Aveyron Le département va-t-il devenir un vrai désert médical ?
JOËL BORN
12/03/2012, 13 h 43 | Mis à jour le 12/03/2012, 14 h 12
L'Aveyron compte 388 médecins généralistes et 310 spécialistes. (Archives : Jean-Michel MART)
Avec la fermeture programmée de son cabinet d'ophtalmologie, le bassin de vie de Decazeville et ses 27 187 habitants se retrouvent soudainement plongés dans le noir, le flou le plus complet.
Sans mauvais jeu de mots, cet événement met malheureusement en lumière, une fois de plus, la problématique de désertification médicale, dont souffrent bien des régions françaises éloignées des grandes concentrations urbaines, dont le département de l'Aveyron.
Un mal profond qui n'est pas d'aujourd'hui, et pour lequel, nombre de professionnels de la santé et d'élus ont depuis plusieurs années déjà tiré la sonnette d'alarme. Étant bien entendu qu'au-delà de tel ou tel exemple précis se pose finalement un vaste problème de santé publique.
L'étude de juin 2011 du Conseil national de l'Ordre des médecins, sur la démographie médicale à l'échelle des bassins de vie en région Midi-Pyrénées, apporte un éclairage très précis, qui ne fait que confirmer les craintes et les inégalités entre départements et territoires.
Sur 9 149 médecins inscrits en activité régulière, la Haute-Garonne en concentre 51,7 %. Avec 7,6 %, l'Aveyron est plutôt bien placé, derrière le Tarn (11,8 %) et les Hautes-Pyrénées (8,3 %).
En terme de densité médicale, l'Aveyron fait nettement moins bonne figure. Dans le détail, le département de l'Aveyron compte 388 médecins généralistes et 310 spécialistes, pour un âge moyen de 53 ans, et un taux de femmes de seulement 34,4 %.
Le partage entre libéraux (48,70 %) et salariés (40,80 %) est assez équilibré. Pour la seule médecine générale, et c'est assez logique, cette répartition est plus inégale, avec 60,1 % de libéraux.
Plusieurs bassins de vie aveyronnais accusent une faible densité médicale. De petits bassins de vie comme Saint-Sernin-sur-Rance (1 111 habitants), Mur-de-Barrez (3 134), Camarès (2 105) ou Bozouls (3 225). Mais aussi des bassins de vie beaucoup plus importants et peuplés commeEspalion (10 483), Saint-Affrique (19 190), Decazeville (27 187) ou...Millau (39 809).
Preuve de l'urgence de la situation, les bassins de vie de Mur-de-Barrez et Espalion n'ont pas enregistré la moindre inscription depuis respectivement 1985 et 1992. Dis tonton pourquoi tu tousses...
Eh ben là bas le problème, bientôt, ce ne sera même plus seulement de trouver des médecins acceptant de se déplacer chez vous la nuit , mais bien aussi de parvenir à en trouver chez qui se rendre le jour ....comme quoi....tout se perd ma pov' Dame !!!