Dans le Nord comme dans le Sud ...

Barnouic - 13 mars 2012 à 11:12
 Barnouic - 13 mars 2012 à 16:24
Dans le Nord comme dans le Sud ...en montagne comme en plaine ...en ville comme à la campagne ...ah làlà !!!

Les médecins généralistes en mal de successeurs dans les campagnes
samedi 10.03.2012, 05:26 - La Voix du Nord

Installé à Wervicq-Sud depuis 1974, le Dr Pierre Lecluse aimerait trouver un successeur.


Comme de nombreux généralistes exerçant en milieu rural, le Dr Pierre Lecluse, de Wervicq-Sud, a atteint l'âge de la retraite... mais ne trouve pas de successeur. Un mal qui gagne nos campagnes.

PAR FLORENCE MOREAU




Une affichette dans le hall d'accueil fait office de rappel à l'ordre : « L'augmentation de la population de la Vallée de la Lys et la pénurie de médecins entraînent une hausse des délais de rendez-vous et un mécontentement de certains patients, qui se traduit par une agressivité envers nos secrétaires. Nous ne sommes pas responsables de ce fait et il n'est pas tolérable. » Depuis 38 ans qu'il exerce dans la petite commune de Wervicq-Sud, près de Tourcoing, le Dr Pierre Lecluse évalue avec amertume le climat qui gagne sa salle d'attente. Quand il a commencé, la commune ne comptait que 3 500 habitants et deux médecins. « Si je devais quitter le cabinet précipitamment pour un accouchement, à mon retour les patients me demandaient si c'était une fille ou un garçon, et comment se portait la maman. » Aujourd'hui, si le patient attend plus de dix minutes, c'est la volée de bois vert ! De quoi inciter à jeter l'éponge.

Sa retraite justement, il y a droit depuis quatre ans. « Mais je n'arrive pas à la prendre », déplore le généraliste de 65 ans. Aux yeux de jeunes diplômés, la campagne « c'est loin », résume celui qui est tombé sous le charme des peupliers, ormes et lilas de cette « commune à l'ancienne ».

Mais ces atouts pèsent bien peu pour ceux censés prendre la relève. « Les jeunes ne veulent plus racheter la patientèle », constate-t-il. C'est pourtant l'assurance d'un chiffre d'affaires confortable dès le lancement d'une activité en profession libérale. Mais la pénurie de médecins en campagne est telle qu'ils n'ont pas besoin de ça. « Aujourd'hui, sur dix jeunes diplômés, la moitié préfèrent s'orienter vers le public : c'est la sécurité de l'emploi », 35 heures hebdomadaires, une retraite à heure fixe : une vie autre que celle qui commence à 8 h 15 pour se terminer à 21 h 30. « Quatre autres optent pour les remplacements : ils touchent 70 % du chiffre d'affaires du médecin qu'ils remplacent » et gagnent donc mieux leur vie qu'un médecin installé puisque ses charges s'élèvent au mieux à au moins 50 %.

« D'ailleurs, il y a même des médecins qui déplaquent (mettent la clé sous la porte) », assure-t-il. Il n'en restera donc qu'un, au final, pour prendre la succession d'un médecin et lui racheter sa patientèle (estimée généralement entre 50 et 70 % du chiffre d'affaires). Les candidats se font rares, comme en témoigne la fermeture de deux autres cabinets dans la commune voisine de Bousbecque... sans passages de témoin.

« Essayez de prendre rendez-vous avec un ophtalmo. À Nice, il y en a tant que vous l'aurez 3 jours plus tard. À Boulogne, vous attendrez plus d'un an ! C'est le prix à payer quand on n'a pas de soleil et que la liberté de s'installer des médecins reste en vigueur. » Comme si le ciel de notre région ne suffisait pas, la spécialisation en médecine générale est boudée par les étudiants. « Avec des consultations de 23 à 28 E, elle est l'une des moins bien payées d'Europe. De plus, c'est elle qui doit faire face à toutes les urgences puisque les rendez-vous avec les pédiatres, gynécologues... sont si longs à obtenir. On s'accroche, mais c'est pas facile. » Et pour combien de temps encore ? *
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1 réponse

la pénurie de médecins entraînent une hausse des délais de rendez-vous et un mécontentement de certains patients, qui se traduit par une agressivité envers nos secrétaires.


Et bien oui ....a telle enseigne que les médecins, lassés, de ces manières finissent par prendre prématurément leur retraite, ils ne seront pas remplacés car les jeunes ne sont pas idiots non plus ils ont de surcroît l'embarras du choix pour ce qui est de faire autre chose..et les patients deviennent alors plus mécontents et plus agressifs encore....la pénurie entraine aussi l'augmentation de la fréquence des gardes et l'on se rend compte soudain que l'on a dépassé depuis beau temps le point de non retour ...et qu'une sorte de syndrome chinois est a l'oeuvre, la théorie des dominos s'applique il suffit qu'un ou deux s'en aillent pour que le reste de la cohorte suive ....
Et pendant nos chers patients toujours aussi exigeants pour ce qui est d'eux mêmes espèrent toujours déplacer le médecin la nuit à domicile sans états d'âme pour un rhume ou une otite ....pour une gamine qui a 40 de température et dont ils se disent que, pourquoi pas..... ce pourrait être une méningite.....et ils portent plainte a la gendarmerie parce que le bougre n'a pas bougé .....et le lendemain les journaux font leurs choux gras de l'histoire ....de quoi n'en doutons pas remotiver les vocations défaillantes ....non je rigole ....
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