Recherche sur la dépression
Malgré les progrès accomplis ces dernières décennies, certaines dépressions résistent aux traitements. Par ailleurs, ceux-ci présentent parfois des effets secondaires indésirables. Aussi les chercheurs continuent-ils à travailler sur de nouvelles pistes thérapeutiques. Dans deux directions : traitement chimique et traitement cérébral.
Traitement chimique
La sérotonine, ciblée par les ISRS de la génération Prozac®, n'est pas le seul neurotransmetteur impliqué dans l'humeur et ses troubles. Des formes plus récentes d'antidépresseurs agissent également sur d'autres protéines présentes dans notre cerveau : noradrénaline, dopamine, mélatonine, facteur de croissance nerveuse.
Autre voie explorée : stimuler la neurogenèse, c'est-à-dire la croissance des liaisons synaptiques entre neurones. Une cible intéresse notamment les chercheurs : l'hippocampe, petite zone du cerveau impliquée dans l'humeur et la mémoire, qui présente des anomalies fréquentes chez les sujets dépressifs.
Pour améliorer le traitement, la science travaille aussi à sa personnalisation. Plusieurs équipes essaient de comprendre les facteurs génétiques de résistance aux antidépresseurs, expliquant pourquoi certains patients sont réceptifs et d'autres non. Des marqueurs biologiques de réponse au traitement permettraient de choisir la thérapie optimale pour chaque individu.
Traitement cérébral
Depuis quelques années, la stimulation cérébrale profonde est testée sur les dépressions sévères, et elle donne de bons résultats dans certains essais cliniques.
Des électrodes envoient un courant électromagnétique dans les zones profondes du cerveau, notamment les noyaux thalamiques et sous-thalamiques. Une réorganisation des liens neuronaux s'opère.
Cette technique donne déjà de bons résultats pour d'autres troubles (Parkinson, obsession-compulsion, tremblement essentiel, dystonie).