Vitamine K : rôle dans la coagulation, où la trouver ?

Vitamine K : rôle dans la coagulation, où la trouver ?

La vitamine K pour "Koagulation" est essentielle à la coagulation du sang. Il en existe trois formes : la vitamine K1, K2 et K3 (médicament). A quoi sert-elle ? Quel risque si on est en carence ? Dans quels aliments la trouver ? Quels sont ses autres bienfaits pour la santé ? Tout savoir sur la vitamine K.

La vitamine K est essentielle pour produire des protéines capables de réguler la coagulation sanguine. Les carences sont fréquentes, surtout chez le très jeune enfant. A l'inverse d'autres vitamines comme la vitamine D, la vitamine K peut être produite par le corps. Où en trouve-t-on ? Dans quels aliments ? Combien faut-il en consommer par jour ? Eclairage.

Définition : qu'est-ce que la vitamine K ?

La vitamine K est une vitamine liposoluble (soluble dans le gras), tout comme les vitamines A, D et E. Elle existe principalement sous deux formes : la vitamine K1 (phytoménadione, phylloquinone ou phytonadione) et la vitamine K2 (ménaquinones). Elle est apportée à la fois par l'alimentation, notamment les légumes verts, et par la flore intestinale (des bactéries intestinales permettent la synthèse de la vitamine K). La vitamine K1 intervient plus directement dans le processus de la coagulation, tandis que la K2 agit plutôt sur la calcification des tissus mous. Il existe une troisième forme (la vitamine K3), synthétique, que l'on trouve dans les médicaments, les suppléments ou dans les suppléments multi vitaminiques.

Pourquoi l'appelle-t-on "vitamine K" ?

Son nom vient de l'allemand "Koagulation" comme elle participe au mécanisme de coagulation sanguine.

Dans quels aliments trouver de la vitamine K ?

Si le corps produit de la vitamine K, cela ne suffit pas à remplir les besoins quotidiens. Il est ainsi intéressant de privilégier les aliments riches en vitamine K. En priorité : les légumes vert foncé comme les épinards, le brocoli, le chou frisé et les asperges, ainsi que les huiles végétales (olive, colza, soja…). On trouve aussi un peu dans les produits laitiers fermentés (fromages affinés, yaourts, lait, kéfir), les abats et les huiles de poisson.

Liste d'aliments riches en vitamine K1 (teneurs issues du tableau Cliqual de l'Anses) :

  • Chou frisé (817 µg pour 100g)
  • Cresson (541 µg pour 100g)
  • Épinard (482 µg pour 100g)
  • Blette (327 µg pour 100g)
  • Brocoli (141 µg pour 100g)
  • Huile de colza (71 µg pour 100g)
  • Huile d'olive (60 µg pour 100g)

Liste d'aliments riches en vitamine K2 (teneurs issues du tableau Cliqual de l'Anses) :

  • Foie d'oie (369 µg pour 100g)
  • Cuisse de poulet (34.3 µg pour 100g)
  • Edam (34.3 µg pour 100g)

Quels sont les aliments pauvres en vitamine K ?

Les aliments les plus pauvres en vitamine K (moins de 1 µg pour 100g) sont le lait de vache, les yaourts, le maïs, le pain blanc, les pommes de terre, les cacahuètes, les champignons, le navet, les concombres...

Les fruits les plus pauvres en vitamine K sont : le melon, la pastèque, l'orange, le pomelo, la mangue. 

Quels sont les besoins journaliers en vitamine K homme et femme ?

  • Homme : 1 μg/kg de poids corporel/j
  • Femme : 1 μg/kg de poids corporel/j

Quels sont les bienfaits de la vitamine K ?

La vitamine K est essentielle au processus de la coagulation sanguine en permettant la fabrication de certains facteurs de cette coagulation au niveau du foie. Elle intervient également au niveau du métabolisme des os. "À tout âge, il est indispensable d'avoir un bon apport en vitamine K pour favoriser la croissance puis le renouvellement du tissu osseux", assure le Professeur Luc Christiaens, chef de service de Cardiologie au CHU de Poitiers. "Elle joue également un rôle important dans la minéralisation osseuse : elle est d'ailleurs proposée dans la prévention de l'ostéoporose."

De nombreux traitements anticoagulants bloquent l'activité de la vitamine K.

Quel est son rôle dans la coagulation ?

La vitamine K est principalement connue pour son rôle clé dans la coagulation sanguine (et plus spécifiquement la vitamine K1). Elle empêche les hémorragies en activant de nombreux facteurs de la coagulation. Elle est ainsi essentielle en cas de coupure ou d'éraflure pour arrêter les saignements.

Vitamine K chez le nourrisson

Une supplémentation en vitamine K est donnée systématiquement au nouveau-né à la maternité. Elle permet ainsi de compenser les réserves inexistantes en vitamine K du nourrisson. Cet apport limite les risques d'hémorragies dans les premiers mois de vie.

Vitamine K et allaitement

Pour prévenir les risques hémorragiques (qui restent heureusement rares), les médecins préfèrent supplémenter systématiquement les nourrissons en vitamine K dès la naissance et ce pendant toute la durée de l'allaitement maternel exclusif.

Quels risques en cas de carence ?

"L'apport quotidien suffisant est variable suivant l'âge et le sexe : 30 à 75 mcg entre 1 et 18 ans, 90 mg chez la femme adulte et 120 mcg chez l'homme adulte. Cette vitamine K est stockée dans le foie pour plusieurs mois", explique notre médecin. Par conséquent, les carences en vitamine K sont rares chez l'adulte. Néanmoins, elles peuvent apparaître lors de maladies chroniques de l'intestin, de cirrhose du foie ou de la prise de certains médicaments. Elles entraîneront alors une défaillance de la coagulation sanguine (hypoprothrombinémie). Cela se traduit par des ecchymoses, des saignements de nez, des règles abondantes et une fragilité osseuse.

Vitamine K et médicaments

De nombreux traitements anticoagulants (antivitamines K) agissent en bloquant l'activité de la vitamine K. 

"En cas de traitement antivitamine K, on conseille aux patients de limiter leur consommation d'aliments riches en vitamine K et d'éviter la prise de compléments alimentaires en contenant" assure notre interlocuteur. Une diminution du taux de vitamine K est également à signaler en cas d'antibiothérapie prolongée. En effet, les antibiotiques en détruisant partiellement la flore intestinale réduisent la production de vitamine K. "Dans ce cas-là, il peut être intéressant d'envisager une supplémentation" conclut le professeur.

Merci au Professeur Luc Christiaens, chef de service de Cardiologie au CHU de Poitiers. Propos recueillis en 2020.

Autour du même sujet