Mémoire et émotions

Les émotions jouent un rôle fondamental dans la construction de nos souvenirs. Nous nous souvenons avec plus d'acuité de nos premières aventures amoureuses, de nos accidents, de nos deuils, de ce que nous faisions lors de grands drames collectifs comme le 11 septembre 2001... et nous oublions au contraire plus facilement ce qui relève de la routine.

La peur, bonne conseillère

Contrairement aux idées reçues, la peur est souvent une excellente conseillère : grâce à elle, nous retenons les situations qui nous mettent en danger et les solutions que nous avons choisies. Il en va de même pour la douleur : on ne remet pas deux fois le doigt sur la flamme d'une bougie ! Notre cerveau possède un « système de récompense » lui permettant d'enregistrer les sensations plaisantes et déplaisantes, de rechercher les premières et de fuir les secondes. Ce système fonctionne bien pour guider l'organisme, sauf dans certains dérèglements comme les addictions.

Gare aux traumatismes

Les événements extrêmes (accident grave, déportation, attentat, braquage, viol, agonie d'une personne chère) produisent des souvenirs précis dans la mesure où ils sont associés à des émotions très fortes. Cette mémorisation peut devenir envahissante, avec le souvenir du passé qui envahit chaque jour le présent : on parle de stress post-traumatique. Ce trouble peut perturber durablement l'existence, et déboucher sur une anxiété généralisée ou une dépression. Sans que ce soit nécessairement pathogène, on se souvient particulièrement bien de certains détails. Les chercheurs parlent par exemple du syndrome de l'arme du crime : après un braquage, la victime a généralement une vision très précise de l'arme du malfaiteur. Son attention s'est focalisée dessus et sa mémoire a éliminé les détails périphériques.

L'amygdale et les hormones

L'amygdale est une petite aire cérébrale en forme d'amande. Elle est située à côté de l'hippocampe, autre région importante pour la mémoire. L'amygdale est impliquée dans la gestion de nos émotions, notamment à travers plusieurs hormones et neurotransmetteurs liés au stress et à l'humeur (adrénaline, noradrénaline, dopamine, sérotonine).

Les patients souffrant de lésions ou maladie dégénérative touchant l'amygdale ont de grandes difficultés à mémoriser certains événements. Par exemple, ils n'associent pas un stimulus négatif (menace) avec la nécessité de fuir.

Un avantage évolutif

La théorie de l'évolution explique bien le rôle des émotions dans la mémoire : il s'agit d'un tri des expériences permettant à l'individu de s'adapter aux situations nouvelles à partir des événements anciens.

A voir également
Ce document intitulé « Mémoire et émotions » issu de Journal des Femmes (sante-medecine.journaldesfemmes.fr) est soumis au droit d'auteur. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle de ce site par quelque procédé que ce soit, sans autorisation expresse, est interdite. Sante-Medecine.net adhère aux principes de la charte « Health On the Net » (HONcode) destinée aux sites Web médicaux et de santé. Vérifiez ici.