Un bébé peut t'il attraper la toxoplasmose ?

lola - 16 août 2012 à 18:43
1tibou Messages postés 40658 Date d'inscription mardi 12 avril 2011 Statut Membre Dernière intervention 27 septembre 2021 - 16 août 2012 à 18:55
Bonjour, n'étant pas immunisé pendant ma grossesse, je me demande si mon bébé une fois né sera en danger aux contact de chats ?

Y a t'il des risques si le nourrisson attrape la toxoplasmose dans ses premiers mois de vie ?
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3 réponses

1tibou Messages postés 40658 Date d'inscription mardi 12 avril 2011 Statut Membre Dernière intervention 27 septembre 2021 7 960
Modifié par 1tibou le 16/08/2012 à 18:50
bonjour
Toxoplasmose

Qu'est-ce que c'est ?
Il s'agit d'une zoonose (infection transmise par les animaux) due à un protozoaire, pouvant évoluer dans toutes les espèces animales sous forme latente (infection toxoplasmique) ou sous forme évolutive (maladie toxoplasmique).
Epidémiologie
Le chat s'infeste en mangeant des souris ou des oiseaux dans les tissus desquels le parasite forme des kystes bien tolérés mais pouvant contenir jusqu'à 3000 toxoplasmes. Au cours de la digestion, ils vont pénétrer dans les cellules de son intestin grêle et s'y multiplier. Dans ses selles le chat élimine 10 millions d'ookystes par jour pendant deux semaines.... Ces ookystes sont très résistants et mûrissent dans le milieu extérieur. Devenus infectants, s'ils sont ingérés par un chat, le cycle recommence. S'ils sont ingérés par un autre animal à sang chaud, ils se multiplient et disséminent dans l'organisme pour y former des kystes. Les herbivores (moutons, porcs, bovins) qui broutent au ras du sol souillé par des crottes de chat sont les animaux les plus atteints. En France, 72% des moutons, 28% des porcs et 4% des bovins sont infectés.
Seul le chat peut être responsable de la transmission de la maladie, puisque chez lui, le parasite se reproduit dans l'intestin grêle, ce qui conduit à l'élimination dans les selles d'ookystes qui vont sporuler dans le milieu extérieur (résistance pendant plus d'un an en milieu humide).
On parle de coccidiose toxoplasmique chez le chat. Chez ce dernier, la maladie toxoplasmique proprement dite est exceptionnelle.
Pour savoir si le chat est susceptible de pouvoir contaminer son entourage, il convient d'effectuer chez celui-ci, d'une part une recherche d'anticorps (2 examens sérologiques à 15 jours d'intervalle), et d'autre part une recherche d'ookystes dans les selles, deux fois à 8 jours d'intervalle.
Le risque le plus important existe lors de la cohabitation d'un chat et d'une femme enceinte dépourvue d'anticorps, le foetus pouvant dans ce cas être atteint de malformations oculaires ou nerveuses.
La toxoplasmose chez la femme enceinte et le nourrisson
La toxoplasmose est dangereuse chez la femme enceinte. En effet, le protozoaire traverse le placenta, surtout en fin de grossesse, et peut provoquer chez le foetus une toxoplasmose latente susceptible de se révéler plusieurs mois après la naissance par une choriorétinite. C'est la raison pour laquelle les femmes enceintes séronégatives (non protégées par des anticorps) sont surveillées régulièrement.
Chaque année, environ 2500 enfants naissent avec une toxoplasmose congénitale.
En France, avant l'utilisation généralisée de la viande congelée, plus de 80% des femmes étaient immunisées avant leur grossesse et seules, 5% des femmes non immunisées contractaient la maladie pendant la gestation. Actuellement, les méthodes modernes de conservation de la viande ont fait diminuer le taux d'infestation dans la population générale car la congélation tue le parasite. Les femmes enceintes non immunisées sont de ce fait de plus en plus nombreuses.
La maladie chez la femme enceinte
Les signes de la maladie
Elle se manifeste parfois par de la fièvre, des céphalées, des maux de gorge et des douleurs musculaires ; le médecin palpe des ganglions augmentés de volume. La prise de sang montre une hyperéosinophilie. L'infection peut être plus grave ; en fait souvent elle est bénigne et inapparente, ce qui explique toute la difficulté du diagnostic.
Risques foetaux
Les risques théoriques pour l'embryon et le foetus sont considérables : hydrocéphalie, retard mental, calcifications intracrâniennes, choriorétinite, ictère, atteinte parfois de presque tous les organes ! Un avortement tardif, une mort foetale in utero sont possibles. Mais il peut arriver que chez l'enfant aussi la maladie soit inapparente. Le toxoplasme n'est dangereux chez la femme enceinte que lorsqu'il l'infecte pour la première fois et qu'elle n'a pas encore fabriqué d'anticorps. Dans ce cas, le toxoplasme colonise le placenta.
On distingue deux risques :
Un risque de transmission du toxoplasme au foetus. Un foetus peut être parasité sans développer la maladie ;
Un risque de maladie-toxoplasmose chez le foetus.
Ces deux risques dépendent de facteurs différents.
La transmission parasitaire du placenta au foetus est plus fréquente quand cet organe, plus développé, est parcouru d'un flux sanguin abondant. Cette transmission n'est pas immédiate : il y a toujours un délai au cours duquel le placenta est infecté et le foetus encore indemne. La contamination du foetus se produit parfois bien après celle de la mère d'où les possibilités de sa prévention par le traitement médical et l'importance de la surveillance des sérologies.
