Kyste synovial (poignet, pied, genou) : quand, comment l'enlever ?

Kyste synovial (poignet, pied, genou) : quand, comment l'enlever ?

Les kystes synoviaux (ganglionnaires) sont des tuméfactions bénignes situées sous la peau et remplies d'un liquide transparent et visqueux (le liquide synovial). Ils naissent sur les tendons ou les articulations. Généralement peu ou pas douloureux, ils peuvent le devenir s'ils viennent à toucher un nerf. Explication avec des chirurgiens orthopédistes spécialisés.

Définition : qu'est-ce qu'un kyste ganglionnaire ou synovial ?

On parle plutôt de kyste synovial. Il s'agit d'une grosseur ou bosse - non cancéreuse - qui se développe le plus souvent au niveau des tendons (kyste téno-synovial) ou de l'articulation (kyste arthro-synovial). "Le kyste arthro-synovial est une tuméfaction bénigne formée d'une poche remplie d'un liquide gélatineux, qui peut se développer aux dépens de toute articulation, explique le Dr Marion Burnier, chirurgien orthopédiste. Il est sans aucune gravité. La moitié d'entre eux régressent spontanément. Les autres doivent être montrés à un médecin qui se proposera de le drainer ou de l'enlever ".

Localisation : poignet, doigts, pied, genou, coude...

Le kyste synovial apparraît le plus souvent sur la face dorsale du poignet. "Le kyste arthro-synovial du poignet concerne le plus souvent le jeune adulte (20-30 ans) et de manière à peu près égale chez l'homme et la femme", poursuit le Dr Florie Alech-Tournier, chirurgien orthopédiste de la main et du membre supérieur. "Le jeune enfant (de plus de 4 ans) et l'adulte âgé ne sont pour autant pas épargnés". Mais un kyste synovial peut aussi se développer fréquemment au niveau des doigts, des pieds, des genoux, des coudes, des hanches ou encore des chevilles. 

Symptômes

"Habituellement, le kyste synovial apparaît spontanément sans cause particulière et augmente progressivement de volume sur plusieurs mois, précise le Dr Burnier. Le patient ne s'en aperçoit qu'à la suite d'un traumatisme ou d'un effort violent motivant la consultation auprès de son médecin ". Le kyste peut être de petite taille (on parlera alors de kyste occulte), mais douloureux lors des mouvements du poignet. Au contraire, le kyste est parfois volumineux, inesthétique mais totalement indolore. "Cette tuméfaction est sphérique, bien limitée, de consistante souvent ferme et plus ou moins mobile. Les changements de volume sont habituels et leur évolution reste imprévisible ", complète le Dr Alech-Tournier.

Causes 

Leur origine provient d'une dégénérescence ou d'une faiblesse de la capsule articulaire. Cette dernière assure l'étanchéité de l'articulation. "Lors des mouvements, le liquide articulaire va alors s'engouffrer dans cette zone de faiblesse et former une poche de liquide, ou kyste arthro-synovial ", détaille le Dr Burnier. 

"Une radiographie sera réalisée à titre systématique afin de s'assurer de l'absence de lésion osseuse associée"

Quelles sont les complications ?

Les complications des kystes synoviaux sont rares. L'une d'entre elles peut être la compression de structures nerveuses ou vasculaires à proximité. 

Quand et qui consulter ?

Le médecin traitant doit être consulté dans un premier temps afin de prescrire des examens complémentaires pour confirmer la nature kystique de la tuméfaction. "Une radiographie sera réalisée à titre systématique afin de s'assurer de l'absence de lésion osseuse associée, assure le Dr Alech-Tournier. L'échographie permettra de confirmer le kyste arthro-synovial. En cas de douleur du poignet sans kyste visible, l'IRM est un bon examen pour déceler un kyste de très petite taille ".

Quels traitements ?

Le traitement va dépendre de la tenue ou non d'une douleur. En général, si le kyste n'est pas douloureux ou ne gêne pas le mouvement, aucun traitement n'est préconisé. S'il est douloureux, le médecin va proposer, dans un premier temps, un traitement médical. Plusieurs méthodes sont possibles :

  • L'immobilisation temporaire de l'articulation avec une attelle. Dans le cas d'un kyste synovial situé au pied, le médecin peut préconiser le port de chaussures adaptées pour soulager la pression.
  • La méthode de l'écrasement, qui consiste à faire éclater le kyste par pression, apporte 30 % de guérison définitive.
  • Enfin, la ponction à l'aiguille permet d'aspirer le liquide transparent qui se trouve à l'intérieur du kyste. Parfois le médecin injecte une enzyme pour faciliter le retrait de ce liquide. Après la ponction, un stéroïde peut être injecté pour limiter la récurrence du kyste. Avec une ponction, le taux de guérison définitive avoisine les 60 %.

Opération : quand et comment l'enlever ?

En cas d'échec du traitement médical, une opération sera indiquée devant la persistance de la gêne par le patient. Deux procédures chirurgicales peuvent être utilisées : 

  • A ciel ouvert : le chirurgien réalise une incision en regard du kyste, ce dernier pourra alors être retiré en totalité. 
  • En chirurgie mini-invasive. En cas de kyste arthro-synovial du poignet, une technique utilisant de très petite incision pourra être utilisée. "Il s'agit de l'arthroscopie du poignet, poursuit le Dr Burnier. Cette technique consiste à introduire une petite caméra dans le poignet et à réséquer le kyste depuis l'intérieur de l'articulation. Cette technique est particulièrement utile dans les cas de kyste occulte (de très petite taille) ".

L'intervention sera pratiquée en ambulatoire et sous anesthésie loco-régionale. Aucune immobilisation ni rééducation ne sont habituellement nécessaires en post-opératoire. Le taux de récidive est d'environ 15% à 2 ans. Pendant 2 à 3 mois, des douleurs dans les mouvements de la vie quotidienne peuvent perdurer.

Merci aux Dr Burnier Marion et Dr Alech-Tournier Florie, Chirurgiens orthopédistes de la main et du membre supérieur, membres de l'Institut Chirurgical de la Main et du Membre Supérieur (ICMMS) au Médipôle Hôpital Privé Lyon-Villeurbanne.

Autour du même sujet