé correctement très tôt et je comprenais très vite les choses. J'aimais et m'intéressais à des choses différentes pour mon âge.
Mes problèmes de comportements ont commencé à la maternelle. Je n'aimais pas vraiment me lier aux enfants de mon âge. J'ai lu très tôt, 5 ans. Ma grand-mère maternelle m'avait acheté la collection des livres de la Comtesse de Ségur (Les malheurs de Sophie), j'aimais lire et qu'on me laisse tranquille.
J'ai un souvenir bien précis d'une petite fille de ma classe qui m'"ennuyait". J'avais 4 ans. Je voulais faire mes bricolages toute seule, mais voulait-elle le faire avec moi, me parlait-elle de trop à mon goût, je ne sais plus. Je me souviens très bien de ce sentiment d'être excédée, cela s'est terminé par le fait que je me suis approchée d'elle, j'avais intentionnellement mis en bouche plusieurs chewing gum, je l'ai pris de ma bouche et je l'ai collé assez fortement dans ses cheveux, mais dans le haut de sa chevelure (c'était une petite blonde avec de longs cheveux - j'ai une excellente mémoire photographique). Elle est revenue le lendemain avec une coupe courte.
Ma différence s'est encore accentuée lorsque je suis arrivée en classe primaire (système scolaire belge). Je préférais choisir un enfant avec qui rester que de faire partie d'un groupe. Je n'aimais pas ça. Je choisissais même de rester seule, cela ne m'ennuyait pas. Bien sûr, la différence a créé des situations parfois déplaisantes.
Je me suis très souvent battue. Je ne cherchais pas bagarre, loin de là. Mais lorsqu'on me provoquait, je prévenais et lorsque j'arrivais à un certain stade, je fonçais et je gagnais bien souvent. J'aimais le sentiment que cela me procurait, cet espèce de pouvoir d'avoir le dessus sur d'autres enfants que je considérais un peu comme inférieurs à moi, de pouvoir leur faire mal. J'étais fréquemment appelée chez le directeur avec mes parents. On m'avait surnommé "La chiffonnière". Lorsqu'on me faisait des remarques, je souriais et j'employais l'humour. J'avais retenue une phrase que ma mère m'avait dit "Ne frappe jamais en premier, réponds aux coups donnés, cela devient de la légitime défense". Vous me direz, quel genre de mère donne ce type de conseil à une enfant de 8-9 ans. Elle savait justement comment je fonctionnais et essayait de réduire les problèmes qui pouvaient résulter de mon comportement.
9 ans. Mon père n’emmène chez un pédopsychiatre. Il me trouve étrange, bizarre, voir débile. Il faut dire que chez moi, ce n'est pas la joie. J'ai surnommé joyeusement mes parents JR et Sue (référence à Dallas, série de mon époque). Mon père est un homme très intelligent, froid, calculateur, manipulateur. Je suis née dans un foyer où l'argent est présent. Le père est indépendant. Ma mère était dans les assurances mais a arrêté de travailler pour m'"élever". Mon père voyageait et sortait beaucoup. Il avait des maîtresses dont mes nounous. Ma mère le savait mais restait docile. C'était aussi une femme battue. Elle a sombré dans l'alcoolisme pour pouvoir supporter le quotidien avec cet homme. Je me suis élevée toute seule. Ma mère, trop imbibée d'alcool avait une dame de compagnie pour l'empêcher de trop boire ou de faire des bêtises (tentative de suicide). C'était le contexte dans lequel je vivais. Mon père me disait bien souvent que j'étais bête, que je ne servais à rien, que j'étais moche, que j'étais grosse. J'avais deux solutions face à ça et surtout de composer avec ma personnalité. Soit, je me pliais aux agressions psychologiques de mon paternel et à l'éternelle faiblesse de ma mère soit, je relevais la tête et je me rebellais. Ce que je faisais. J'ai vu ma mère dans des états déplorables, nez et côtes cassées, le visage tuméfié, les cheveux arrachés. Mais je n'ai jamais été frappée. Je souhaitais vivement la mort de mon père. Je le disais ouvertement et calmement à ma mère, qui me répétait "C'est ton père, tu lui dois le respect".
Donc mon père me trouve bizarre... Le pédopsychiatre me pose des questions. Suite aux réponses, je passe des tests et il en sort, que dans le bureau de ce médecin, il annonce, que non, je ne suis pas bête ou handicapée, mais que je fais partie des enfants dont l'intelligence est supérieure. Je comprends un peu mieux ma différence. Je m’ennuie avec les enfants de mon âge, je recherche la compagnie des adultes, je ne m'ennuie jamais seule, je suis très paresseuse, ce qui ne m'intéresse pas, je ne m'en préoccupe pas. Ok, cela m'apporte quelques réponses. Mais pourquoi ce comportement impulsif dans certaines situations, ce sentiment de supériorité, de haine. Dans ma tête, j'ai toujours une solution d'avance, un complot.