L'infection foetale n'est pas toujours grave : sa sévérité dépend du nombre et de la virulence des parasites transmis et de l'immaturité immunitaire du foetus. L'âge foetal au moment de la transmission est donc fondamental. Plus le toxoplasme est transmis tard, moins les lésions sont graves. Quand l'infection est antérieure à la conception (plus de 6 mois), il n'y a pas de risque de toxoplasmose congénitale. Quand l'infection maternelle s'est produite dans les semaines qui ont précédé la conception ou avant la 10° semaine d'aménorrhée, le risque de contamination foetale est très faible (environ 1%) mais les lésions, lorsqu'elles existent sont graves. Le risque de toxoplasmose congénitale est maximal quand l'infection maternelle se produit entre la 10ème et la 16ème semaine. Le risque, non pas de maladie, mais de transmission du parasite est maximal pour les infections maternelles acquises après la 16ème semaine mais la maturation immunitaire du foetus a progressé et les infections congénitales sont alors bénignes ou inapparentes. Les enfants doivent toutefois être traités (pyriméthamine, adiazine, acide folinique) car ces formes torpides d'infection peuvent se réactiver plusieurs années plus tard et laisser des séquelles.
Surveillance de la grossesse
Le sérodiagnostic de toxoplasmose fait partie des examens obligatoires avant le mariage et au début de la grossesse.
Si une femme enceinte est immunisée avant sa grossesse, le sérodiagnostic est positif et il n'y a aucun danger.
Par contre, si la sérologie pratiquée au début de la grossesse est négative, il faut la contrôler toutes les 4 à 6 semaines. La femme doit prendre quelques précautions : éviter si possible les chats et les autres animaux domestiques qui peuvent aussi transmettre le parasite; être sinon très prudente dans les soins donnés au chat domestique, bien se laver les mains ensuite et se soumettre tous les mois à un examen sérologique en vue de dépister une contamination . La litière du chat doit être nettoyée tous les jours (les ookystes ne sont infectants qu'après 3-4 jours). Eviter de manger de la viande crue ou peu cuite, surtout de mouton, laver soigneusement fruits et légumes en contact avec le sol.
Le plus souvent la sérologie reste négative et il n'y a pas de problème. Si elle se positive en cours de grossesse, la contamination de la mère est alors certaine. Le médecin juge du risque d'atteinte foetale en fonction des critères vus plus haut.
Conduite à tenir
Si ce risque est faible, la femme est traitée par un antibiotique (spiramycine ou Rovamycine) par cures de 10 jours par mois jusqu'à l'accouchement. Ce traitement sans danger diminue de 60% les risques de transmission. Mais il ne suffit pas si le risque d'atteinte foetale semble élevé ou si cette atteinte est prouvée par le diagnostic prénatal de la toxoplasmose congénitale. L'échographie peut alors montrer une ascite, une augmentation de volume du foie, une dilatation des ventricules cérébraux. Ces signes de foetopathie sont malheureusement déjà tardifs. L'examen du liquide amniotique (ponction amniotique ou amniocentèse) et surtout du sang du cordon permet un diagnostic plus précoce. La méthode de ponction du cordon in utero à l'aiguille guidée par échographie est possible vers la 21ème semaine. Le parasite peut alors être retrouvé dans ces prélèvements et prouver l'infection. Des signes biologiques d'infection du foetus peuvent aussi être mis en évidence: IgM spécifiques et non spécifiques, IgA antiP30, éosinophilie, thrombopénie, LDH, gamma-GT...Un diagnostic anténatal fiable et plus précoce est possible par PCR sur liquide amniotique.
Si l'infection du foetus est démontrée par ces techniques, le traitement par la Rovamycine est insuffisant. Selon décision de la mère, le médecin propose :
Soit l'interruption thérapeutique de grossesse (ITG) ;
Soit un traitement plus actif mais présentant une toxicité hématologique potentielle : pyriméthamine (Malocide) et sulfadiazine (Adiazine).
La prévention est en principe simple bien qu'il n'existe pas encore de vaccin contre la toxoplasmose. Pour que les filles s'immunisent, on peut leur conseiller de jouer avec des chats et de manger ...de la fondue bourguignonne et du steak tartare !
Le nourrisson
Après une grossesse marquée par une suspicion de toxoplasmose, différents examens seront pratiqués sur l'enfant. La surveillance sérologique s'étend au minimum sur 10 mois.
La présence d'IgM chez le nouveau-né, l'inoculation positive du sang ou du placenta sont des arguments de certitude.
Chez le nourrisson, l'argument de diagnostic essentiel est la synthèse d'anticorps IgG vers 6 ou 12 mois. Les anticorps transmis de la mère (IgG) disparaissent en 10 mois.
L'évolutivité possible à moyen et long terme est l'une des particularités de la toxoplasmose congénitale.
La choriorétinite secondaire est la manifestation la plus fréquente. Il y a un risque de 35 à 85% chez les enfants non traités, avec un pic de fréquence en période pubertaire.

