Sepsis sévère : signes, traitement, un risque de choc septique ?

Le sepsis sévère est une infection très grave due à la défaillance d'un organe. Pour qu'il n'évolue pas vers le choc septique, il faut une prise en charge à l'hôpital. Quels sont les signes d'un sepsis sévère ? Le traitement ? Schéma pour comprendre.

Sepsis sévère : signes, traitement, un risque de choc septique ?
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Quelle est la définition d'un sepsis sévère ?

"Aujourd'hui, on considère que le sepsis est toujours sévère, si bien que le terme de 'sévère' n'est plus ajouté. Le sepsis est une forme d'infection très grave associée à un certain degré de défaillance d'un ou plusieurs organes qu'il s'agisse du rein, du cerveau, des poumons, du foie… La sévérité est attestée par le taux de mortalité de 30 à 35%", explique Jean-Louis Vincent, professeur de soins intensifs à l'université de Bruxelles et auteur de nombreuses publications dans le domaine. Le terme de sepsis vient remplacer celui de septicémie qui fait référence au passage de microbes dans le sang. "Or, aujourd'hui, on considère qu'il n'est pas nécessaire que le microbe passe dans le sang pour qu'il y ait infection grave."

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Schéma d'un sepsis sévère © designua - stock.adobe.com

Quels sont les signes d'un sepsis ?

En règle générale, en cas de sepsis , le patient présente une hypotension artérielle, des vertiges, parfois de la fièvre. A cela s'ajoutent les signes de la défaillance de l'organe :

  • Insuffisance respiratoire si les poumons sont atteints ;
  • Production d'urines diminuée
  • Créatinémie supérieure à 176 μmol/l si les reins sont atteints 
  • Présence d'un certain degré de jaunisse et bilirubinémie supérieure à 78 μmol/l en cas d'atteinte du foie 
  • Une chute du taux de plaquettes en cas d'atteinte hématologique…

"Parfois le tableau infectieux est évident mais d'autres fois, l'infection n'est pas si claire si le tableau est un peu atypique, si bien que la défaillance d'organes est à l'avant-plan", souligne Jean-Louis Vincent.

Le sepsis sévère peut-il évoluer en choc septique ?

Le choc septique est la forme la plus grave de sepsis. Il est associé à une défaillance circulatoire aiguë avec une diminution dangereuse de la tension artérielle et une atteinte de tous les organes puisque ceux-ci ne sont plus suffisamment bien irrigués par le sang. Le choc septique a un taux de mortalité de 40% et doit être pris en charge en urgence afin d'éviter le décès.

Quelles sont les causes d'un sepsis ?

"L'atteinte de n'importe quel organe peut être à l'origine du sepsis" mais les causes principales sont :

  • Une pneumonie ou tout autre infection pulmonaire ;
  • Une infection urinaire ;
  • Une infection d'une plaie qui s'aggrave ;
  • Une péritonite, gastro-entérite ou autre pathologie abdominale ;
  • Une méningite…

Que faire en cas de sepsis sévère ?

Il est important de se rendre aux urgences car le sepsis ne peut être soigné qu'au sein d'un hôpital, souvent même en service de réanimation.

Quel est le traitement d'un sepsis sévère ?

Dans le cadre d'un sepsis sévère, il est important de prendre en compte, d'une part, le traitement de l'infection et d'autre part le support des organes.

► Un traitement par antibiotiques. Dans un premier temps, une antibiothérapie à spectre large est mise en place afin de couvrir tous les micro-organismes possibles. "Une fois l'antibiogramme effectué, les résultats des tests microbiologiques permettent souvent de réduire le spectre pour éviter l'émergence d'une résistance bactérienne", explique notre interlocuteur. 

► Un traitement chirurgical. "Par exemple, si le sepsis provient d'un abcès, il faudra alors le drainer", souligne Jean-Louis Vincent.

► Un traitement de soutien. Enfin, pour soutenir les organes, des médicaments comme la noradrénaline sont administrés pour faire monter la tension artérielle, l'utilisation d'un respirateur est nécessaire pour soutenir les poumons, une dialyse peut être obligatoire pour sauver les reins ou encore des plaquettes sont transfusées afin de pallier les troubles de coagulation importants.

Merci à Jean-Louis Vincent, professeur de soins intensifs à l'université de Bruxelles et co-auteur de Sepsis sévère et choc septique