J'ai besoin de réponses d'un grand nombre de personnes sur ce qui arrive à ma copine...
Elle a 22 ans, et cela fait presque 1 an et demi que nous sommes ensemble...
Cependant, il y a un gros problème, qui persiste depuis des années.
Cela fait 4 ans, à chaque printemps (mars/avril) qu'elle entre dans un état second, diagnostiqué par les psychiatres comme bouffée délirante.
Je ne sais pas exactement comment se sont passées les deux premières puisque je ne la connaissais pas, mais je sais que c'était des crises aïgues, qui se sont terminées par un mois d'hospitalisation, attachée puis shootée pour que son cerveau retombe sur terre (je m'exprime avec mes termes, excusez moi)...
L'année dernière, elle entre dans un délire mystique. Très fatiguée mais elle ne dort presque pas. Très irritable aussi... Ces 4 jours ont été un calvaire sans nom à vivre...
Lors de ses deux premières BDA, elle ne se soigne pas par la suite, ce qui a probablement entrainé les rechutes les années suivantes.
J'ai réussi à la convaincre de prendre son traitement à base d'injection de neuroleptiques (il me semble) toutes les deux semaines. Cependant, elle a fait une petite rechute, qui dure depuis plus d'une semaine maintenant...
Le fond du problème étant que ses parents ne sont pas là pour l'aider et l'envoient directement à l'HP lors d'une crise (je pense que de toute façon il n'y à rien d'autre à faire).
Elle n'accepte toujours pas cette "maladie?" Et fait tout pour éviter l'hopital lorsque celle ci se manifeste.. N'y a t-il pas d'autres solutions?
J'ai vécu toute l'année avec quelqu'un sous médicaments lourds, et je ne reconnaissais pas vraiment cette personne au final, encore un coup très dur... Mais quels sont les moyens de guérir les BDA sur le long terme?
Comment agir, en tant que coinjoint de 20 ans, face à la situation? Elle ne veut jamais aller en HP, et j'ai du appeler la police pour qu'elle s'en charge l'année dernière car ça devenait impossible à gérer pour moi.
J'ai lu quelques articles qui parlaient d'une ou deux bouffées mais lorsqu'il y a redondance sur 4 ans, est ce vraiment inquiétant pour la suite?
Elle n'a donc jamais pu finir sa première année post bac en raison de ses multiples séjours à l'hopital...
Psychologiquement très instable et émotive, j'ai l'impression que plus les semaines avancent, plus je côtoie une personne qui n'est pas celle qu'elle devrait être, en raison de son traitement et des BDA réccurentes...
Comment faire face à la situation?
Je m'excuse du pavé que je viens de laisser mais c'est la première fois que je peux en parler à d'autres gens qui connaissent ces situations, et il fallait que j'extériorise, cela me fait du bien....
Je reste à votre disposition pour répondre à toutes vos questions, et détailler la bouffée de l'année dernière et les symptomes de la rechute de cette année si besoin
J'ai 43 ans ans. J'ai fais une petite dizaine de bouffées délirantes. Je connais le sujet.
Au début quand j'étais jeune et que je faisais des bouffées délirantes aigues (BDA) je croyais avoir raison, avoir des surcapacités, je rejetais les médicaments et je ne supportais pas l'hôpital psy.
Ce que je vivais était exaltant. J'étais fasciné par la sensation d'avoir de super pouvoirs.
Le sujet déconnecte de la réalité et le monde des pensées prend le dessus.
Aujourd'hui cela fait deux ans et demi que je n'ai pas rechuté. Je suis un traitement depuis 8 ans. J'ai pris du poids et j'ai du accepter cette disgrace physique.
Au mois de décembre 2012 j'ai traversé pour la première fois une bouffée délirante sans être hospitalisé. J'ai pu la vivre en toute liberté sans mettre en danger ma vie ni celle d'autrui. J'en suis sorti et c'est pour moi une grande victoire car je n'ai pas dû subir toute la violence des hôpitaux psychiatriques.
J'ai rechuté alors que je suis mon traitement. Une injection régulière. Comme quoi mon corps a du s'habituer au médicament et malgré celui ci me faire chuter.
Depuis deux ans j'entends des voix. Ces voix sont plutôt bienveillantes et m'amènent parfois à des réflexions judicieuses. Ce ne sont pas des voix terribles comme certains peuvent le décrire. Je me suis habitué à ces voix et je m'habitue à ce qu'elles disent sans forcément tout écouter et tout prendre pour argent comptant. Je pense que je suis clair audient tout simplement.
Il m'a fallu du temps pour accepter et reconnaître que j'étais malade. Cette maladie est une vraie plaie car elle coupe du contact avec la réalité et du contact avec les autres.
Ce que je peux te conseiller si tu aimes vraiment ta copine c'est de l'accompagner du mieux possible. De lui dire de discuter avec des personnes qui ont connu les mêmes problèmes, de ne pas rester seule, de l'écouter avec amour car ce qu'elle dit pour elle cela représente la réalité même si pour toi cela peut sembler bizarre.
