A l'aide, père alcoolique

Bonjour,
J'ai 20 ans et je viens sur ce forum pour trouver une solution que je cherche désespérément depuis plus de 10 ans. Je vis avec mes deux parents, mon père travaille et ma mère est femme au foyer, et ma petite soeur de 16 ans. Depuis mes 10 ans, je me suis rendue compte que mon père boit régulièrement. Au début il cuvait "juste", d'un coté comme ça il ne nous embêtait pas. Puis il a commencé à nous parler méchamment avec des phrases du genre "t'es pas capable de...", "t'es bonne à rien", "t'es qu'une salope.." et j'en passe. C'était devenu du harcèlement : insultes au réveil et en rentrant le soir. Nous étions en stress permanent. Ma mère a ainsi développée une fibromyalgie, à force d'avoir les muscles tendus. Quelquefois, il devenait violent, avec ma mère nous avons porté plainte.

Avec tout ça, je n'ai pas réussi à passer mon bac, je n'arrivais pas à gérer mon stress. Çà a duré jusqu'à septembre 2014 où il a arrêté de boire. Impossible pour moi de recommencer une terminale dans ces conditions, j'ai donc renoncé à l'école "physique" pour une capacité en droit par correspondance. Mais là encore je n'était pas assez "bien" pour mon père. Il avait beau avoir arrêté l'alcool, il me dénigrai toujours : pour lui, je ne foutais rien de mes journées, j'avais arrêté l'école pour jouer aux jeux vidéos. Il n'en était rien, je bossais comme une dingue la journée et le soir quand il rentrait, bah je jouais, on a bien le droit de se distraire. Le jour de l'examen, impossible d'y aller, le stress était là et mon père me mettait une énorme pression, je n'ai pas pu y aller.
Ma soeur ayant fait une tentative de suicide, nous étions obligés d'assister à une thérapie familiale tout le mois. J'y croyais, j'ai fait d'énormes efforts, essayer de pardonner une personne qui m'a fait autant de mal ça me paraissait inconcevable, surtout qu'il continuait de m'insulter d'incapable. Pendant la thérapie, j'ai parlé aux psy de cette pression que me mettait mon père et des insultes qui allaient avec, et on m'a gentiment répondu que cette discussion n'irai pas dans le fil conducteur des séances qu'ils avaient établit. Pour tout dire, je n'ai même pas su répondre à ça, du coup je n'y suis pas retournée.

Septembre 2015 se pose encore la question de l'orientation. Après une année à errer dans ma maison, je vais pouvoir retrouver la joie de l'école ! C'est une classe spécialisée pour ceux qui ont échoués au bac et qui manquent de confiance en eux, bref fait pour moi. Tout semble aller mieux, même si quelques fois je sens que mon père n'est pas dans son état normal. Quelques semaines plus tard j'apprends que j'ai la même maladie que ma mère, ce qui ne m'étonne qu'à moitié.

Et maintenant la rechute, il y a 6 jours, mon père s'est remis à boire. Depuis 6 jours c'est du harcèlement moral constant et là j'avoue que je n'en peux plus. Je vois ma soeur galérer pour ses cours, ma mère pleurer. Je ne dors plus la nuit, tout ce qui s'est passé ses 10 dernières années me revient en pleine figure. Monsieur préfère claquer son fric dans l'alcool, du coup on a rien à manger, le frigo est vide, je crève de faim.Ma mère avait fait venir une assistante sociale mais la seule chose qu'elle nous avait dit c'était "bah, qu'est-ce que vous attendez ? barrez-vous !", bref très constructif.

J'ai envie de partir de chez moi,mais à 20 ans sans bac j'ai quand même très peu de chance, et je n'ai pas la santé. J'ai envie de réussir ma vie et de rendre fière ma maman qui a laissé sa santé pour défendre ses enfants et de lui dire "tu vois, tu ne t'es pas battue pour rien !".

Je n'attend pas qu'on me trouve une solution miracle, mais si quelqu'un pouvait m'aiguiller. Je suis consciente que mon discours est un peu fouillis, mais résumer 10 ans en quelques lignes c'est compliqué.

Merci à ceux qui auront pris la peine de me lire.