lilali
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18 déc. 2012 à 19:32
lafouine.
Messages postés102022Date d'inscriptionmercredi 7 octobre 2009StatutContributeurDernière intervention29 août 2023
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19 déc. 2012 à 07:57
Bonjour,
Je sais qu'il y a pleins de sujets à ce propos mais vu que je suis concernée par plusieurs problèmes en même temps, j'ai préféré créer un nouveau sujet.
Bon ça risque d'être long à lire mais j'écris le maximum pour tenter de cerner mon problème.
Donc je suis dans ma 30 me années et je me suis rendue compte de ma dépression depuis que j'ai l'âge de 8 ans. Au début elle était "passive", juste des coups de blues (qui vont avec la crise de l'adolescence) , j'étais trop calme, trop détachée de tout (des gens comme du reste je les trouvaient tous stupide ou méchant, donc je m'en protégeait), mais cela ne m'empêchait pas d'avoir eu un parcours scolaire satisfaisant.
Ma famille : ma mère à mis mon père dehors quand j'avais 5 ans et a gardé tous ses biens, par la suite elle est devenue alcoolique et dépressive et me faisait comprendre chaque jour qu'elle 'aurait mieux fait de se casser une jambe que de me donner naissance'. J'ai essayé de sortir ma mere de ses problème d'alcool en en parlant avec mes grands parents mais ils ne m'ont pas cru (se voilant la face je pense) et se sont détachés de moi progressivement, en fait je passais pour la gamine ingrate. J'ai été plus où moins malmenée psychologiquement et physiquement jusqu'à mes 18 ans où j'ai fait mon sac et que je suis partie avant de devenir grossière avec elle.
A 18 ans je n'avais presque plus aucune émotion ou attachement envers ma famille et je me suis retrouvée à galérer un peu, propulsée dans la vie active me mettant dans la tête que j'y arriverais sans l'aide de ma famille qui m'avait tourné le dos. Je n'ai pas remis un pied chez ma mère depuis presque 12 ans.
Au début elle et son nouveau conjoint (avec qui elle a eu deux autres enfants), se fichaient un peu de ma condition pensant que je finirais par revenir en pleurant, mais au bout de quelques années quand j'ai fini par avoir mon appart et ma vie stable, ma mère recommence à m'appeler en s'excusant et en essayant de renouer un lien qui n'existe plus depuis longtemps. La vérité, c'est quand je lui parle au téléphone ou quand je l'a vois physiquement (2 ou 3 fois en 12 ans), je ne ressens rien, même pas de la pitié ou de la colère. Pour moi c'est juste une étrangère.
Pour passer l'éponge sur cette étape de ma vie et "construire" la mienne, ce fut long, j'me faisais plaquer par mes copains car je ne "ressentais rien" et c'était vrai. Pas niveau sexuel, mais juste que si ils étaient là ou pas, c'était pareil pour moi.
Je faisais de gros efforts de "socialisation"qui souvent ne menaient nulle part. J'étais pas en colère, juste désabusée.
Maintenant j'ai quelques amis proches qui connaissent un peu mes soucis et qui comprennent comme ils le peuvent.
Bref pendant 11 ans j'ai vécu avec la dépression (sans avoir de "crises", juste passif), au début de l'année, le côté handicapant avait presque disparu.
Cependant au début de l'année, je me suis fait cambrioler (mon compagnon et moi même) et on nous a volé tout ce qu'on avait de valeur et là ce fut le début de ma chute. Je sautais au plafond au moindre bruit, je ne dormais plus pendant plusieurs nuits d'affilées, je ne supportais plus la vue de mon appartement (tellement qu'on a déménagé), je pleurais tout le temps, (comme les grosses sautes d'humeurs propres aux dépressions) je n'arrivais plus a faire des taches simples comme la vaisselle, la cuisine, le ménage. Je suis tombée en arrêt maladie pour dépression aggravée pendant 8 mois où j'ai consulté un spécialiste qui m'a écouté et prescrit une bonne quantité de médoc. Par la suite ça s'est calmé, sous médicaments j'arrivais (trèèèèèèèès calmement) à accomplir mes taches et aller au travail. Pendant toute cette période, mon compagnon m'a bien soutenu. A la fin j'ai pu arrêter progressivement les médoc (je suis assez contre la facilité à recourir aux médicaments car j'ai un peu peur de leurs côté addictif).
En octobre je croyais que cette épisode dépressionnaire était passé. La mauvaise nouvelle tomba : licenciement à l'amiable pour motif économique, je l'ai vécu mal, comme si j'avais échoué (alors que jamais beaucoup ce que je faisais). Je suis toujours inconsolable car j'avais vraiment lutté pour ce job. Maintenant je suis chez moi à regarder mes murs en cherchant du travail. Je garde une activité physique pour pas perdre pied mais c'est pas facile.
Voici mon deuxième gros souci : Je dors très mal, par épisode. je pleure dans mon lit, dans je dors, je fais des cauchemars horribles. Et maintenant je fais des grosses crises de panique tous les soirs ; si mon compagnon veut dormir un peu sur moi; en 30 secondes je peux plus respirer et j'ai la tête qui tourne, j'ai l'impression que les murs me tombent dessus. j'ai l'impression que je manque d'espace alors que je suis au calme et dans une pièce aérée. Dehors c'est pareil (enfin moins souvent car avant je perdais connaissance dans les transports ou les magasins sans raisons apparente). Là hier j'ai voulu acheter un pull dans une petite boutique pour homme, et j'en suis ressortie car j'ai cru que j'allais tourner de l'oeil. Pas qu'il y avait spécialement du monde, mais je me suis sentie oppressée par les regards.
Dernière anecdote : je vais voir mes demi frère et soeur à noël (avec qui je m'entend bien et avec qui j'ai jamais coupé le cordon), ils sont certe encore jeune (17 ans) mais ils connaissent ma vie et ce qui s'est passé. Bien qu'ayant fait des efforts pour rester en contact et d'être là pour eux, je n'ai pas réussi à avoir un lien fraternel, j'me dis que ça viendra avec le temps. Sachant que j'habite pas à côté et qu'on se voit rarement (très rarement), je leurs ai demandé si ils voulaient qu'on passe du temps quelque part. Les deux (séparément) m'ont simplement demandé si je pouvais leurs ramener des jeux vidéos que j'avais dans ma bibliothèque et que le reste ça n'avait pas d'importance, je faisais comme je voulais. Cela m'a fait beaucoup de mal. J'ai encore échoué à établir le contact avec ma famille.
Pourquoi je vous explique tout cela : car j'ai l'impression que je refais un bon dans le passé. J'étais guéri de tous ces problèmes (enfin j'étais presque redevenue quelqu'un de tranquille), j'ai fais un traitement qui m'a beaucoup aidé. Je n'ai pas envie spécialement d'être dépendante des antidépresseur ou anti anxiolytique. J'ai pas de tendances ou de pulsion violente envers les autres ou moi même, mais j'ai de plus en plus l'impression que je n'arriverais plus à remonter cette pente, comme si (pour imager) je marchais sur un escalier en sable qui s'effondre quand je suis en haut).
Là j'en suis réduite à trouver toutes les solutions possibles, j'ai pas envie de devenir une loque humaine car maintenant même mon compagnon ressent du chagrin car il a du mal à me rendre heureuse. J'ai pas spécialement envie qu'il soit triste.
Les réponses pourront vous sembler évidentes mais moi je suis un peu perdue donc c'est difficile.