Les problèmes s'accumulent et je ne sais plus où j'en suis

Bonjour à tous.
J'ai 18 ans. Le bel âge dis-t-on. J'aimerais savoir en quoi.
Il faut dire que j'ai une vie un peu compliquée. Oh, j'ai de quoi manger, mes parents ne me frappent pas, c'est si horrible que ça. Mais c'est quand même le gros bordel.
Je vous résume "rapidement" mon passé.
L'enfance. Des parents qui ne s'entendaient pas, un père bouffé par le boulot et une mère hystérique qui rabaissait mon père régulièrement devant lui ou pas sans qu'il ne dise rien (à a décharge, elle devait gérer un plein temps, deux enfants, une dizaine d'animaux domestiques et le terrain qui va avec). Un petit frère dont j'étais et suis extrêmement jalouse, que la nourrice préférait clairement, et avec lequel les disputes étaient constantes & violentes. Autant dire que le nid familial était très tendu. Et je n'en suis pas beaucoup sorti, je vis dans un trou et n'ai jamais été sociale. L'incontinence n'aide pas, surtout quand on reste avec les même élèves toute la maternelle et toute la primaire, votre statut de pisseuse vous colle à la peau. Je comptais sur le collège pour un nouveau départ : raté, je suis resté la gamine mal attifée, coincée qui mouillait ses culottes.
Au lycée, ça s'est amélioré. Même si j'étais dans le même établissement, mes soucis d'incontinence ont cessé et j'avais tissé mes premières amitiés, un noyau de 4 amis, les marginaux, mais ça allait. Et puis je m'étais réfugiée sur internet où j'avais d'autres connaissances.

Et puis, alors que j'étais en terminale, mon père a largué ma mère pour une autre, une de ses "amies". Il n'est pas parti tout de suite, il est resté un mois, "le temps de trouver un logement", sa nouvelle amie n'ayant pas les moyens de l'héberger. Ca c'est très mal passé. Je ne lui parle plus du tout depuis cette période, et ça va faire plus d'un an. Aujourd'hui encore, il m'arrive de le croiser dans la rue, nous nous adressons pas un mot, et je fuis systématiquement, prise de violentes nausées et crampes. Pourquoi je le hais ? Il a été un mari ignoble (le genre de type qui fait des grimaces dans le dos de sa femme lorsque celle-ci essaye de reprendre le mauvais comportement de ses enfants), un père plus que maladroit et absent (même s'il lui arrivait d'être là physiquement, dans les faits, il ne faisait et ne disait rien), et un grand malade mental (monsieur est en train d'emmerder les juges et de faire perdre du temps aux tribunaux pour changer de prénom et pouvoir mettre ses différents prénoms dans l'ordre qu'il veut).
Ma mère ? Si je lui parle, nos relations restent tendues et compliquées. Ma mère est une enfant qui a trop vite grandi, qui me considère comme la confidente à qui elle peut demander de passer l'aspi et l'engueuler si elle ne le fait pas. Actuellement je prend mes distances avec elle car je ne supporte plus qu'elle me raconte presque tout sur elle, son divorce qui traîne, son nouvel amant ... Pour ceux qui me conseillerait de lui parler de ça, sachez que je l'ai fait, à nombreuses reprises, mais elle n'écoute pas ce que je l'ai dit. La fameuse technique du "oui mais...".

Je m'excuse vraiment pour la longueur ... Mais je n'ai pas encore fini. Car je me contente pas d'avoir des soucis familiaux. Je suis actuellement étudiante en prépa, et ça va pas trop mal niveau résultat, mais je commence à fatiguer... Pour ne rien arranger, après un an de relation, mon copain est devenu mon ex, pour la meilleure raison du monde : il ne m'aimait plus. Les 200km qui nous séparent me permette de ne plus RIEN échanger avec lui, c'est ce que je voulais pour faciliter la rupture, mais ça laisse un gros trou dans ma vie... Quelques jours, un décès survenait dans ma famille, une tante qui bien qu'éloignée sur le plan généalogique était assez proche de moi et pour laquelle j'avais beaucoup de tendresse. J'ai pleuré comme jamais à son enterrement, le premier auquel j'assistais (et pourtant pas le premier deuil). Depuis, je dors mal, mon estomac est fragile, et je suis souvent prise par des sortes de crise d'angoisse où je vois tout en noir. L'avenir m'effraie désormais, je ne sais pas quoi faire après cette année de prépa, je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie, je ne sais pas comment m'extirper de tout ce bourbier familial ... Mes amis dans tout ça ? Ils sont rares, mais présents, rassurez vous. Mais je ne leur parle que de détails, d'éléments, et déjà avec ça j'ai l'impression que c'est trop pour eux, j'ai l'impression que mon sac est trop lourd, que j'en deviens insupportable à toujours ressasser tout ça. C'est déjà dur de mener une conversation sans ramener ma famille sur le tapis, ce qui les exaspère à force, moi aussi d'ailleurs, j'ai l'impression de devenir comme ma mère.
Je me suis renseigné pour trouver de l'aide, mais la ville où j'étudie est aussi celle où travaille mon père. Et bien entendu le seul centre d'aide gratuit pour les jeunes gens du coin est dans la rue de son cabinet de travail.

Ca devient trop lourd pour moi, j'en peux plus.

Je remercie celles et ceux qui auront la patience de lire tout ça.