Le syndrome d'alcoolisme foetal (Société Canadienne de Pédiatrie

La Société Canadienne de Pédiatrie (SCP) a publié en février 2009 un document sur le syndrome d'alcoolisme foetal (SAF). Il porte sur sa prévention, son diagnostic, son dépistage précoce et sa prise en charge.

Prévenir le SAF

Le SCP propose pour prévenir le SAF

• d'inciter les femmes à éviter de consommer de l'alcool avant la conception et pendant la grossesse ;
• de repérer les femmes qui boivent pendant leur grossesse et les inciter à réduire leur consommation.

Constat

Prévalence

Le SAF concerne

• 0,97 naissance vivante sur 1 000 ;
• 4,3% des naissances chez les grosses buveuses.

Causes du SAF

L'alcool

Il a des effets tératogènes physique et comportemental. Le SAF est la première cause de déficience mentale à travers le monde.

Il entraîne

• microcéphalie ;
• perte tissulaire ;
• dysgénésie cérébrale ;
• anomalies de la migration névralgique et neuronale ;
• holotélencéphalie ;
• anomalies neurodéveloppementales et faciales ;
• anomalies connexes du corps calleux, du tronc cérébral et du cervelet ;
• absence de lobes olfactifs ;
• hypoplasie de l'hippocampe ;
• noyaux gris centraux anormaux ou inexistants ;
• des noyaux caudés hypoplasiques ou inexistants ;
• anomalies du métabolisme du glucose.

Les anomalies sont permanentes et durent toute la vie.

La mère

Le document spécifie que « L'âge de la mère et la quantité d'alcool consommé étaient directement reliés aux incapacités cognitives d'un groupe de nourrissons exposés à l'alcool ». Passé 30 ans les risques d'incapacité fonctionnelle sont multipliés par 2 à 5.

Pour évaluer la quantité d'alcool consommée, quatre marqueurs biochimiques :

• transférine déficiente en hydrates de carbone,
• transpeptidase gamma-glutamyl,
• volume moyen de globules rouges,
• acétylaldéhyde associé au sang entier.

Diagnostic

Les effets de l'exposition du foetus à l'alcool vont de la normalité au décès.

Chez le nouveau-né

Les signes sont

• retard de croissance ;
• petite circonférence crânienne ;
• anomalies faciales
  • courtes fissures palpébrales,
  • espace intercanthal accru,
  • visage aplati,
  • nez court,
  • sillon naso-labial inexistant,
  • bouche en arceau avec une lèvre supérieure mince,
• anomalies oculaires ;
• anomalies congénitales ;
• signes de dysfonction du système nerveux central ;
• difficulté à s'alimenter
• problèmes de sommeil
• irritabilité,
• hypersensibilités
  • au toucher,
  • à la lumière
  • au bruit.

Chez l'enfant

Les symptômes du SAF sont d'ordre comportemental

• retard du développement moteur et du langage
• réduction des aptitudes cognitives
• difficultés dans les aptitudes aux relations interpersonnelles
• déficits de l'attention,
• hyperactivité ;
• comportements impulsifs
• anomalies d'apprentissage (langage, traitement des nombres) ;
• anomalies de l'audition et de la parole ;
• troubles olfactifs.

Chez l'adulte

A long terme, les signes sont

• manque de sociabilité ;
• difficulté à s'organiser ;
• difficulté à reconnaître et à établir des limites.

Prise en charge

Prise en charge précoce

La SCP préconise une intervention le plus tôt possible pour prévenir les incapacités secondaires : « des données indiquent qu'une intervention convenable et précoce peut réduire au minimum les effets des comportements liés au SAF ».

Les nourrissons diagnostiqués doivent être traités de manière spécifique. La SCP recommande

• qu'ils soient tenus et flattés doucement et câlinés fréquemment ;
• qu'ils profitent de contacts oculaires fréquents de mots tendres et apaisants ;
• d'éviter les mouvements soudains et les tressautements
• d'établir une routine stricte.

Objectifs à long

Pour lutter contre les effets du SAF, la SCP préconise

• l'optimisation du développement ;
• la prise en charge des troubles de comportement ;
• la prestation d'un programme scolaire convenable.

Il existe des questionnaires qui permettent de déceler les signes de SAF.

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