Le traitement est affaire de spécialistes et fait appel à la pyriméthamine (Malocide), la sulfadiazine (Adiazine), l'acide folinique (Lederfoline) avec une surveillance régulière.
L'enfant plus grand et l'adulte sain
L'enfant peut se contaminer de deux façons : soit par l'intermédiaire des selles du chat parasité (en mangeant des crudités souillées, en portant ses doigts à la bouche après le nettoyage des plateaux à chats utilisés dans les appartements, surtout lorsque ces chats sont nourris de viande crue, léchage, contact avec la litière souillée etc..), soit par l'ingestion de kystes contenus dans la viande crue ou mal cuite (mouton en particulier). Les enfants jouant dans des bacs à sable fréquentés la nuit par les chats qui viennent y faire leurs besoins, peuvent y souiller leurs mains.
La toxoplasmose reste souvent asymptomatique, c'est-à-dire que la plupart des individus ont été contaminés sans le savoir. La "toxoplasmose-maladie" est relativement rare et le tableau clinique se résume chez l'enfant à un syndrome grippal : une fièvre modérée, un malaise général, quelques courbatures, des adénopathies etc.
C'est par l'examen du sang (sérodiagnostic) qu'il est possible d'affirmer la toxoplasmose et de préciser si elle est ancienne ou récente.
La toxoplasmose qui s'accompagne de symptômes (toxoplasmose-maladie) est traitée par la spiramycine (Rovamycine). Dans les cas fréquents asymptomatiques, il n'y a pas de traitement car le diagnostic n'est pas fait et la guérison spontanée est la règle.
La toxoplasmose et le Sida
Chez les malades atteints de sida, la toxoplasmose atteint le cerveau et se manifeste par un abcès pouvant provoquer des troubles neurologiques divers (paralysies, épilepsie etc.).

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