Myélogramme : comment faire, pourquoi faire ?

Le myélogramme correspond à l'examen de la moelle osseuse. Il est notamment indiqué dans le suivi de maladies du sang comme une anémie grave, une leucémie ou une thrombopénie. Pourquoi faire cet examen ? Comment ça se passe et quelle différence avec une biopsie ostéo-médullaire ?

Myélogramme : comment faire, pourquoi faire ?
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Définition : qu'est-ce qu'un myélogramme ?

Le myélogramme est un examen qui permet d'analyser au microscope les cellules de la moelle osseuse, le tissu mou et spongieux situé à l'intérieur des os et qui fabrique les différentes cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes). Elle permet d'en obtenir une analyse quantitative et qualitative. "Il est indiqué dans le diagnostic et le suivi d'une affection hématologique comme une anémie grave, une leucémie aiguë ou chronique, un lymphome, une mastocytose ou une thrombopénie", explique le Dr. Monique Quillard, médecin généraliste. Le myélogramme est généralement indiqué pour compléter une prise de sang qui aurait révélé une anomalie au niveau des plaquettes, des globules rouges ou blancs.

schéma de la moelle osseuse
Schéma de la moelle osseuse © lukaves - 123RF

Indications : pourquoi faire un myélogramme ?

  • Le myélogramme est prescrit en cas d'anomalies détectées sur la Numération Formule Sanguine (NFS). Il est réalisé en cas de : suspicion de cancer hématologique,
  • suivi d'une anémie grave
  • suivi d'une thrombopénie
  • pour surveiller l'extension de tumeurs (leucémie, lymphome, mastocytome malin…)
  • fièvre persistante à l'origine indéterminée.

Comme faire un myélogramme ?

Le myélogramme est réalisé à l'hôpital, directement au lit du patient ou sur une table d'examen par ponction-aspiration dans l'os, au niveau du sternum, à l'aide d'une seringue spécifique appelée "trocart". Le prélèvement est réalisé sous anesthésie locale.

Déroulement du myélogramme : comment ça se passe ?

Avant l'examen, le patient reçoit des explications sur l'acte médical. Une préparation psychologique peut s'avérer nécessaire pour les enfants. Il n'est pas nécessaire d'être à jeun avant un myélogramme. La moelle osseuse est prélevée au niveau du sternum dans la majorité des cas. Chez l'enfant, la ponction peut être effectuée sur la crête iliaque, c'est-à-dire sur le bord supérieur de l'os du bassin.

La ponction est pratiquée sous anesthésie locale. Au moyen d'un trocart et d'une seringue à usage unique, le médecin prélève plusieurs gouttes de moelle pendant quelques secondes. L'examen est plus impressionnant que douloureux. Il peut provoquer une désagréable sensation d'aspiration, d'intensité variable selon les personnes. Après le prélèvement, le médecin applique un pansement compressif à retirer le lendemain. Les gouttes de moelle osseuse sont déposées sur des lames et transmises au laboratoire d'analyse. L'examen ne dure pas plus de 15 min.

Résultats

Les résultats du myélogramme sont interprétés après examen du frottis au microscope. Il fournit plusieurs renseignements quantitatifs et morphologiques :

  • la richesse en globules blancs, rouges et en plaquettes
  • des éventuelles inégalités de répartition des cellules
  • la présence de cellules cancéreuses.

Les résultats sont donnés en pourcentages de cellules médullaires. Ils sont généralement communiqués 24 à 48 heures après l'examen, au patient ainsi qu'au médecin prescripteur.

Biopsie médullaire et myélogramme

Si malgré le myélogramme, il demeure une suspicion clinique, la biopsie médullaire sera envisagée. Elle consiste à prélever des cellules et des tissus de la moelle osseuse en vue d'études complémentaires.

Différence entre myélogramme et biopsie ostéo-médullaire

Alors que le myélogramme consiste à prélever par aspiration à la seringue quelques cellules de moelle osseuse pour en étudier numériquement et qualitativement les éléments, la biopsie consiste à prélever une carotte (un petit fragment cylindrique) de moelle osseuse en vue d'un examen plus approfondi du tissu médullaire. Ils se pratiquent tous deux sous anesthésie locale.

Contre-indications

Le myélogramme ne doit pas être pratiqué sur les patients souffrant de troubles de la coagulation, ou sous traitement anticoagulant par AVK. Il est recommandé de signaler au médecin les éventuelles allergies aux anesthésiques locaux ou à l'iode, les antécédents d'hématomes et d'hémorragies, et les possibles affections cutanées.

Remboursement

L'examen est pris en charge à 100 % par la Sécurité Sociale.

Merci au Dr Monique Quillard, médecin généraliste.