Proprioception : définition, kiné, comment la travailler ?

La proprioception (ou sensibilité profonde) correspond à la perception, consciente ou inconsciente, des différentes parties de son corps dans l'espace. Elle est notamment travaillée à travers des exercices en kinésithérapie.

Proprioception : définition, kiné, comment la travailler ?
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Quelle est la définition de la proprioception ?

La proprioception est le fait de ressentir et d'envisager la position des différentes parties de son corps à travers ses muscles, ses articulations dans l'espace. "C'est une notion qui peut être difficile à appréhender mais la proprioception permet de savoir comment se situe le corps dans l'espace par tous les récepteurs basés au niveau des muscles et des articulations. Ces derniers en lien avec le cerveau vont permettre de mieux appréhender notre corps dans l'espace et lors du mouvement", souligne le Dr Sylvain Ambry, médecin en médecine physique et de réadaptation (MPR).

Pourquoi travailler sa proprioception ?

"La proprioception est extrêmement importante à travailler tout au long de la vie". Elle va permettre chez l'enfant d'améliorer ses capacités de déambulation et de déplacements, chez l'adulte, et plus particulièrement les personnes âgées, de lutter contre les pertes d'équilibre. La proprioception a tendance à se dégrader avec certaines pathologies.

Quelles maladies affectent la proprioception ?

La proprioception est mise à mal principalement par des maladies du nerf et plus précisément des maladies du nerf périphérique. Un accident vasculaire-cérébral (AVC) peut avoir des conséquences sur la proprioception par exemple, mais surtout les maladies touchant le nerf périphérique comme le diabète. "Le diabète va toucher les petits vaisseaux et les nerfs et ainsi la capacité pour les malades à ressentir ce qui se passe au niveau de leurs articulations et au niveau du sol. Leur proprioception est alors altérée", précise-t-il. Toutes les maladies chroniques en général peuvent donc altérer la sensibilité profonde. Les traumatismes sportifs peuvent aussi altérer la proprioception de l'articulation atteinte.

La proprioception peut être travaillée en faisant des exerces d'équilibre

Quand et comment travailler la proprioception ? 

La proprioception peut être travaillée dans les activités quotidiennes, tout au long de la vie et encore plus quand on a une maladie chronique (diabète…). "Il s'agit de prévention : chaque jour, on peut faire des exercices autour de l'équilibre sur un pied, les yeux fermés, les yeux ouverts, sur des supports instables (ballon ou coussin), sur différentes surfaces (mousse) ou différentes structures (sol terreux)".La proprioception peut aussi être travailler dans des clubs de sport ou de gym ou chez le kinésithérapeute en cas de pathologies. "Le kinésithérapeute est le premier relais des médecins de médecin physique et de réadaptation pour retravailler la proprioception. On peut tout à fait avoir perdu les récepteurs de la proprioception dans le cadre d'une entorse de la cheville ou d'un traumatisme physique. Il faut donc dans ces cas les retravailler pour récréer des systèmes parallèles pour favoriser la plasticité cérébrale et nerveuse. Cela équivaudrait à fabriquer de petites routes quand l'autoroute est cassée ou à réparer l'autoroute", note le Dr Ambry.

Comment savoir si sa proprioception est bonne ou pas ?

La proprioception peut être évaluée à l'aide de différentes méthodes : des bilans peuvent être réalisés soit chez le médecin, soit chez le kinésithérapeute, chez certains podologues ou même chez l'ostéopathe. Les évaluations vont être différentes en fonction de la pathologie et peuvent être réalisées debout ou allongé : "on peut faire un examen neurologique qui va permettre d'observer le sens de position d'une articulation. On demande au patient s'il sait dans quelle position est son articulation, où se trouve son membre dans l'espace par rapport à un référentiel : s'il arrive à attraper son pouce, s'il sent que l'on bouge sa cheville quand on le manipule, par exemple". En médecine du sport, certains tests de proprioception permettront d'évaluer la vitesse de réactivité du patient en mouvement. Parfois, on peut aussi utiliser des outils technologiques comme des plateformes de force ou des semelles connectés avec capteur.

Merci au Dr Sylvain Ambry, médecin de médecine physique et de réadaptation (MPR), médecin du sport, au centre hospitalier de Libourne.

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