L'enfant et son doudou
A quelques mois de l'entrée au collège votre enfant ne s'est toujours pas séparé de son doudou. Faut-il s'en inquiéter ? Que faire au jute pour sevrer un enfant de son doudou sans créer un inutile traumatisme ? Tout ce qu'il faut savoir sur le doudou.
Pourquoi les enfants ont un doudou ?
Objet dit transitionnel, le doudou permet à l'enfant de faire en effet la transition entre son monde connu, celui de l'intimité avec sa mère, et un monde inconnu, celui qui est extérieur à cette intimité. C'est à partir de 4 mois que l'enfant choisit son doudou. Tétine, pouce, peluche, chiffon ou linge portant l'odeur de la mère avec qui il croyait jusqu'alors ne faire qu'un ! Tous les doudous sont bons pourvu qu'ils remplissent leur double fonction : canaliser l'anxiété due à la découverte par l'enfant qu'il est un individu distinct de sa mère ; faciliter son exploration du monde extérieur.
Ce lien symbolique qui relie l'enfant à sa mère permet la conquête progressive de l'indépendance affective et du monde extérieur.
Le doudou, jusqu'à quand ?
L'entrée au CP est généralement le bon moment. Ni trop tôt, ni trop tard. L'enfant quitte la maternelle où la sieste était encore pratiquée. Et une sieste sans doudou, c'est mission impossible avant 6 ans ! Mais au CP, fini les siestes.
Ce changement d'habitude quotidienne offre une première occasion de se défaire de l'objet. Dans la majorité des cas, l'enfant se détache lui-même de l'objet. Certains vont jusqu'à le jeter à la poubelle, manière de dire « vous voyez, ça y est je suis un grand je n'en ai plus besoin ! ».
Au-delà de 8 ans, la conservation du doudou, même si elle ne doit inquiéter outre mesure, doit néanmoins interpeller les parents. Des problèmes familiaux, la naissance d'un petit frère ou d'une petite soeur, une pression parentale sur les résultats scolaires... peuvent provoquer des angoisses que l'enfant ne parvient pas à gérer autrement que par une forme de régression affective. Le doudou, un anti-stress !
4 conseils pour dire adieu au doudou
Le premier conseil est de ne pas sevrer l'enfant de manière autoritaire. Le « à partir d'aujourd'hui, le doudou, c'est terminé !» à toutes les chances de déclencher des perturbations du sommeil ou le rongement des ongles... Autant garder le doudou.
Deuxième conseil : pas de harcèlement. Inutile de répéter 10 fois par jour qu'il doit arrêter d'utiliser son doudou. Si l'enfant n'est pas prêt, c'est ajouter du stress là où il y a déjà une forme d'angoisse.
Troisième conseil : fixer des règles d'utilisation pour que l'enfant sache qu'il dispose de moments où il peut reprendre son doudou. Par exemple, pas de doudou à l'école, mais à la maison et seulement avant d'aller se coucher ou pendant la lecture de l'histoire du soir, ou encore en regardant la télé (toujours avec modération). Cette limitation réglementée a pour but de déshabituer progressivement l'enfant de l'objet transitionnel, en lui apportant la preuve qu'il peut parfaitement s'en passer.
Quatrième conseil : consulter un pédopsychiatre. A partir de 8 ou 9 ans, si en dépit de vos initiatives répétées, rien ne change, voire que l'usage du doudou se renforce, la consultation d'un pédopsychiatre peut s'avérer très utile. Ce professionnel dispose des clés pour ouvrir les portes fermées de l'intérieur et aider l'enfant à se sevrer de l'objet fétiche.