Sommeil et mémoire
Bien dormir permet à notre cerveau de mieux gérer les informations récemment acquises. Le sommeil influence en effet positivement l'activité du lobe temporal où se situe l'hippocampe. L'idée communément admise qu'une bonne nuit de sommeil facilite l'acquisition des nouvelles connaissances repose donc sur des fondements bien réels. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles le bébé dort beaucoup !
Le sommeil consolide les souvenirs
Les mécanismes de la mémoire sont des processus complexes qui mobilisent plusieurs zones cérébrales aux rôles distincts. Durant un apprentissage, la mémoire de travail ainsi que les régions cérébrales spécifiques à cet apprentissage (lecture, écriture, calcul, déduction, induction, gestes spécifiques...) sont plus actives que les zones impliquées dans la mémoire à long terme. Des expériences ont démontré la dépendance des mécanismes de mémorisation-consolidation à l'égard du sommeil. Un groupe de sujets à qui l'on demande de retenir une série de mots est réparti en deux sous-groupes. Le premier a bénéficié d'une nuit normale de sommeil après l'apprentissage des mots appris ; le second n'a pas dormi. Résultat : les membres du premier groupe présentent des capacités mnésiques 48 heures après la séquence d'apprentissage supérieures à celles du groupe 2.
Un semestre après la première expérience, les participants des deux groupes sont réunis pour tester leur mémoire des mots appris 6 mois auparavant. La proportion de mots oubliés est identique dans les deux groupes, mais les zones cérébrales mobilisées au moment de l'effort de mémoire ne sont pas les mêmes : ceux qui ont pu dormir après l'apprentissage utilisent le cortex médian préfrontal ; ceux qui ont passé une nuit blanche mobilisent l'hippocampe.
Conclusion : le sommeil facilite bien le passage d'une information de l'hippocampe (qui intervient aux premiers stades du mécanisme de mémorisation), vers le néocortex où elle sera pérennisée.
Le sommeil facilite le transfert des nouvelles informations fixées dans l'hippocampe (qui intervient aux premiers stades du mécanisme de mémorisation), vers le cortex préfrontal où elles seront stockées de manière pérenne pour permettre à l'individu de les retrouver 6 mois, 1 an, 10 ans après l'apprentissage.
Pour assimiler des connaissances, il faut dormir !
D'autres études confirment le rôle positif du sommeil non seulement sur la mémoire, mais également sur les performances d'apprentissage de la personne. Ainsi, il est désormais avéré qu'un individu retient mieux ce qu'il a appris avant de dormir qu'en début de journée.
Pour cette raison, les psychologues et pédopsychiatres insistent sur l'importance du sommeil pour les enfants en âge scolaire. Un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité peut avoir des conséquences négatives sur leurs résultats scolaires.
Mais attention à l'idée encore répandue qu'il est possible d'apprendre pendant son sommeil, par exemple en écoutant des enregistrements. Elle est totalement fausse : personne n'a jamais appris quoi que ce soit en dormant. Hélas ! La veille seule permet l'apprentissage, le sommeil organise en partie sa consolidation.