Biséxualité et choix difficile

Bonjour à tous,


Je suis un jeune homme de 21 ans, j'habite dans le sud ouest de la France, et je ne suis pas heureux.
Le déclencheur de ce texte, c'est ma bisexualité. Enfin, je crois que s'en est une, bien que je sois plus physiquement attiré par les garçons.
Cela fait 2ans et demi que nous étions en couple ma copine et moi, mais nous nous sommes séparés. Personne ne connait mon orientation sexuelle, et cela est probablement un problème.
Ce qui est horrible, c'est que cette fille correspond parfaitement à tout ce qu'on peut rechercher. Mais je ressens une attirance pour les hommes, une pulsion difficilement contrôlable si bien que je m'en veux à moi-même de ne pas avoir su apprécier la perle qui marchait à mes côtés, à sa juste valeur. Aujourd'hui, je suis pris entre les tenants d'un bel amour femme, pour lesquelles je ressens une attirance légère, et les aboutissants d'une relation homosexuelle, où seul le sexe m'attire mais dont la relation à long terme reste assez fade à mes yeux.
C'est ça, la bisexualité ? Et vous, quel serait votre choix ?
Je pense énormément à elle, mais je ne peux pas la faire souffrir plus par mon indécision. Soit je l'aime de certitude et d'amour, soit quelqu'un d'autre les lui donnera. Je ne peux pas me permettre d'être perpétuellement tiraillé, parce que ce n'est pas une relation que chacun vit pleinement. Pourtant j'aimerais, j'aimerais vraiment.
Je suis convaincu que ma bisexualité est construite et pas de naissance. J'ai été éduqué par mes tantes et mes soeurs sans grande présence masculine, puis j'ai été détesté par les garçons de mon âge et me suis réfugié chez les filles qui m'ont accepté. Au final, en les côtoyant à l'école comme dans le privé, j'ai calqué sur elles mes hobbies, ma maturité, et au final mes goûts.

Il faut ajouter à cela que je suis profondément seul. Je n'ai que 21 ans que déjà je connais les aléas de la solitude et du parler continuel à soi-même. Quand je regarde autour de moi, je me sens viscéralement en marge, comme s'il mettait impossible de nouer, moi aussi, des relations amicales très fortes. J'ai des amis oui, mais que je vois relativement peu. Je ne suis absolument pas solitaire pourtant. A mon âge, je sais déjà le malheur de ces personnes âgées qui vieillissent seules. Ça me fait de la peine, mais je sais que j'en fais partie, alors à quoi bon avoir pitié de soi ?

Quand je me regarde dans la glace, je vois un jeune dont les marqueurs du temps sont déjà là. Comme si j'avais été souvent triste, comme si j'avais raté un wagon dans lequel les autres sont montés. Souvent, j'ai cette barre sur ma poitrine qui m'étouffe, la sensation qu'elle appuie sur mes poumons, probablement la retranscription de mon mal-être intérieur.
Je rêve parfois d'être seul dans un endroit désert et de crier si fort à en faire sortir la pression qui m'écrase, à connaître un nouvel air et à redémarrer serein.
Chaque fois je me convaincs d'aller de l'avant, et c'est ce que je fais ! Mais le résultat est toujours le même. J'ai l'impression de puiser depuis longtemps dans la réserve, mais je n'ai plus beaucoup de souffle. J'aimerais bien pouvoir m'amuser et passer des moments sans réflexion sur des sujets difficiles. Mais ils occupent une très grande place et je sens qu'ils s'accumulent sans que j'ai le temps de d'en débarrasser, pour que je puisse les traiter, un par un. C'est l'état dans lequel je suis actuellement et depuis longtemps.

Je ne sais pas s'il s'agit d'une longue dépression parce que, à chaque fois, je parviens à rationaliser les choses. J'essaye de me dégager de tout cela pour comprendre la situation et résister à ce qui me rend triste, et souvent j'y parviens. Mais c'est toujours là, et ça revient.

Je remercie vraiment ceux qui auront pris le temps de me lire et, j'espère, de me donner leur avis ou leur expériences. Je suis preneur de toute information.

Nick