Désir d'enfant ou besoin ?

Désir d'enfant

Il existe dans le désir d'enfant une dimension nettement biologique dont la privation peut entraîner de véritables phénomènes de manque et de frustration chez la femme. Ce qu'une femme, mais aussi un homme, traduit comme un désir intime et personnel, n'est en effet que l'expression naturelle de combinaison physico-chimique propre à son espèce !

Ce versant biologique du désir d'enfant ne doit cependant pas évacuer tous les autres aspects, notamment psychologiques. Accomplissement de la féminité, envie de donner ce que l'on a pas reçu soi-même, compenser un déficit affectif... les facteurs psychologiques à l'origine du désir d'enfant sont nombreux.

Réfléchir avant d'agir...

Avec la diversité des moyens de contraception aujourd'hui disponibles, le risque d'enfant non désiré est devenu relativement rare.

« Faire un bébé » devient donc un acte volontaire et réfléchi qui fait souvent intervenir des facteurs de stabilité : stabilité affective (solidité du couple formé), stabilité matérielle (angoisse de ne pas pouvoir garantir le meilleur à l'enfant désiré), stabilité psychologique (se sentir « bien dans sa tête »).

L'analyse de ses facteurs doit être menée avec beaucoup de sûreté. Certaines femmes peuvent en effet estimer que tous les critères ne seront jamais remplis.

Manière inconsciente d'exprimer un conflit intérieur marqué par un « appel biologique » d'un côté, et des freins psychologiques aux origines diverses, de l'autre.

Pour le futur père, l'équation est plus simple. Quand elle existe, la part consciente du désir d'enfant est généralement corrélée à la stabilité économique. La part inconsciente est, elle, commandée par l'impératif biologique de dissémination de son capital génétique.

Une donnée qui explique en partie que l'homme soit naturellement plus « polygame » que la femme n'est « polyandre ».

Besoin d'enfant

Si le désir d'enfant est à rapprocher de la vie psychique de la mère, le besoin est, lui, à rapprocher de la vie sociale.

Dans la vie psychique de la femme, le désir d'enfant s'inscrit dans la logique de passage du corps de la jeune femme à celui de la mère. Le désir d'enfant est bien souvent avant tout un désir de grossesse.

Ce « malentendu » se révèle tout particulièrement quand la femme enceinte a idéalisé son enfant pendant neuf mois, et découvre un enfant fait de chair et de sang nécessairement différent du rêve.

Ce passage du « fantasme idéalisé » à la réalité occasionne parfois des dépressions post-partum particulièrement sévères pouvant aller jusqu'au rejet par la mère du bébé pourtant sincèrement attendu pendant neuf mois !

Ainsi, le besoin d'enfant peut davantage s'apparenter à une recherche inconsciente de conformité sociale, de besoin de ressembler à un modèle socialement valorisé et porteur à la fois de reconnaissance et d'intégration sociale.

Ce distinguo entre désir et besoin est l'objet d'une attention particulière de la part des autorités quand des couples, confrontés à des problèmes de stérilité, souhaitent s'orienter vers des démarches de procréation médicalisée ou des demandes d'adoptions.

Une analyse à laquelle les couples fertiles peuvent également se livrer pour être au clair avec la réalité de leurs motivations de procréer.

Pour aller plus loin

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