Puceau à 30 ans, jugement possible ?

Bonjour à tous,

J'ai longuement recherché un site pour expliquer ma vie et ce qui m'a fait être puceau à 30 ans. (J'ai eu mes 30 ans le mois passé). Je m'excuse d'avance pour le long message qui va suivre.

Je pense que mes amis jugent ce trait chez moi mais ne savent pas (ou pas vraiment) pourquoi je le suis et pourquoi cela n'est pas ma priorité actuelle.

Commençons par le début:

Je me prénomme Julien et je suis belge. J'ai eu une scolarité ordinaire jusqu'à mes 17 ans. J'avais des parents ordinaires et en pleine santé.
J'ai commencé ma 4e année de secondaire (équivaut à la 3e en France) et je m'interrogeais sur la santé de mes parents qui se dégradait énormément au fil des mois. Il fallait donc que l'on s'occupe d'eux..

Par respect et amour, j'ai commencé à leur donner des soins comme je pouvais entre l'école mais je voyais très bien que cela ne s'améliorait pas.
Je prenais donc plus de temps pour eux au péril de mes devoirs et leçons.

J'arrive donc à terminer ma 4e avec 4 notes en dessous de la moyenne car j'avais mieux à faire selon moi.
La santé de mes parents était primordial à mes yeux à comparer de mes études donc j'ai décidé de tout arrêter à ce moment là.

Je sais très bien que j'ai fait un choix dangereux mais il me semblait être le meilleur.

La scolarité étant terminé je prenais donc soin jour et nuit de mes parents malade sans trop me poser de questions sur ma propre vie. Il faut savoir que je suis quelqu'un qui préfère donner que de recevoir.

J'étais donc un jeune adulte de 18 ans, sans diplôme ni travail au chevet de ses parents malade.
J'étais en quelques sorte "assistant médical" par choix.

Je passais mes journées dans ma chambre sur mon ordinateur ou ma console de jeux-vidéo à être à leur écoute et faisait ce qu'il me demandait comme par exemple faire leur course et leur prodiguer des soins.

Cette vie là ne me dérangeait pas du tout car je savais très bien qu'ils étaient heureux.

Les années suivirent leur cours et on arrive à mes 25 ans.
Je sens que leur état s'affaiblit et que leur jour sont comptés. Je commençais donc à me préparer au pire et à pleurer tout seul mais ne leur montrant rien. Ma maman ne savait plus marcher et restait dans son fauteuil sans même pouvoir aller au toilette (moi et mes grand-parents avons décidé de lui acheter une chaise percée) tandis que mon papa avait déjà fait plusieurs crises d'alcoolémie dont un coma...

L'an 2018 fût l'année du drame. Maman a dû entrer d'urgence à l'hôpital et y reste plusieurs semaines (1 ou 2) afin d'être traitée. Elle devait rentrer mais hélas on nous a informé de son décès cette nuit là...

J'ai été choqué d'apprendre cela mais, ayant été préparé depuis longtemps, j'ai fait mon deuil assez vite.

Il me restait donc mon papa mais rappelez-vous il n'était pas au meilleur de sa forme.

Les mois passent et je vois que mon papa se sent seul. Son état se dégradait encore plus et il buvait plus pour oublier la solitude.

On arrive au mois d'Août. Papa est emmené d'urgence à l'hôpital car il hurlait de douleur.
Il y reste 3 semaines...

On arrive désormais vers la fin du Août et l'état de mon papa est critique d'après les docteurs.
En fin de compte il s'est éteint quelques jours après lui aussi.

Nous sommes donc Août 2018. Je suis âgé de 26 ans, je suis toujours sans emploi et vierge mais il me restait au moins ma passion depuis toujours: l'informatique.

J'ai donc refait un deuil pour avancer dans ma vie mais après autant de déprime je n'étais prêt à rien faire. J'ai perdu mes 2 parents à 26 ans, fallait que je le digère (même si j'étais préparé).

Une fois mon deuil terminé, je me suis dit que je peux enfin penser à moi et reprendre ma vie en main.
N'oublions pas, je n'ai aucun diplôme mais dans ma tête j'ai quand-même réussi quelque chose. J'ai apporté la joie de vivre à mes parents jusqu'au bout. Je peux être fier de moi.

Je m'inscris donc au CPAS (équivaut au RSA) afin d'avoir malgré tout un minimum de revenu.

J'essaie donc de trouver un emploi en 2019 sans vraiment savoir quel voie prendre et je trouve un emploi en tant que technicien de surface car il ne demandait aucun diplôme scolaire mais malheureusement après 2 mois j'ai dû arrêter pour cause d'allergie aux produits utilisés.

Je me pose la question de savoir quel voie prendre à présent mais un nouveau problème arrive.
Je me retrouve confronter à la succession de mes parents... et donc devoir revendre la maison familial.

Heureusement j'ai encore ma grand-mère (car mon grand-père nous a quitté lui aussi entre temps..).

Sans la moindre hésitation elle m'invite à vivre chez elle car elle se retrouvait seule et moi du coup sans logement.

Etant chez elle, j'ai pu me remettre les idées en place. A ses yeux je ne suis pas quelqu'un qui n'a rien fait de sa vie car elle sait ce que j'ai fait pour mes parents.
Elle me propose donc de rester chez elle jusqu'à quand mon choix de vie sera fait. Je lui remercie de tout mon cœur.

Certain(e)s d'entre vous vont peut-être me prendre pour un fou ou inconscient d'avoir une vie pareil mais c'est bien la mienne donc j'espère que vous comprendrez.

J'ai donc eu 30 ans en 2022 et j'ai trouvé ma voie professionnelle mais pour cela il me faut un diplôme ou une attestation de compétence. Pas de soucis je vais faire une formation en informatique d'ici quelques mois afin de décrocher un emploi là-dedans et pouvoir commencer mon indépendance.

Certes elle sera fait tardivement mais il est mieux de savoir où mettre les pieds que de prendre un chemin parsemer de ronces.

Je sais à présent ce que je veux !!
Je suis certes un homme puceau de 30 ans mais j'ai une vie à construire. Avoir une relation amoureuse c'est bien mais dans ma tête avoir une vie professionnelle l'est encore plus alors je trouverai la bonne personne au moment opportun.

Je vous remercie d'avoir lu mon histoire.

Pour terminer je dois vous avouer que par moment je me remettais en question de savoir si j'avais fait le bon choix entre mes parents et mes études quand je vois mes proches avoir réussi leur vie, avoir des enfants et tout mais je suis conscient de mes choix. Avoir des parents malades voir handicapés n'est pas chose aisé car il faut un gros sang-froid mais j'y suis arrivé.

PS: Ecrire ses nombreuses lignes m'ont fait remonter quelques larmes.