Est-ce normal de ne pas ressentir tout le temps le manque?

Jaimepaslespseudos Messages postés 1 Date d'inscription dimanche 15 novembre 2020 Statut Membre Dernière intervention 15 novembre 2020 - 15 nov. 2020 à 14:15
Arkana0 Messages postés 4400 Date d'inscription mercredi 11 février 2009 Statut Modérateur Dernière intervention 10 février 2023 - 17 nov. 2020 à 10:30

Bonjour,

Ça fait bientôt un an que je suis en couple et je me pose des questions sur le "manque".

Je suis devenue très indépendante depuis 1 an et demi, avant mes relations amoureuses étaient toutes basées sur de la dépendance affective et quand je pensais aimer c'est parce que ça comblait un besoin, un manque. Mais après avoir fait un long travail sur moi-même, je ne suis plus dépendante affectivement.

Ça a été le coup de foudre au début et puis j'ai commencé à flipper par rapport à l'engagement, je faisais des blocages. J'avais l'impression de perdre ma liberté. Avant je vivais que pour les autres ou à travers les autres. J'ai parfois du mal à trouver le juste milieu et j'ai tendance à voir les choses en noir ou blanc.

Au fil des mois, mes sentiments sont devenus plus fort. Je me sens bien avec elle, je suis heureuse, j'apprécie sa présence, je l'a trouve belle même quand elle n'est pas présentable, je ressens encore des papillons de temps en temps. Sexuellement c'est très bien. On est complice, on se comprend, on pense exactement à la même chose au même moment. Avant ça ne m'était jamais arrivé avec quelqu'un d'autre, ce genre de connexion. Quand je l'a regarde parfois je ressens souvent l'envie de l'a prendre dans mes bras, de lui donner de l'affection. Je ressens comme une chaleur dans mon cœur. J'ai besoin qu'on partage et fasse des activités ensemble pour consolider mes sentiments, parce que par moment j'ai des blocages du à mes peurs qui refont surface (ça serait trop long à expliquer mais j'ai eu une enfance insécure).

Mais je ne ressens pas forcément le manque d'elle quand on est pas ensemble et ça me perturbe parce que je me sens détachée sur le moment. Mais quand je rentre je suis contente de l'a retrouvée.

Avant le manque de quelqu'un me rendait malheureuse, c'était obsessionnel et maintenant ce n'est plus le cas, ce qui est plutôt saint mais moi ça me perturbe!

J'ai l'impression qui a un truc en moi qui se bloque ou qui verrouille mes sentiments quand je ressens pas le manque. Comme si c'était pour me protéger, parce qu'avec l'amour j'ai parfois l'impression de me perdre. C'est débile! 

 

Alors mes questions, sont est-ce que c'est normal? Est-ce qu'on peut aimer sans ressentir tout le temps le manque de l'autre? Est-ce vraiment de l'amour?

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1 réponse

Arkana0 Messages postés 4400 Date d'inscription mercredi 11 février 2009 Statut Modérateur Dernière intervention 10 février 2023 1
Modifié le 16 nov. 2020 à 16:30

Bonjour,

 

"Alors mes questions, sont est-ce que c'est normal? Est-ce qu'on peut aimer sans ressentir tout le temps le manque de l'autre? Est-ce vraiment de l'amour?"

Je ne suis pas sûr qu'on puisse répondre aisément à ces questions à ta place.

 

En lieu et place, je vais te décrire mon expérience, qui me paraît se rapprocher de la tienne sur certains points.

Je n'ai pas rencontré les problèmes que tu évoques concernant ton enfance et n'ai donc pas à priori d'interférence pathologique dans mes rapports aux autres.

En revanche, j'ai expérimenté des formes d'amour, avec cette sensation de manque en l'absence de l'autre, et, avec le recul, je vivais une forme de dépendance dans ces relations dans le sens où je valais quelque-chose parce que je les avais, et sans je ne valais plus rien (selon moi).

J'ai eu quelques relations plus ou moins brèves (3 mois en moyenne, 6 mois maximum) de mes 16 à 18 ans, avec des filles dans ma ville et d'autres jusqu'à 600km.

Puis tout s'est arrêté sans que je ne comprenne pourquoi ni comment pendant pas loin de 8 ans.

Je te passe la palette de ce que j'ai ressenti pendant, pour arriver au résultat final : j'ai appris à vivre heureux tout seul, sans avoir besoin de personne. J'ai appris à considérer que j'avais de la valeur indépendamment de la reconnaissance d'autrui et à tirer du plaisir de ce que je fais.

Ca ne veut pas dire que j'étais solitaire, j'ai toujours eu pas mal d'amis avec qui je prenais plaisir à passer du temps.

Vers la fin de cette période, peu après m'être ainsi reconstruit, j'ai également mieux compris le jeu de la séduction. J'ai essuyé quelques rateaux sans que cela n'ait d'impact négatif : je suis resté ami avec ces filles.

Sauf que très rapidement, j'ai trouvé ma compagne actuelle (nous sommes ensemble depuis plus de 3 ans).

 

J'ai alors commencé à ressentir une partie de ce que tu décris très bien ci-après :

"Au fil des mois, mes sentiments sont devenus plus fort. Je me sens bien avec elle, je suis heureuse, j'apprécie sa présence, je l'a trouve belle même quand elle n'est pas présentable"

"Mais je ne ressens pas forcément le manque d'elle quand on est pas ensemble et ça me perturbe parce que je me sens détachée sur le moment. Mais quand je rentre je suis contente de l'a retrouvée."

