Les infections génitales hautes (CNGOF)

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a publié en 2012 des recommandations pour la pratique clinique portant sur la prise en charge des infections génitales hautes. Elles détaillent les modalités de diagnostic, de traitement, et de suivi de ce type d'infections dans des cas compliqués et non compliqués.

Diagnostic d'une infection génitale haute : critères cliniques, paracliniques, imagerie

Les infections génitales hautes (IGH) entrant dans le champ des recommandations du CNGOF sont les suivantes :

  • endométrite,
  • salpingites,
  • abcès tuboovarien,
  • pelvipéritonite d'origine génitale.

Le CNGOF définit les critères suivants pour le diagnostic d'une infection génitale haute :
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Selon le CNGOF, la démarche diagnostique comprend les étapes suivantes :

  • réaliser une NFS avec dosage de la CRP (l'absence d'anomalies n'exclut pas une le diagnostic d'IGH), *réaliser systématiquement une échographie pelvienne (signes spécifiques d'IGH),
  • en cas de doute : procéder à une biopsie de l'endomètre (spécificité pour le diagnostic d'IGH),
  • si doute clinique et échographique : réaliser un scanner (TDM) abdominopelvien,
  • en cas d'IGH non compliquée, la coelioscopie est l'examen de référence si un doute diagnostique persiste après l'imagerie (non recommandée en dehors).

Microbiologie

D'après le CNGOF :

  • si suspicion d'IGH : réaliser un prélèvement vaginal avec examen direct pour la recherche de leucocytes altérés (comptage) et d'autres anomalies,
  • réaliser un prélèvement d'endocol après désinfection de l'exocol (analyse bactériologique),
  • si coelioscopie ou laparotomie effectuée : réaliser des prélèvements tubopéritonéaux.

A noter :

- La sérologie Chlamydia trachomatis n'a pas d'intérêt pour le diagnostic d'une IGH en phase aiguë
- En cas d'IGH liée à une IST : un bilan sérologique complémentaire à la recherche d'autres IST doit être réalisé.

Prise en charge des infections génitales hautes non compliquées

Selon les recommandations du CNGOF :

  • si suspicion d'IGH : mettre en place une antibiothérapie probabiliste précocement sans attendre les résultats bactériologiques,
  • en cas d'IGH non compliquée : l'utilisation de la voie orale (et/ou IM) en externe, lorsqu'elle est possible, est recommandée,
  • l'association ofloxacine 400 mgx 2/j + métronidazole 500 mg x 2/j pendant 14 jours doit être proposée (sauf contre-indication).
  • la recherche de gonocoque est systématique,
  • si découverte de gonocoque : associer une injection IM complémentaire de ceftriaxone 500 mg.

D'après le CNGOF, les protocoles d'antibiothérapie des IGH non compliquées sont les suivants :
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Les recommandations de prise en charge dans plusieurs cas particuliers sont indiquées en pages 7-8 du document.

Prise en charge des abcès tuo-ovariens (ATO)

D'après le CNGOF, les IGH compliquées avec abcès tubo-ovariens nécessitent les modalités de prise en charge suivantes:

  • drainage par radiologie interventionnelle ou coelioscopie,
  • ponction par voie transvaginale (préférer au drainage chirurgical).
  • Si chirurgie : préférer la coelioscopie,
  • la prise en charge chirurgicale des ATO est indiquée en première intention dans les formes graves.

Les protocoles d'antibiothérapie indiqués par le CGNOF pour le traitement des abcès tubo-ovariens sont les suivants :
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Prise en charge des infections du post-partum

Les recommandations complètes figurent en pages 10-11 du document.

Antibioprophylaxie et prévention des IGH

Les recommandations concernant la réalisation d'une antibioprophylaxie sont explicitées en page 11-12 du document.

Conseils après IGH

Selon les recommandations du CGNOF :

  • informer la patiente sur la prévention des IST et la nécessité d'un suivi,
  • réserver les examens bactériologiques aux infections par Chlamydiae trachomatis ou Neisseiria gonorrhoeae.
  • IGH à type d'hydrosalpinx ou de faux kyste péritonéal : réaliser une échographie 3 mois après l'épisode infectieux initial pour dépister les séquelles (non recommandée en l'absence de symptômes).
  • Recommander l'utilisation des préservatifs dans les suites d'une IGH liée à une IST,
  • proposer une contraception orale en l'absence de contre-indication car elle diminue les risques d'IGH.
  • Avant la pose d'un Dispositif Intra Utérin (DIU - stérilet), la recherche d'une IST est préconisée en présence de facteurs de risque,
  • l'utilisation des DIU peut s'envisager chez les patientes aux antécédents d'IGH.
  • Une échographie pelvienne précoce est recommandée en cas de grossesse survenant chez des patientes aux antécédents d'IGH.

Source

Les infections génitales hautes (PDF), Collège national des gynécologues et obstétriciens français.

Crédit photo : iStock Photo

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