C'est important qu'elle prenne son traitement et je conseille l'injection mensuelle car cela évite de penser tous les jours d'avoir à prendre son médicament. Et puis je connais bien ce qui est pernicieux dans cette maladie c'est que lorsque tu fais deux ou trois mois sans rechuter tu crois être guéri et du coup tu te dis que tu n'as plus besoin des médicaments. Et puis après tu rechutes une nouvelle fois.
Aussi je crois qu'il est plus judicieux d'être traité par une seule molécule qui agit que plusieurs. Les laboratoires mettent au point des molécules mais n'étudient pas l'association de molécules entre elles.
Les médicaments jouent sur notre poids, sur notre libido alors pour ma part j'ai fais le choix d'être soigné par une seule molécule.
J'espère que mon témoignage t'aidera. Je garde courage même si je suis seul aujourd'hui et que j'aimerais trouver la compagnie d'une femme.
Je te remercie de ce que tu as écris, et d'avoir pris le temps de me répondre!
Premièrement, elle est sous injection mensuelle depuis l'année dernière, c'est vrai que c'est plus simple pour elle de se faire soigner de cette manière.
La petite rechute qu'elle a fait il y a deux ne s'est pas empirée et c'est un soulagement pour tous les deux, elle va pouvoir terminer pour la première fois une année post bac, ça va beaucoup l'aider à reprendre confiance en elle, elle en a besoin. Elle a pu dormir et donc se reposer suffisament pour que cela s'estompe.
Au niveau des voix qu'elle entend, c'est exactement la même chose que ce que tu décris, sauf qu'elle ne comprend pas forcément ce qu'elles disent, en a beaucoup peur, ou alors, si elle les comprend, elle les interprète comme des plaintes, les voix lui demandent de l'aide sans cesse... Ce qui est très fatiguant, surtout quand elle cherche le sommeil...
Le seul lien qu'elle ait avec une personne qui a connu le même problème est problématique, puisque cette personne la conforte dans l'optique mystique / ésotérique et comme tu le dis, du fait qu'elle ait des supers pouvoirs.... Ce n'est pas vraiment une grande aide dans ce cas...
Une question que j'ai qui m'intrigue: L'année dernière on a rencontré cette personne les jours ou Lisa (ma copine) était en pleine crise: cette personne l'a senti et m'a clairement dit qu'elle le ferait rechuter... 3 semaines après il était en HP... Peut - il y avoir un lien entre les deux?
POurrais tu me dire quelles conditions faut - il réunir pour réussir à se sortir seul d'une Bouffée délirante?
Je te remercie une nouvelle fois et vais montrer à ma copine ce que tu as écris je pense que cela peut lui faire beaucoup de bien dans la compréhension de ce qu'elle vit.
Je ne crois pas qu'il puisse y avoir de lien de causalité dans la rechute de cette personne. Une personne malade ne fait pas spontanément rechuter une autre personne malade.
Pour ce sortir d'une bouffée délirante tout seul je crois que c'est seul l'expérience qui permet d'atteindre cet état. Il faut du temps, des années et une connaissance de soi.
Ce qui me faisait peur auparavant ne me fait plus peur aujourd'hui.
Pour les voix de ton amie il ne faut pas qu'elle en ait peur. Elle peut discuter avec une voix par exemple et lui demander ce dont elle a besoin. Elle doit prête pragmatique. Elle verra vite si la voix se moque d'elle ou si elle est bienveillante. Si elle se moque d'elle, ton amie doit demander à cette voix de bien vouloir se taire car ton amie n'a pas besoin de sa présence.
Ton amie peux aussi demander de l'aide à son ange gardien. Bien sûr beaucoup de personnes rigolerait à ce que je dis mais chacun de nous sur cette Terre avons un ange gardien.
Surtout il ne faut pas que ton amie ait peur de ses voix. Elle doit leur demander de se taire si elles l'importune.
Je suis conscient que cela ne doit pas être facile pour ton amie.
Ce qui m'a aidé aussi c'est de travailler avec une thérapeute sérieuse. Elle m'a aidé à surmonter mes difficultés. Mais il est important de trouver une personne sérieuse.
Ton amie ne doit pas se laisser dicter sa vie par ses voix. Ce ne sont pas elles le guide de notre vie.
Je te remercie pour tout: Le partage de ton vécu, les réponses que tu as pu m'apporter, et le fait d'avoir pris du temps pour m'aider.
J'ai pensé qu'envoyer ta première réponse à mon amie pourrait être une bonne idée, elle a apprécié et m'a demandé si il lui était possible de te contacter pour qu'elle puisse parler directement de cela avec toi, par email par exemple.
Cela te dérange t -il?
En tout cas je te remercie une nouvelle pour tout, j'étais en stress depuis un long moment... Même si je ne comprends pas encore tout je commence à mieux cerner ce qu'il se passe.