Collège Saint Nicolas : votre avis sur cet établissement

La Rédaction -  
 BousierOpulent36 -
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BousierOpulent36
 
Bonjour, J’ai passé quatre ans au collège Saint-Nicolas. Quatre ans que je n’oublierai jamais, non pas grâce à de bons souvenirs, mais parce que cet établissement a détruit une partie de mon adolescence. Aujourd’hui, je vais vous dire pourquoi je déconseille ce collège du fond du cœur, et pourquoi j’espère sincèrement que plus aucun enfant n’aura à y vivre ce que j’y ai vécu. Dès la 5ᵉ, j’ai été harcelée. Pas une fois. Pas quelques semaines. Des années entières. Moqueries quotidiennes, violences dans la cour, humiliations répétées, peur d’aller en cours… Et malgré mes appels à l’aide, malgré les dizaines de fois où j’ai fait part de ma détresse, malgré mes pleurs parfois, personne n’a levé le petit doigt. J’ai grandi dans un établissement où se taire semblait être la seule réponse que la direction savait donner. Où l’on attend que “le pire” arrive pour enfin bouger. Où la souffrance d’une élève ne vaut rien face au confort de ceux qui préfèrent fermer les yeux. Ce n’est que le jour où une situation grave s’est produite, une situation qui n’aurait jamais dû arriver si on m’avait protégée plus tôt, qu’on a finalement appelé mes parents. Pas un mot sur les harceleurs. Pas une sanction. Pas une remise en question. Juste un appel, comme pour dire : « On a fait notre part, maintenant débrouillez-vous. » Voilà ce que j’ai vécu. J’aimerais aussi parler de certains professeurs, ceux qui avaient oublié qu’ils enseignaient à des enfants, pas à des numéros sur un bulletin. J’avais des difficultés, notamment en mathématiques, et au lieu d’aide, j’ai reçu des humiliations. Au lieu de soutien, des sous-entendus blessants. Au lieu de patience, du mépris. Je me souviens encore de ce jour où, après une bonne note, on m’a accusée de “triche” devant toute la classe, parce que pour certain(e)s, une élève en difficulté n’a pas le droit d’avoir une réussite. Et je me souviens surtout du poids de leurs mots : « Vous n’aurez pas d’avenir », « Vous ne valez rien avec ces notes ». À 12, 13, 14 ans, ces phrases-là, elles marquent. Elles restent. Et puis, il y a le code vestimentaire. Un règlement qui ne s’appliquait qu’aux filles. Pas de jupes. Pas de shorts. Pas de robes. Pas de débardeurs. Pas de cols en V. Pas de bretelles visibles. Parce que nos épaules, nos jambes, notre peau étaient “trop perturbantes”. Parce que, selon eux, ce sont les filles qui doivent se cacher pour que les garçons ne soient pas “distraits”. Le jour où le directeur m’a dit, en parlant d’un simple pull laissant voir un bout d’épaule : « Tu es presque toute nue comme ça. » J’ai compris que dans ce collège, l’indécence n’était pas là où on la pointait. Elle venait d’eux. Je pourrais écrire encore plus. Sur l’indifférence. Sur la culpabilisation. Sur la peur de venir en cours. Sur le sentiment d’être seule. Mais je vais conclure simplement : Saint-Nicolas n’a pas seulement été un mauvais collège pour moi. Il a été un lieu où j’ai été abandonnée par les adultes censés me protéger. Un lieu où le harcèlement a été ignoré. Un lieu où l’on m’a fait comprendre que je valais moins que le silence. Alors si vous lisez ce commentaire en cherchant un collège pour votre enfant, écoutez quelqu’un qui en sort : Ne choisissez pas Saint-Nicolas. Votre enfant mérite d’être protégé, écouté et respecté. Moi, je ne l’ai jamais été. Merci de m’avoir lue.