Analyse bactériologique des sécrétions génitales : normes, indications

Les sécrétions génitales sont un élément de diagnostic important, leur analyse bactériologique fait donc partie des examens très couramment demandés par les gynécologues en cas de suspicion d'infection. Le Dr David Elia, gynécologue, répond à nos questions.

Analyse bactériologique des sécrétions génitales : normes, indications
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Définition : qu'est-ce que l'analyse bactériologique des sécrétions géniales ? 

L'analyse bactériologique des sécrétions génitales se fait en laboratoire d'analyse et non dans le cabinet du gynécologue. "Elle a pour but de détecter une infection vaginale lorsque le diagnostic quant aux germes responsables de l'infection n'est pas clair, et d'identifier la présence éventuelles de germes agressifs, tels que chlamydia trachomatis, le gonocoques ou mycoplasme genitalium, qui peuvent être éminemment dangereux pour la femme et l'homme, et qui ne provoquent souvent pas de symptômes bien spécifiques" explique le Dr Elia. Les infections vaginales peuvent également être causées par des germes peu dangereux et être bénignes. Les deux plus fréquentes sont :

  • Les mycoses, c'est-à-dire les infections à champignons, dont la plus répandue est due au champignon candida albicans,
  • Les vaginoses bactériennes : souvent causées par une associations de plusieurs germes bénins.

Les symptômes de ces deux infections bénignes sont : des démangeaisons, des brulures, associées à des pertes et des secrétions importantes. "Dans le cas de la mycose : les sécrétions typiques sont compactes et ressemblent un peu à du yaourt" décrit le gynécologue "et dans le cas de la vaginose bactérienne, les pertes sont liquides, abondantes et malodorantes, mais ne sont pas associées à un prurit ni à une irritation." En présence de ces symptômes évidents, il n'est pas nécessaire de prescrire d'analyse bactériologique des sécrétions vaginales, le praticien donnera au patient un traitement adapté à son infection. En présence de symptômes beaucoup moins typiques, et en cas de doute, le praticien va donc demander une analyse des secrétions génitales sur lesquelles il demande : 

  • La culture, dite aussi "bactériologie vaginale" : elle consiste à effectuer un prélèvement vaginal pour en recueillir les secrétions, puis à ensemencer les milieux de culture dans des boites de pétrie. "Les résultats sont donnés sont 7 à 8 jours" explique le Dr Elia.
  • Il y associe, selon les cas, des PCR : qui sont une recherche d'ADN de différents germes. Les résultats sont donnés sous 2 à 3 jours. 

Indications : pourquoi effectuer une analyse bactériologique des sécrétions génitales ? 

"Le praticien – gynécologue, généraliste ou sage-femme - propose cet examen à chaque fois qu'il suspecte une infection, bénigne ou grave et veut en avoir la confirmation" explique le Dr Elia.  Les indications sont multiples :

  • Rapports sexuels sans préservatif
  • Présence de pertes peu caractéristiques
  • En cas de stérilité
  • En cas d'infection décelée chez le partenaire sexuel
  • Lorsqu'une inflammation est détectée au frottis..

Comment se passe l'examen ? 

Le prélèvement pour analyse bactériologiques des secrétions génitales se déroule en laboratoire d'analyse médicale. Il est important qu'il soit effectué en dehors de tout traitement antibiotique et hors période de règles.

  • Pour les femmes : le prélèvement est effectué après pose d'un spéculum, à l'aide d'un ou de plusieurs écouvillons et au niveau du vagin et du col de l'utérus.
  • Pour les hommes : les prélèvements sont faits au niveau de l'urètre, sur écouvillon. 

Quelles sont les valeurs normales d'une analyse bactériologique des sécrétions génitales ?

"Les résultats de l'analyse bactériologique des sécrétions vaginales n'indiquent pas de chiffres mais uniquement la présence ou non de bactéries pathogènes" indique le gynécologue.

Quelles sont les résultats d'une analyse bactériologique des sécrétions génitales ? 

L'analyse bactériologique des secrétions vaginales va uniquement indiquer la présence ou l'absence du germe recherché, avec les termes : Culture négative – si absence de germe - ou positive en présence du germe, avec parfois les précisions "quelques colonies" ou "de nombreuses colonies". Les PCR sont positives ou négatives aux différentes germes dont on recherche éventuellement l'ADN. "En l'absence d'infections et avant la ménopause, on retrouve en revanche souvent la présence de lactobacilles, qui sont les ''gentils'' germes, qui forme la flore vaginale normale" explique le Dr Elia. 

Merci au Dr David Elia, gynécologue.