Les classes de neige arrivent, deux semaines en montagne à skier avec ma classe. Je sais que cela va me poser des problèmes. Je ne supporte vraiment pas les filles de ma classe et devoir partager une chambre avec 5 filles de ma classe va être une torture. Ma mère s'inquiète. A juste titre. Une des filles de ma classe me pousse à bout un beau matin, avant de partir au réfectoire pour le petit déjeuner. Les autres gamines sont prêtes à l'avance et descendent. Je me retrouve seule avec la dernière, qui continue à me faire des remarques. J'ouvre la porte du balcon, je la pousse et je referme la porte.Elle est encore en pyjama mais à savoir qu'il fait -15 degrés dehors. Et je descends au réfectoire pour prendre mon petit-déjeuner. Je savais que cela allait bientôt se savoir puisque l'appel était fait. J'ai été punie pour mon comportement parce que "ça ne se faisait pas" mais en quelque sorte, j'avais tourné ça à mon avantage. Une autre fille de ma classe, s'en prend à moi un autre matin dans les douches. Je n'ai pu me contrôler et je lui ai écrasé la tête contre le carrelage de la douche. Repunie. J'avais toujours une bonne excuse. Au cours, je n'écoute personne, ça m'ennuie, je n'aime pas faire le chasse neige, donc je fonce à toute vitesse sur les pistes. Je fonce sur les autres élèves, ça m'amuse. Retour de la montagne. Mon institutrice dit à ma mère que j'ai été impossible bien que je sois attachante mais que mon comportement laisse à "désirer". Je la trouve gentille.
Un après-midi, je tente d'étrangler ma cousine. Je suis tout bonnement jalouse. Elle s'entendait bien avec une de mes copines et j'adorais ma cousine, je ne voulais pas la partager. On se dispute et je me retrouve avec mes mains autour de son cou. Je vous rassure, elle va très bien et nous sommes comme des soeurs (si, si, c'est vrai).
Ma mère tente de me sociabiliser et m'inscrit à la plaine de jeux durant l'été. Je lui dis que je ne veux pas, que ça ne m'intéresse pas mais elle essaye quand même. J'ai 11 ans. Je prends un livre avec car je ne veux pas participer aux activités. Les autres enfants ne sont pas toujours tendres avec moi. Je les trouve bête. Ils ne comprennent rien. Je lis un livre sur les camps de concentration, les expériences menées dans les camps d'Auschwitz et Birkenau. Mon père a toute une collection. Je lui ai piqué, ça m'interpelle, j'aime beaucoup. Mais je précise, pas pour la cruauté ou les photos, j'essaye de comprendre pourquoi l'être humain peut se comporter de telle façon, tout comme le sujet sur les KKK m'intéresse aussi beaucoup à l'époque. Les autres enfants ne me laissent pas tranquilles. Cela termine en bagarre, je traine une fille de mon groupe pas les cheveux en traversant le terrain de foot de la plaine de jeux. "Madame, pourriez-vous reprendre votre fille svp?". Je regarde ma mère en lui disant "Je t'avais prévenue".
Je rentre en secondaire. Mes deux premières années, je persécute les plus faibles que moi, je ne les supporte pas. 3ème année, j'ai 16 ans. J'ai doublé ma deuxième secondaire, mis à part faire le clown, j'avais décidé de faire grève d'étude de quoi que ce soit. Pas envie. Je l'avoue, j'étais très mauvaise élève. Je me suis toujours mieux entendue avec les garçons. J'avais du mal avec les filles. Et encore, cette année, je préférais rester seule sur mon banc que d'être mal accompagnée. J'avais d'autres potes mais dans d'autres classes. Une fille de ma classe qui me cherche des ennuis, depuis plusieurs semaines, décide de m'insulter gratuitement à la récréation. Je ne réagis pas. Elle insulte ma mère. J'étais juste à côté d'une énorme poubelle en métal, j'ai pris le couvercle, je me suis retournée rapidement et l'ai frappée au visage. Elle a eu la bouche déchirée. Mais je suppose que ce n'était pas suffisant.Je l'ai assommée avec mon classeur. J'ai bien évidemment été renvoyée. A partir de ce moment là, j'ai utilisé mon intelligence plutôt que mon impulsivité. Ma mère était désespérée.
J'ai toujours ce côté impulsif, mais je préfère "étudier" mon entourage pour comprendre leurs faiblesses. J'ai grandi et j'ai su contrôler ce mauvais côté. Dans la plupart des cas, j'y arrivais. Sauf lorsque j'étais entourée d'enfants. Jusqu'à l'âge de 28 ans, je haïssais les enfants. Il m'est arrivé de parfois leur faire mal en les attrapant. Leur serrer très fort le bras, rentrer les ongles dans leur nuque.
