Dernière tranche.

Fermé
Jef - Modifié le 2 mai 2018 à 21:58
begonie Messages postés 85580 Date d'inscription mardi 13 avril 2010 Statut Modérateur Dernière intervention 19 avril 2024 - 3 mai 2018 à 03:28
A 53 ans enfin presque, c'est assez difficile de s'imaginer une vie, même une nouvelle, pour ne pas dire surtout une nouvelle. Une bonne moitié de mes plans se sont déroulés sans trop d'anicroches et puis, bien entendu une autre moitié... Pas. Cette autre moitié prend trop souvent le pas sur ce qui à marché.

Mon enfance n'est pas spécialement malheureuse, non, juste interne de 7 à 17ans, un trauma, certes. Un dernier "Maman, maman..." et puis les garçons, les couloirs, les pères et les frères, les corrections, les colles, les douches, les humiliations de base, les petites bagarres,.. ah oui je suis roux, alors rouquin dans les internats des années 70's c'est pas franchement la ballade, bref, j'ai survécu. Au final, des études totalement ratées, mon dernier internat, un genre de lycée pro qui s'occupait des fortes têtes, des têtes de mules qui avait développé un refus de l'autorité... il nous cognaient si besoin, attention ils nous cognaient gentiment, un petit uppercut dans l'estomac, une claque dans le dos bien pesée... un petit tirage de patte, oui les petites rouflaquettes, bref, assez militaire finalement et c'est ce qu'il nous fallait je crois. à l'époque c'était jouable et le magasine "psychologie" n'existait pas.

A la clé un CAP de conducteur routier. Et puis l'armée, autant dire que j'étais à l'aise, presque trop. Un peu de trou, un peu de Rab, et j'en sors... j'avais développé une telle haine de la hiérarchie et des cons, "...des cons du quotidien et du fatal..." comme le chantait B.Lavillier.

Bon, c'est comme ça, beaucoup d'agressivité et d'insoumission. Voilà pour le tableau rapide de la zone 0/20ans. Pas de souvenirs de jour anniversaire quelques Noel pas trop ratés, pas de souvenirs tendres, des parents ouvriers qui ont fait ce qu'ils ont jugé utile. Ah oui, je viens de la vallée de la "Fench" dans l'est, les sidérurgistes, les "metalleux".

Ensuite, la vie, l'amour, les vaches.. joke, les femmes, quelques copines, la bonne, un gamin, tout va bien; 20/30 ans une décennie pas mal finalement. Une décennie aussi ou je change de métier, de la route je passe aux BTP et je bosse pour un cabinet d'architecture, trop compliqué de vous expliquer.. bon ok... en gros a force d'acharnement et parce que JE l'avais décidé, je me mets à bosser... les après midi après le taff, tard le soir, stages d'analyste programmeur, économies liquidés dans un ordi, travail jour et nuit, petits boulots de mises en pages, de rapports... de mémoires, de graphisme, photoshop n'existait même pas, enfin ca coutait un rein, on se débrouillait au pixel...bref, et puis l'agence d'archi, grâce à ces talents en info, en 88/89 c'est pas courant, c'est encore assez marginal, enfin dans certains milieux, dont le btp.... bon, j'arrête là; bla, bla, bla... aujourd'hui je suis architecte, j'ai monté une agence, je bosse en plus pour un groupe important... mais je ne peux plus. Je ne veux plus.

Ce que j'essaie de dire c'est que toutes ces conneries sur les projets, aller de l'avant, tenir debout, je les ai vécu, pratiqué, arpenté.. que me reste-t-il? en dehors d'un vide affectif total? rien. En cours de route j'ai perdu, femme, enfant, amis, non, ils ne m'ont pas abandonné, c'est moi qui suis monté tout seul trop haut, parti trop loin....je me suis égaré qui sait? Adultères, femmes, alcool, divorce, comme l'histoire du crapaud et du boeuf, comme un shoot de matière grise t'éveillant...tu te crois arrivé, ta tête à gonflé, tes chevilles aussi, et financièrement toutes ces mises en abimes m'ont ruiné... enfin ça vivote tout ça, bon comme tout le monde aujourd'hui, c'est pas faux, mais ça me suffit pas de savoir que tout le monde est à genoux. Que l'état nous pourchasse et nous crève à la tâche.

Je constate surtout que tout ça n'a servi à rien. Mon fils ne m'aime pas plus, il est grand aujourd'hui, n'exprime plus du tout le désir de me voir, mon ex-femme ne me parle plus, ma compagne actuelle ne me voit pas, mes amis ne sont plus là, l'alcool les a remplacé, le vide les à remplacé. Je ne verrais jamais Pekin, New-york ou Sydney, je n'aurai pas la choupette dont je rêvais, ni mon bungalow, ni ma rolex.. joke, l'argent n'est pas mon maître, non, mais à 53ans je ne peux plus me réinventer une vie, il est trop tard et j'ai tout craqué, mangé la banane par les deux bouts, pour toutes ces raisons je voudrais cesser d'être négatif et en finir. Je souri à longueur de journée et tout le monde, enfin les collègues, oui, il ne reste qu'eux, pense que je suis un gentil, toujours le bon mot mais moi, je me vois allongé, vidé, au bout, une sorte de coma affectif & professionnel et j'aimerai débrancher les tuyaux... je pense que raisonnablement, des gens devraient pouvoir nous aider à en finir, à mon âge, sein de corps et d'esprit sur simple demande écrite, après entretien pourquoi pas... on devrait nous autoriser à partir. Le plus cynique dans tout ça c'est que ça arrangerait bien notre gouvernance, mais ils sont trop "politiquement corrects" pour l'admettre, ça arrangerait tout le monde d'ailleurs.

Alors on mégote, ou cherchotte des pseudos solutions, mais la vérité c'est "...qu'y' aura jamais assez de morphine pour tout le monde..." _HF.Thieffaine/Alligator 427 _et il a raison ce con. Bien sûr qu'il à raison. Alors laissez moi partir, aidez moi à partir, j'ai pas envie de souffrir ou de rater mon coup, pareil, comme tout le monde ici, je veux juste respirer, et pour ça, faut me débrancher... Merci de m'avoir lu et merci de m'aider si l'un d'entre vous à les plans de ce plan B, je suis preneur.

On va pitcher tout ça... Chacun suit sa propre voie, c'est comme ça que ça marche. Il faut du temps pour la trouver. J'ai passé un nombre incalculables d'années à la chercher. Des années bien remplies, des années heureuses souvent, des moins drôles aussi comme tout le monde, et puis arrive le moment ou il faut admettre que l'on à rien trouvé du tout et qu'on a fait des victimes, du mal et que la trainée laissée derrière soi n'est pas belle. Les traces sont vilaines. Alors on s'agite encore un peu mais les coups de gueule, les mots d'excuses, les post-it, les fleurs, les boites de chocolat, les billets d'humeur sur FB, les twitt petits caillou et sans réponses, ne rattrapent plus rien, n'empêchent plus rien. Dans le miroir se dessine alors le visage d'un vieil homme, un peu aigri, seul et qui ne pense plus qu'à une seule chose... cf plus haut.

1 réponse

begonie Messages postés 85580 Date d'inscription mardi 13 avril 2010 Statut Modérateur Dernière intervention 19 avril 2024 9 460
3 mai 2018 à 03:28
Bonjour.

Une réponse se trouve sur ta 2e question ici : https://sante-medecine.journaldesfemmes.fr/forum/affich-2285667-le-plus-drole

Pour éviter de discuter sur 2 questions en parallèle je vais fermer celle-ci, ici.

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