Père et mère décédés de cancer du poumon

Bonjour,
ceci est plus une constatation qu'une question. Je veux juste parler de mon histoire car quand j'étais dans le besoin, je regardais régulièrement ce qu'il se disait sur les forums.

Ma mère est décédée d'un cancer du poumon fulgurant. 3 semaines. 16/03/2011, découverte d'une tumeur de 7x6x13 cm, suite à des crachats de sang et des pertes de connaissance. Bien sûre elle était allée voir ce chère Dr qui n'a rien trouvé de mieux que de lui prescrire du sirop le 7/03.
La sentence tombe rapidement, cancer. Enfin rapidement....le 1 avril, quelques heures après être tombée dans un coma dont elle ne s'est jamais réveillée.
Je passe le dialogue de souffrance, ce que je subis depuis est mon affaire.
Sachez que la vie ne nous demande pas notre avis.

Elle m'a laissé, moi, mon père, et l'enfant que j'attendais sans encore le savoir.
Comment devenir mère alors que je ne dirais plus "maman", à 21 ans.
Mon père ne s'est jamais relevé, et il est tombé à son tour le 26 aout 2014.
1 an jour pour jour après la découverte de deux tumeurs. Je passe le déployable professionnalisme dont a une fois de plus fait preuve de Dr.
3 cure de chimio lourde, 2 interventions sur la vessie, ponction de la plèvre (1,5 l) cardiopathie, et le tout du tout, la douleur la plus insupportable qu'il soit: les métastases osseuses.
Pour résumer mon père était atteint d'un cancer du poumon, du rein, métastases à la vessie et aux os, et d'autres qui ont disparues avec la chimio.
Il était d'une force...

La douleur de ces foutues métastases ont eues raison de son moral. A partir du moment où il en a vraiment souffert, il est parti en 2 mois.
Le doc (un vrai) me disait que les métastases ne tuaient pas, pas les siennes. Qu'à partir du moment où le cancer repartirait du poumon ce sera très rapide. Oui 4 jours d'infection...
J'ai eu l'immense chance de tenir la main de mon père quand il a cessé de respirer. Juste lui dire qu'il a fait beaucoup, que c'était dure, qu'il pouvait la rejoindre. Ce qu'il a fait en ce mardi ensoleillé.
Sachez aussi que la vie n'a pas de règles.

A vous tous qui pouvez encore être auprès de vos proches souffrants, profitez. Si aujourd'hui vous pleurez, demain vous tomberez. Soyez forts pour eux. A 400km j'ai été avec mon père d'une manière ou d'une autre.
On a beau s'attendre à perdre ceux qu'on aime, ce ne se rend jamais compte de la douleur à venir. C'est comme, voir un parpaing tomber au ralenti au dessus de notre tête, on sait qu'on va avoir mal, mais ce n'est que quand il nous percute qu'on tombe sous le poids de la douleur. Alors attendez pour souffrir. Donnez de la vie à leurs jours, laissez les médecins donner des jours à leurs vies. Ne cherchez pas à savoir combien de temps il leur reste, au fond ça changera quoi? Vous allez mettre un compte à rebours pour aller à son chevet? prévoir de poser des RTT? non, vivez, riez, prenez des photos, parler, filmez, souvenez-vous... une belle citation dit "la vie ne se compte pas en nombre de respiration, mais par les moments qui nous ont coupé le souffle" alors coupez-lui le souffle! (même quand on a un cancer du poumon ça marche!! :) )

Une fois que l'être aimé part, rappelez-vous que ce n'est pas vous qui êtes mort. La vie c'est ça aussi. Même si ce n'est qu'injustice, trop tôt... c'est ainsi.
Il faut du courage. Il y a des bas et des moins bas. Il y a son visage, son rire, son regard.

Je suis orpheline, à 25 ans. Elle me manque, il me manque, ils me manquent. Il y a des remords, des doutes, parfois des angoisses. Mais moi je respire, et j'attends de les revoir dans mes rêves.

Bon courage à vous tous.