Hypertrophie auriculaire : gauche, droite, c'est quoi ?

L'hypertrophie auriculaire désigne l'augmentation du volume de la paroi des oreillettes droite ou gauche du cœur. Ce phénomène peut être physiologique ou favorisé par certaines maladies. Est-ce grave ? Quel traitement ?

Hypertrophie auriculaire : gauche, droite, c'est quoi ?
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Qu'est-ce que l'hypertrophie auriculaire ?

L'hypertrophie auriculaire se caractérise par une augmentation de volume de la paroi du muscle cardiaque au niveau de l'oreillette droite ou gauche. "En cardiologie, l'hypertrophie regroupe tout ce qui va épaissir les parois du cœur. L'oreillette correspond à la cavité supérieure du muscle cardiaque qui reçoit le sang. Elle est composée de tissu musculaire qui peut s'hypertrophier dans certaines situations ou être physiologique, notamment chez les personnes qui font beaucoup de sport", précise le Dr Claude Kouakam, cardiologue à l'Institut Cœur Poumon du CHU de Lille. 

Hypertrophie auriculaire gauche ou droite ?

L'hypertrophie auriculaire gauche est souvent liée à une sténose mitrale. En général, elle est associée à une hypertrophie ventriculaire gauche dans les cardiopathies gauches (hypertension artérielle, rétrécissement aortique…). 

L'hypertrophie auriculaire droite peut faire suite à des bronchopneumopathies chroniques telles que le BPCO, des surcharges cardiaques droites telles qu'une hypertension artérielle pulmonaire primitive ou secondaire, ou à une sténose tricuspidienne. 

Quels sont les symptômes d'une hypertrophie auriculaire ?

L'hypertrophie auriculaire est le plus souvent asymptomatique et découverte de manière fortuite, au cours d'une échographie cardiaque ou d'une radiographie thoracique réalisée dans un tout autre contexte. Elle peut toutefois se traduire par des symptômes comme :

  • Des palpitations
  • Une arythmie
  • Un essoufflement
  • Des douleurs thoraciques
  • Des vertiges
  • Un évanouissement (rare). 

Qu'est-ce qui provoque une hypertrophie auriculaire ?

L'hypertrophie auriculaire peut être physiologique. "C'est le cas chez les grands sportifs car l'activité physique renforce et épaissit les parois musculaires. Les grands sportifs ont souvent les parois du cœur un peu plus épaissies que la normale", indique le cardiologue. Certaines maladies peuvent également entraîner une hypertrophie auriculaire, notamment en cas de pathologies responsables d'une augmentation de la pression au niveau des poumons (asthme, BPCO) ou d'une augmentation de pression au niveau des artères. "Dans ces situations, le cœur va travailler sous un régime de "haute pression" et en règle générale, les parois s'hypertrophient pour s'adapter à ce régime haute pression. L'hypertrophie auriculaire peut aussi survenir en cas de maladies de surcharge cardiaques", continue-t-il. 

Quels examens pour poser le diagnostic ? 

Le diagnostic d'hypertrophie auriculaire repose sur un électrocardiogramme (ECG), et sera confirmé par une échographie cardiaque et éventuellement une IRM. Dans certains cas, un bilan biologique peut être prescrit pour vérifier l'existence d'une maladie infectieuse ou d'une maladie thyroïdienne. 

Quelles sont les conséquences et complications d'une hypertrophie auriculaire ? 

"La principale complication ce sont les troubles du rythme à l'étage atrial (flutter atrial, tachycardie atriale, fibrillation atriale). Mais selon le terrain de survenue, l'hypertrophie auriculaire peut être responsable d'une insuffisance cardiaque, et plus rarement de troubles du rythme relativement graves voire d'une mort subite à l'effort", prévient le Dr Claude Kouakam.

Quel traitement pour soigner une hypertrophie auriculaire ?

Le traitement de l'hypertrophie auriculaire est celui de sa cause. Par exemple, une sténose mitrale sera traitée selon le stade de gravité par des bêtabloquants ou des inhibiteurs calciques, ou la correction chirurgicale de l'obstacle. L'hypertension artérielle peut être maîtrisée grâce au respect de mesures hygiéno-diététiques et l'administration d'anti-hypertenseurs. Le traitement de la BPCO repose quant à lui sur des bronchodilatateurs. 

Merci au Dr Claude Kouakam, cardiologue à l'Institut Cœur Poumon du CHU de Lille