Décompensation cardiaque : définition, signes et traitements

Décompensation cardiaque : définition, signes et traitements

La décompensation cardiaque est une complication de l'insuffisance cardiaque qui peut nécessiter une hospitalisation en urgence. On fait le point sur les causes, signes et traitements.

La décompensation cardiaque correspond à la complication d'une insuffisance cardiaque, une pathologie fréquente chez la personne âgée, touchant jusqu'à 10 % des plus de 70 ans selon Santé Publique France. Parmi les signes, la décompensation cardiaque se manifeste par des palpitations, des malaises, un essoufflement, et des œdèmes peuvent apparaître. Quelle est la différence entre la décompensation cardiaque droite et gauche ? Qu'est-ce qui provoque une décompensation cardiaque ? Quels traitements en cas de décompensation cardiaque ?

Définition : c'est quoi une décompensation cardiaque ?

La décompensation cardiaque correspond à une complication de l'insuffisance cardiaque : elle se produit lorsque les mécanismes activés par l'organisme pour compenser l'insuffisance ne fonctionnent plus correctement. Dans le cas d'une insuffisance cardiaque, le cœur s'affaiblit et n'arrive pas à pomper la quantité de sang nécessaire aux besoins de l'organisme. Les symptômes sont alors une fatigue, des palpitations et un essoufflement lors des activités habituelles, puis lors d'une activité moindre qu'à l'accoutumée et enfin au repos. La décompensation cardiaque survient lorsque ces mécanismes de compensation ne sont plus suffisants. Dans le cas d'une décompensation cardiaque globale, c'est l'ensemble du cœur (droit et gauche) qui est touché. Les symptômes peuvent être alors une modification du pouls, des palpitations, la survenue de malaises lors des changements de position avec une baisse de la tension artérielle. Les œdèmes des membres inférieurs sont associés à un essoufflement témoignant d'un œdème aigu du poumon (OAP). Une prise en charge hospitalière d'urgence est recommandée.

Décompensation cardiaque gauche

Dans le cas d'une décompensation cardiaque gauche, un œdème aigu du poumon (OAP) apparaît. Il s'agit d'une crise de dyspnée (difficultés à respirer) intense qui se manifeste brutalement, parfois dans un tableau dramatique qui peut mettre la vie en danger. L'OAP oblige à rester en position assise pour respirer, ce qui peut être très angoissant. Cette situation d'urgence nécessite une prise en charge immédiate à l'hôpital pour mettre en place une assistance respiratoire et un drainage de l'œdème.

Décompensation cardiaque droite

Dans le cas d'une décompensation cardiaque droite, c'est le foie qui est touché avec une augmentation importante de sa taille et une douleur à la palpation et pendant l'effort (hépatalgie). Elle se caractérise en général par des troubles digestifs comme des nausées, des vomissements, des ballonnements, mais aussi une jaunisse (ictère), des œdèmes importants des membres inférieurs et une prise de poids très rapide (à cause de la rétention d'eau). Une prise en charge hospitalière en urgence est nécessaire pour évacuer l'œdème rapidement.

Quels sont les signes d'une décompensation cardiaque ?

Les symptômes de décompensation cardiaque apparaissent lorsque le cœur est dépassé et n'arrive plus à envoyer le sang de façon efficace à l'ensemble du corps. En fonction de la partie du cœur atteinte (droite, gauche ou globale), les symptômes peuvent aller de la dyspnée (atteinte gauche) a l'œdème des membres inférieurs (atteinte droite). Dans tous les cas, la décompensation cardiaque provoque une altération de l'état de santé général, des chutes de tension, des troubles cognitifs et de l'anxiété.

Qu'est-ce qui provoque une décompensation cardiaque ?

La décompensation cardiaque peut être due à plusieurs causes, notamment : une infection (le plus souvent pulmonaire), une ischémie myocardique (infarctus), une anémie chronique, des troubles du rythme cardiaque, une embolie pulmonaire, une hyperhydratation, ou une grossesse. Elle peut également résulter de l'aggravation d'une insuffisance rénale ou respiratoire. La décompensation cardiaque peut être liée à un traitement médical : non observance ou arrêt du traitement, écart de régime (excès de sel), prise récente d'un traitement anti-inflammatoire non stéroïdien. Les facteurs de risque de la décompensation cardiaque sont les mêmes que ceux de l'insuffisance cardiaque :

  • le tabagisme,
  • l'excès de LDL-cholestérol,
  • l'hypertension artérielle,
  • l'obésité,
  • le diabète,
  • la dépendance à l'alcool,
  • la sédentarité,
  • l'hyperthyroïdie non traitée,
  • le syndrome d'apnée du sommeil non traité.

Comment reconnaître une décompensation cardiaque ?

Le diagnostic de la décompensation cardiaque repose sur un examen clinique, et sur des examens complémentaires comme l'électrocardiogramme, la radiographie du thorax et l'écho-doppler cardiaque. Dès l'apparition d'une difficulté respiratoire ou d'œdèmes des membres inférieurs, une consultation en urgence s'impose. La prise en charge est en général hospitalière dans un service de cardiologie.

Comment traiter une décompensation cardiaque ?

La décompensation cardiaque nécessite une prise en charge hospitalière en urgence dans un service de cardiologie. Une oxygénothérapie en cas de difficultés respiratoire est nécessaire. Certains médicaments permettent ensuite d'améliorer la fonction de pompage du cœur et diminuent les symptômes comme les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensinogène (IEC), les bêtabloquants et surtout les diurétiques qui permettent d'évacuer les œdèmes.

Comment éviter la décompensation cardiaque ?

Par la suite, des mesures préventives comme certaines mesures diététiques simples (régime sans sel, restriction hydrique, arrêt du tabac) et la prise d'un traitement de fond contre l'insuffisance cardiaque sont nécessaires pour éviter les décompensations. "La prévention de la décompensation cardiaque est celle de ses causes, en particulier les maladies cardiovasculaires. La lutte contre l'hypertension artérielle, l'excès de cholestérol, l'obésité et le diabète, ainsi que l'activité physique régulière et l'arrêt du tabac sont les mesures de prévention les plus efficaces", confirme le Dr Claire Lewandowski, spécialisée en médecine générale, psychiatrie, addictologie et victimologie.