Prescription d’activité physique et sportive : diabète de type 2 (HAS)

La pratique d’une activité physique régulière et d’intensité moyenne est recommandée aux patients atteints de diabète de type 2. La Haute Autorité de Santé décrit ses préconisations dans un document référentiel.

Contexte et définitions

« Le diabète de type 2 est causé par une résistance à l’insuline des muscles squelettiques, du tissu adipeux et du foie, combinée à un défaut relatif de sécrétion en insuline », décrit la Haute Autorité de Santé. L’obésité et l’inactivité physique font partie de ses principales causes. Les comportements sédentaires constituent aussi un facteur de risque de développer un diabète de type 2.

Effets de l’activité physique chez le patient diabétique de type 2

Les effets immédiats de l’activité physique

Chez le patient diabétique de type 2 (DT2), la captation du glucose par les muscles squelettiques s’effectue normalement pendant l’activité physique. Au repos, elle est freinée par l’insulinorésistance.
La HAS précise qu’il n’existe pas de risque d’hypoglycémie à la suite d’une activité physique modérée à élevée chez les patients DT2 traités par des mesures diététiques ou par des médicaments hypoglycémiants. L’autocontrôle glycémique est en revanche indispensable pour les patients traités par insuline, lors de toute activité nouvelle ou inhabituelle.

Les effets à long terme de l’activité physique

La pratique d’une activité physique régulière réduit l’insulinorésistance et améliore la tolérance au glucose. Ces effets s’expliquent par la diminution de la masse grasse, l’augmentation de la masse musculaire, l’augmentation de la vascularisation et des modifications au niveau de la cellule musculaire squelettique.
Qu’elle soit pratiquée en endurance et/ou en renforcement musculaire, l’activité physique améliore les facteurs de risque de progression du diabète de type 2. Chez les patients pré-diabétiques, elle réduit les risques de développer la maladie.

Considérations particulières

Les médicaments antidiabétiques et l’activité physique

Le risque d’hypoglycémie est augmenté pendant une activité physique d’une durée supérieure à 30 minutes chez les patients DT2 traités par insuline ou par antidiabétiques insulinosécréteurs. La chute de la glycémie peut survenir de manière asymptomatique. La HAS recommande une surveillance de la glycémie avant et pendant plusieurs heures après la séance. Il est également conseillé de pratiquer avec un partenaire ou en étant supervisé par un professionnel.

La consultation médicale d’activité physique

La HAS recommande une évaluation médicale annuelle des facteurs de risque cardio-vasculaire à tous les patients DT2. Une évaluation médicale minimale doit également avoir lieu avant la prescription d’une activité physique.
La pratique d’une activité physique par les patients DT2 sous insulinothérapie intensive ou dont le diabète est mal équilibré soit être encadrée par un diabétologue.

L’épreuve d’effort

L’épreuve d’effort est préconisée chez les patients atteints de diabète de type 2 souhaitant commencer une activité physique d’intensité élevée. D’après la HAS, une mesure du score calcique coronaire peut également être proposée pour observer le niveau de risque cardio-vasculaire avant une activité d’intensité élevée.

Les points de vigilance et contre-indications à l’activité physique

Les principaux points de vigilance concernent le risque d’hypoglycémie chez les patients suivant un traitement insulinosécréteur ou sous insuline, le risque de décollement de rétine les patients avec une rétinopathie instable ou ayant récemment subi une chirurgie laser de l’œil et les risques d’ulcère du pied chez les patients ayant une neuropathie périphérique.
Chez l’ensemble des patients DT2, les signes d’ischémie myocardique silencieuse sont à surveiller.
L’activité physique est contre-indiquée aux patients dont l’hyperglycémie est supérieure à 2,5 g. L’activité d’intensité élevée est à éviter en cas de glycémie mal contrôlée.

Prescription d’activité physique et sportive

« Les principes de prescription sont les mêmes que chez les adultes en bonne santé avec quelques précautions et dans le respect des points de vigilance et des contre-indications liées au DT2 et aux comorbidités souvent associées », indique la HAS.
L’activité physique d’intensité modérée est préconisée en première intention, en évitant de passer plus de deux jours consécutifs sans pratiquer en endurance. Il est possible d’évoluer vers une activité d’intensité élevée en l’absence de contre-indications et à condition de pratiquer régulièrement.
Les patients sédentaires et/ou en surpoids peuvent commencer par une activité de faible intensité pour éviter d’être découragés.
Les exercices d’assouplissement sont également recommandés aux patients atteints de diabète de type 2 mais ils ne doivent pas se substituer aux activités d’endurance ou de renforcement.

Source

Prescription d’activité physique et sportive - Diabète de type 2, Haute Autorité de Santé

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1 Commentaire
turquiesante
15 juil. 2019 à 15:07
Cet article est informatif. Merci