Rapports humains à la vie: le suicide=liberté ?

J’en ai 19 ans, et je suis étudiante.

Pas un jour, ne passe sans que je ne pense à mes années collège et lycée où j’étais épanoui. Lorsque j’avais mes amis dans ma classe, des professeurs attachants qui nous encourageait, mon école à proximité, et surtout du temps pour moi.

Aujourd’hui, le temps manque, les profs nous mettent régulièrement en concurrence et la pression se fait ressentir tout les jours.

Devoir me battre tout les jours, je n’en peux plus.
Imaginer mon avenir infertile, je n’en peux plus.
Devoir penser par moi même, je n’en peux plus.

Je ne supporte plus de rester seule avec mes pensées et de pleurer à longueur de journée sans aucune raison et d’être démotivée constamment.
Travailler dans ma chambre m’angoisse, car je n’arrive à rien.

Je ne peux pas en parler avec mes parents: nous ne sommes pas en bons termes.
Je ne peux pas en parler avec mes amis, elles sont en pleins examens, et je suis « réputé » être le soleil du groupe, et qui remonte le morale si me plains sincèrement que me restera t-il. D’autant plus, qu’elles se sentent également mal, je ne veux pas qu’elles se sentent mal à cause de moi.
Je ne peux pas en parler avec un psychologue: ou du moins cela ne serait pas forcément utile, il ne résoudra aucun problème réel.

Je veux devenir mannequin. Le fait de ne pouvoir vivre de mon rêve, car je ne correspond pas aux critères, me tue a petit feu, également.
Je ne sais pas comment qualifier cela, mais j’entretiens une relation anormale avec la nourriture: me priver des jours, et de réveiller en pleine nuit pour se goinfrer jusqu’à en souffrir. Penser constamment à la nourriture, culpabiliser car je mange, tenter de se faire vomir, ou pleurer car je mange ou me regarde dans le miroir.
Me dire que ce physique dont je suis doté n’est pas modifiable, alors que je ne l’ai pas choisi, me déprime réellement.
Pourtant, cela laisse entendre que je ne prends pas soin de moi. Or, non. Je dépense des sommes importantes dans des skincare, je fais du sport, je mange sain. Cependant quand le manque d’effet me rattrape, mes mauvaises habitudes surgissent et profitent de cette faiblesse.

Finalement je n’ai rien pour moi. Je ne supporte pas le stress, je n’arrive pas à me battre. Si je continue à vivre, je passerais ma vie à me battre et à souffrir, car je vivrai une vie moyenne comme toute le monde et je devrais suivre le même schéma de vie qui nous incombe à tous, puis nous finirons pas vieillir, et souffrir, et je ne supporterais pas de me voir vieillir, moi qui, à 19 ans à peine, regrette mes années passées insouciantes.
De plus le fardeau de mes pensées est devenu trop lourd. Je veux juste être sereine, et libre.

Parfois se dire qu’on a le pouvoir de tout arrêter en quelques minutes et très rassurant, et est la seule solution sur le long terme. Car même les moments de joie, s’il y’en a, sont sur une courte durée et donc éphémère, contrairement à l’angoisse qui vient la remplacer d’office.