Maladie schizo-affective, recherche de malades

Bonjour/bonsoir, chers lecteurs.
Aujourd’hui, comme tous les jours, je vis un calvaire.
Tout a commencé avec une sévère dépression mélancolique qui me tiraille désormais depuis le collège. Je serai en deuxième année post bac en septembre.
Je ne mangeais, ne dormais, ne vivais plus.
Aucune émotion n’était capable de me submerger hormis une tristesse profonde et immuable. J’étais devenue l’OMBRE de moi-même.
Cependant je ne suis pas là pour vous parler de ce problème, car ça s’avérerait bien plus long.
En 2017 j’obtiens mon bac de justesse, je commence seulement à sortir la tête de l’eau après des années de souffrance, avec peine mais aussi avec une volonté hors du commun. A ce moment je pense alors peut-être apercevoir une lueur d’espoir pour m’en sortir.
J’ai rapidement fini par comprendre que tout cela n’était qu’une ILLUSION.
Vient la fin de l’été. Je ne me sens plus capable de sortir de chez moi sans ressentir le poids de tous les regards concentrés vers moi. Je me sens constamment observée par tous ces gens où que j’aille. J’étais alors persuadée que le monde entier complotait contre moi quand au fur et à mesure des jours, se mettent à jaillir de toutes parts des sortes d’ombres aux traits légèrement humanoïdes et effrayants.
C’est mon nouveau quotidien, vivre avec ces ombres qui me traquent en permanence aussi bien chez moi que dans la rue. Mon habitude est telle que je les nomme « les monstres ».
Mais mon périple ne faisait en réalité que commencer. Les monstres, en plus de chercher à m’attraper de minuit à minuit, se mettent à me PARLER ! Inutile de préciser que leurs propos ne contiennent ni d’amour ni de fleurs à mon égard.
« Tu es nulle, tu es une incapable, tu ne mérites pas de vivre, tue-toi. » me répétaient inlassablement ces voix.
J’ai toujours pensé qu’à chaque jour suffit sa peine, mais à ce moment là c’étaient mes peines qui se transformaient en jours.
Oui, j’ai déjà essayé de les faire taire en écoutant de la musique, mais mon malheur ne s’arrêtait pas là puisque les monstres étaient capables d’interagir avec la musique en modifiant les paroles (si si, c’est la vérité).
Alors qu’aucune solution ne m’apparaissaient, je commençais me demander si je ne préférais pas passer sous le bus plutôt que de monter dedans. Tous les jours. Toutes les semaines, pendant tout l’automne.
J’ai cessé de voir ma psychologue qui, désemparée, ne savait plus comment m’aider à part me dire que des gens m’aiment, et que ma disparition ferait bien plus de mal que je ne le crois.
J’ai alors pris contact avec un psychiatre, qui au fur et à mesure des rendez-vous, m’annonça que j’étais SCHIZOPHRÈNE le tout doublé d’une BIPOLARITÉ (trouble schizo-affectif).
Accaparée par mon désarroi je tente pour la énième fois de me suicider la nuit du X février.
Échec grâce à l’intervention d’un proche, qui se résout cette fois par une hospitalisation en psychiatrie.
J’y ai vécu 3 longues, très longues semaines avec des gens auxquels j’étais incapable de m’identifier. Non je n’étais pas comme eux, c’est ce que je ne cessais de me rabâcher. Pour moi on m’avait enfermée parce que j’etais Différente du reste du monde et que l’on souhaitait me tenir en quarantaine pour mieux m’examiner.
Je fus cependant soutenue durant ce séjour par mes très chers amis et ma famille sans qui ma vie aurait peut être abouti à son terme.

Mon histoire ne s’arrête pas là, je vis TOUJOURS avec mes monstres malgré mes traitements (antidépresseurs, lithium, antipsychotiques) qui me permettent néanmoins d’atténuer leur présence. Je suis épuisée par cette vie, je ne parviens pas à être un minimum heureuse sur le long terme. Je recherche désormais des personnes qui vivraient le même genre de scénario et/ou qui auraient trouvé des solutions car je me sens très seule et incomprise.

Merci d’avoir lu.