Tout ça mêlé au doute, du fait que je me suis mis dans ce couple sérieux au moment où je prenais pleinement possession de mon potentiel de séduction sans en avoir profité.

 

J'en suis venu à cette conclusion : peut-être que mon long célibat et l'état d'esprit que j'ai acquis m'empêche de ressentir une passion intense, par mécanisme de protection, mais est-ce que cette question a un véritable intérêt ?

Je suis très heureux avec elle et réciproquement. Nous sommes sincères l'un envers l'autre car, pour ce qui me concerne, la perdre serait dommage, mais pas la fin du monde pour autant. Et ça je ne l'ai jamais vécu dans mes précédents couples, bancals comme je les perçois aujourd'hui.

 

Donc je profite du bonheur qui m'est proposé avec elle et je sais que je pourrai faire face à toutes  les situations que l'avenir amènera.

Pour l'instant pas une dispute à notre compteur (et pas par manque de communication, au contraire) et nous avons passé le 1er confinement dans un studio de 40m², elle au chômage tehcnique et moi en télétravail !

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Jaimepaslespseudos
16 nov. 2020 à 19:09

Bonsoir Arkanao,

Merci d'avoir pris le temps de me lire et de me répondre.

Je suis vraiment rassurée car ma situation est semblable à la tienne. Sauf que je suis restée 1 an et demi seule, donc pas assez longtemps pour expérimenter ma vie de célibataire que j'appréciais beaucoup. À vouloir vivre ma vie à fond, sans obligations et je ne voulais plus souffrir d'amour.

C'est pour ça que j'ai eu des blocages et des peurs quand j'ai senti que c'était le moment de m'engager. J'avais peur de perdre ma liberté, de déprimer, de me sentir emprisonnée et de me perdre dans cette relation (ne pas vouloir refaire les mêmes erreurs qu'auparavant).

Alors comme toi ça ne serait pas non plus la fin du monde si ça s'arrêtait, enfin du moins je serais moins dévastée.

Je pense que mon état d'esprit que je me suis construite pendant ma période de célibat, où je découvrais mon indépendance à créée une sorte d'armure, un mécanisme de protection comme tu le dis si bien dans ton message.

Mais au final, ça me fait plus de mal qu'autre chose! J'arrive de plus en plus à profiter de ma relation sans trop cogiter comme je le faisais avant. Mais cette peur de ne pas ressentir le manque d'elle, créer un blocage que j'aimerais bien débloquer. Ça bloque mes sentiments en même temps... Ça viendra probablement petit à petit, j'imagine!

On se chamaille, il en faut bien quand même des petites disputes. On communique bien alors, ces petites querelles ne laissent pas de traces. Je suis aussi au chômage technique avec le confinement, on se supporte très bien ce qui est bon signe. On a survécu au premier ce qui était un très bon test, surtout que ça faisait que 2 mois qu'on se fréquentait. J'ai préférée être avec elle que de ne pas l'a voir pendant 2 mois, on vit à 200km l'une de l'autre. Je suis de plus en plus souvent chez elle, on envisage d'emménager ensemble, ça me terrifiait au début mais tout vient à point qui sait attendre, il me faut du temps.

Juste une dernière question, quand tu ne ressens pas le manque comment réagis-tu? Tu te dis quoi??

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Arkana0 Messages postés 4400 Date d'inscription mercredi 11 février 2009 Statut Modérateur Dernière intervention 10 février 2023 1 > Jaimepaslespseudos
17 nov. 2020 à 10:30

"J'arrive de plus en plus à profiter de ma relation sans trop cogiter comme je le faisais avant."

Cogiter, en principe c'est plutôt bon, mais avec l'art et la manière.

Pour ma part je suis très séduit par des idées proches du stoïcisme qui peuvent se résumer à identifier au mieux ce sur quoi tu as un pouvoir d'action et dans quelle mesure et de se concentrer là-dessus. Car si tu te focalises sur ce sur quoi tu n'as pas ou trop peu de pouvoir d'action, c'est un peu comme t'énerver sur une rivière parce qu'elle est là. Tu auras beau t'énerver, te demander pourquoi il a fallu que cette rivière soit sur ton chemin, elle sera toujorus là et tu te seras juste acharnée pour rien :)

 

"quand tu ne ressens pas le manque comment réagis-tu? Tu te dis quoi?"

D'ordinaire, c'est parce que je sais bien m'occuper par ailleurs.

Mais pour répondre plus intelligemment à ta question, je regarde souvent les autres femmes dans la rue et je réalise que :

- Pour une majorité, elles ne sont pas assi belles que ma compagne à mes yeux.

- Pour celles qui seraient bien plus belles selon moi, je me rappelle à quel point même avec des amis je n'ai pas une telle complicité au quotidien et que je la retrouverai difficilement avec une autre. Et après avoir "regardé le menu du restaurant", je "rentre manger à la maison".

Je ne serai jamais certain d'avoir choisi "LA bonne", j'ai eu trop peu d'expériences pour cela (peut-être même n'est-il aps possible d'en avoir assez). En revanche, je sais que j'ai une perle rare et aucune raison valable de m'en séparer.

 

Il faut dire aussi que pour en arriver là, je l'ai choisie elle parmi plein d'autres filles possibles.

Et que si les choses devenaient peu ou pas supportables, je n'aurai eu aucune peur de me séparer d'elle au début, et si aujourd'hui j'en tirerai de la peine, je ne serais pas freiné par la peur de me retrouver seul.

 

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