Je suis devenue maman. Ma première grossesse s'est très mal passée. Au départ, je n'en voulais pas mais peu à peu, je m'y suis fait et je me suis battue pour que mon fils naisse dans de bonnes conditions. Malheureusement, il est décédé un mois après sa naissance. Je ressentais un réel vide et énormément de peine et d'amour. Cela rassurait mon entourage car personne n'avait miser sur moi en tant que mère... Je suis retombée enceinte et j'ai décidé que j'allais tout faire pour mener à bien cette grossesse. Tout s'est bien passé.
Mon fils a aujourd'hui 21 ans et nous sommes très fusionnels. Mais il est une des rares personnes que j'arrive à aimer profondément. Je peux aimer. Même très fort. Mais je me lasse vite. Mon cerveau est toujours en activité, j'analyse beaucoup. Je suis tout et son contraire. Je peux avoir de l'empathie et le contraire, en manquer cruellement. J'ai une nature à la base assez violente que j'ai toujours contrôler. Je rends toujours la pareille si tu me blesses, mais à un niveau supérieur.
A l'age de 16 ans, j'ai appris que mon père avait tenter de tuer sa première épouse. Ma mère me l'avais caché. C'est en tombant sur d'anciens papiers que je l'ai découvert. Mon père n'avait aucune compassion. Il était violent mais de là, à assassiner quelqu'un...
A l'époque, lorsque j'étais enfant, bien évidemment, on en parlait pas comme maintenant, des HPI, et je n'ai jamais été encadrée pour cela. J'ai grandi à ma façon. Ma mère m'a toujours passé tous mes caprices. Mon père a continué à me traiter comme si j'étais arriérée mais cela me passait au-dessus de la tête.
J'ai lu beaucoup de choses sur les HPI, et bien sûr, je remplis toutes les cases, enfin beaucoup. Ensuite, je me suis intéressée à la psychopathie et à la sociopathie. La psychopathie est dans less gènes dès la naissances, la sociopathie se développe lors de traumas durant l'enfance. J'ai cette impulsivité, je n'aime pas grand monde réellement, mon empathie laisse à désirer, j'ai un côté asocial que je combats car j'ai tout de même choisi la lumière plutôt que le côté sombre de ma personnalité. Mais je sais que j'ai une part très sombre car je sais que je pourrais m'en prendre à quelqu'un qui essayerait de me nuire, encore pire pour mon fils. Un gamin de 10 ans s'en est pris à mon fils dans la cour de récréation. Il avait trouvé une brique et essayait de le frapper. Je restais toujours derrière la grille jusqu'à la sonnerie du matin pour les rangs. J'ai ouvert la grille, j'ai attrapé le gamin par le col et je l'ai soulevé par le col de sa veste et je lui ai dit que s'il recommençait, ça allait très mal se passer pour lui. Il a eu tellement peur qu'il s'est uriné dessus. J'ai été fortement critiquée par d'autres parents qui ont assisté à la scène. Aucunes institutrices n'avaient été assez attentives pour voir ce qu'il se passait et je devais laisser mon fils se laisser assommer? Sincèrement, ce qu'en pensait les autres parents, je m'en fichais royalement.
Je pense réellement que la psychopathie et la sociopathie ont différents niveaux. On ne peut pas être "casé" aussi facilement dans les différents troubles de la personnalité. Beaucoup de personnes sur terre présentent de tels troubles, mais ils ne sont pas tous des Ted Bundy. Mon père était-il psychopathe? Suis-je sociopathe? Lorsque je suis énervée contre quelqu'un, dans ma tête, c'est la foire! Tous les plans y passent pour pouvoir le blesser ou lui faire du mal. Mais je contrôle et puis je me calme et cela passe. Je suis très honnête avec mon fils, il sait par quoi, je suis passée et quand je m'énerve il me dit en riant "Du calme, la sociopathe". Vous souvenez-vous de la série Dexter, j'adorais vraiment et pour moi, il était un héros! Mais chuuuut!
L'intelligence est une chose. Elle me sauve. Mais pour le reste? Que suis-je? Je peux tout aussi bien être une bonne personne que très mauvaise. Je ne raconte pas tout. Juste qu'il vaut mieux ne pas me provoquer.
Je suis tout et son contraire...
Y-a-t'il quelqu'un qui sous une apparence aimable et souriante peut-être un vrai démon à l'intérieur? Je suis capable d'aimer, j'ai des émotions mais tout est différent par rapport à "la norme". C'est parfois fatiguant...
Mes écrits sont peut-être brouillons ou confus, voir incomplets. Mais la santé mentale est importante, non ? Et au vu de ce qui traverse mes pensées, je me pose beaucoup de questions. Il y a 3 ans, j ai fait un AVC. Mon fils m'a sauvée et j ai été prise en charge directement. Je n ai aucune séquelle grave, juste la mémoire à court terme qui coince mais aussi un changement dans ma personnalité. Comme si cela avait impacté et renforcé certains traits de caractère. Je pense que comprendre aide à gérer certains comportements. Ma santé mentale m inquiète tout simplement. Je veux garder cet équilibre sur lequel j ai travaillé toutes ces années.